Etude sur les sels de quinine (1872) Colin/Influence spécifique
De l'influence spécifique de la quinine dans les fièvres intermittentes
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Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage Les sels de quinine, rédigé en 1872 par le docteur Léon Colin.
Sommaire
De l'influence spécifique de la quinine dans les fièvres intermittentes
L'action spécifique du quinquina contre les fièvres intermittentes a semblé de tout temps devoir être rapportée à l'influence du médicament sur la cause même de l'affection, sur le miasme palustre ; suivant Torti, l’écorce du Pérou atteignait le ferment fébrifère dans l'intestin, et le neutralisait avant son absorption par les vaisseaux chylifères. Les recherches modernes ont eu spécialement pour objet de mieux déterminer cette action directe du remède sur le poison ; mentionnons d'abord les expériences faites sur les substances putrides, considérées comme le point de départ de ce
miasme, puis nous indiquerons les données qui peuvent être fournies par la pathologie expérimentale et enfin par la clinique.
§ I. — Expériences sur les matières putrides
Plusieurs expérimentateurs ont confirmé les observations de Pringle, relatives à l'action antiputride du quinquina et de ses dérivés sur les substances animales exposées au contact de l'air ; le champ même de ces observations a été fort agrandi, et l'on a pu établir que la quinine entravait, à un degré très marqué, la plupart des modifications subies à ce contact par les matières organiques, privées de vie, d'origine animale ou végétale ; les phénomènes d'oxydation sont spécialement empêchés et ralentis sous l'influence d'une minime quantité de cet alcaloïde ; les muscles, le sang, l'albumine, l'urine, le lait, le beurre ne subissent plus que lentement ou partiellement leurs transformations accoutumées, fermentation ou putréfaction ; et l'on voit se ralentir également l'action de la diastase sur l'amidon, de l'amygdaline sur l'émulsine, de la pepsine sur la viande, etc. Les cadavres des animaux empoisonnés par la quinine résistent aussi plus longtemps à la putréfaction. Ces faits ont engagé des praticiens à l'emploi topique du médicament contre certaines affections ulcéro-gangréneuses, spécialement contre le noma ; telle a été également la base d'une prétendue médication prophylactique de la septicémie, les solutions de quinine pouvant, par leur application locale, empêcher l'altération du pus au contact de l'atmosphère. D'après Klebs(1),le pus possède, à ce contact, la même propriété que la plupart des matières organiques, celle de se charger d'ozone, comme on peut s'en assurer au moyen du réactif indiqué par Schœnbein, la teinture de gaïac ; or, une faible quantité de quinine empêche l'ozonisation du pus ; est-ce à ce titre que l'altération de ce liquide serait prévenue ?
Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c'est l'action de l'alcaloïde sur certains produits de décomposition organique que l'on a considérés comme le point de départ spécial des miasmes fébrifères, les matières végétales en putréfaction. Il y a plusieurs années déjà que le professeur C. Binz a consacré une série de recherches à démontrer de nouveau la vertu antiputride de la quinine
sur les sucs végétaux, dont elle arrête d'une manière remarquable la décomposition à l'air libre ; Pavesi a prouvé, également par des expériences sur les matières organiques, animales ou végétales, cette puissance antiseptique et antizymotique du médicament.
C. Binz a cherché en outre à rapprocher ces faits des théories modernes sur la nature animée des ferments ; pour lui, la quinine suspendrait la transformation des matières végétales, fermentation ou putréfaction, non pas seulement par son action chimique anti-oxydante, mais plus encore par son influence toxique sur les organismes inférieurs qui abondent dans ces substances. Il constata d'abord cette influence sur différents prototypes d'organisation élémentaire, l’amœba diffluens, l’euglena viridis, la vorticella campanula, et autres infusoires caractérisés par l'activité de leurs mouvements browniens au sein du protoplasme des cellules végétales.
Ces recherches forment l'objet d'un intéressant mémoire(1) ; de plus, elles ont été répétées soit par l'auteur, soit par d'autres expérimentateurs, en s'appliquant plus spécialement aux organismes considérés comme agents de la fermentation ; que l'on place sous l'objectif une goutte de macération végétale, on y voit une masse de grandes bactéries, des paramécies, des vibrions, des spirilles qui se meuvent avec la plus grande rapidité. Il suffit d'y ajouter une quantité minime de quinine (une goutte d'une solution de chlorhydrate de quinine au deux-centième) pour supprimer tous ces mouvements, instantanément chez les plus gros de ces corps, un peu moins rapidement chez les plus petits.
Cette action parasiticide de la quinine aurait été utilisée par Helmholtz ; atteint depuis plusieurs années de fièvre de foin, ce physiologiste aurait, par l'emploi topique du médicament, détruit les vibrions dont fourmille le mucus nasal dans cette affection, et obtenu ainsi une rapide guérison(2). Il y a quelques années, un médecin français, Poulet, signalait dans un mémoire présenté à l'Académie des sciences(3) la quantité considérable d'infusoires renfermés dans les vapeurs de l'exhalation pulmonaire des enfants atteints de coqueluche. Depuis lors, quelques observateurs(4) ont
- (2) ↑ Virchow's Archiv, B. 46, 1869.
- (3) ↑ Comptes rendus, 5 août 1867.
- (4) ↑ W. Jansen, Klinische Beitrœge zur Kenntniss und Heilung des Keuchhusten, Bonn, 1868.
rapporté à la nature parasitaire de cette dernière affection, les avantages que l'on aurait retirés contre elle de la médication quinique ; bornons-nous à remarquer que les infusoires signalés ici par Poulet (monas et bacterium termo) n'ont certainement rien de spécifique, vu leur abondance dans tant de maladies et dans certaines sécrétions non pathologiques ; nous verrons plus loin qu'on a expliqué autrement l'action de la quinine sur les muqueuses atteintes d'inflammations soit profondes, soit simplement catarrhales.
Pour en revenir au miasme palustre, faut-il, des expériences précédentes sur les matières végétales, conclure qu'il puisse être détruit directement par la quinine ? Nous ne le pensons pas ; nous avons dit ailleurs(1) que beaucoup de substances, d'ordre minéral ou organique, partagent avec la quinine ces propriétés antiseptiques ou antizymotiques, sans pouvoir lui être comparées comme fébrifuges : l'alcool, l'acide phénique, la créosote, un grand nombre de bases alcalines et d'acides, entraveront la putréfaction végétale sans être d'aucune valeur contre les symptômes de l'intoxication palustre ; les sulfites même dont Polli a voulu faire un succédané de la quinine, n'ont en somme, contre la fièvre intermittente, qu'une influence fort contestable, malgré l'énergie de leur vertu antiseptique.
§ II. — Données fournies par la pathologie expérimentale
Peut-on créer sur les animaux un ensemble de symptômes comparables à ceux de la fièvre palustre, afin de se placer en condition de reproduire également chez eux et d'analyser l'action thérapeutique de la quinine contre cette maladie ? Si la pathologie expérimentale arrive facilement à produire chez les animaux
- (1) ↑ Il nous suffit de rappeler ici que le marais n'est dangereux lui-même qu'à certains moments non-seulement de l'année, mais encore de la période nyctémérale, quoique la putréfaction organique y règne presque en permanence, pour établir qu'il ne suffit pas de faire pourrir des végétaux pour engendrer le miasme fébrigène. Nous avons indiqué dans notre livre la fréquente innocuité de ces putréfactions, au point de vue du moins de l'étiologie des fièvres, et démontré combien il fallait tenir compte de deux éléments négligés par ceux qui comparent les substances putrides au marais lui-même : nous voulons parler de l'influence du sol et de celle de l'atmosphère. Quant à la théorie parasitaire du développement de la malaria, elle ne repose encore que sur de pures hypothèses auxquelles se complaît l'imagination sans que la science y ait trouvé rien de certain jusqu'à ce jour.
certains éléments morbides, communs à la plupart des affections fébriles, augment ou diminution de la température, de la circulation, des sécrétions, il est bien difficile, en revanche, d'obtenir par son moyen, l'évolution complète d'une maladie déterminée, à moins que celle-ci ait pour base étiologique un principe toxique doué d'une puissance analogue sur l'homme et sur les animaux. Or, tel n'est point le cas pour le poison palustre ; nous avons longuement établi l'immunité des diverses races animales au milieu des foyers les plus intenses de malaria, et prouvé que les exemples allégués par Montfalcon, par Bailly, d'épizooties survenant dans ces milieux, doivent être rapportés à des affections d'une nature et d'une origine entièrement différentes de celles de la fièvre intermittente(1). Les chiens, qui ont été précisément choisis récemment pour des expériences, accompagnent impunément, à travers les marais, les bergers, les chasseurs qui sont si fréquemment atteints de toutes les formes, bénignes ou pernicieuses, de l'intoxication. Aussi devait-on prévoir à priori qu'en injectant dans les veines de ces animaux, ou en leur faisant avaler des matières putrides végétales, lors même que ces matières eussent réellement renfermé le germe de la fièvre intermittente, on ne verrait cependant se produire rien de comparable à cette dernière affection. Les expériences faites par C. Binz, en ce sens(2), n'ont développé, suivant nous, que les symptômes habituels de la septicémie ; nous n'y voyons aucun phénomène comparable à ceux de l'intoxication palustre ;
- (1) ↑ Bailly avait contribué largement à accréditer l'opinion de l'influence pernicieuse de la malaria sur les animaux ; il cite en particulier les épizooties qui, parfois, ont décimé et presque entièrement détruit les grands troupeaux de la campagne romaine. Au moment même où nous arrivions à Rome, en 1864, une épidémie de ce genre venait de détruire presque tous les bœufs qui constituent l'une des richesses principales de ce pays. Mais ces désastres ne sont que des épisodes locaux de l'invasion de la peste bovine, de celte maladie née dans les steppes du sud-est de l'Europe et que nous voyons aujourd'hui se propager également sur une grande partie de notre continent.
Tous les voyageurs qui ont parcouru la campagne romaine et même la zone palustre de son littoral, ont pu admirer le magnifique développement des bœufs et des buffles qui habitent ces milieux insalubres.
Bailly cite, en outre, comme épizooties dues au miasme, le sang de rate des moutons en Sologne, la clavelée en Hongrie, affections mieux connues aujourd'hui, ayant leur virus spécial et n'offrant aucun rapport avec les fièvres intermittentes.
- (2) ↑ Pharmakologische Studien über Chinin, in Virchow's Archiv, 1869.
et si, chez ces animaux, la quinine a semblé diminuer l'intensité du mouvement fébrile, et la rapidité de la terminaison fatale, ce n'est nullement à nos yeux par sa vertu spécifique contre le miasme, mais par son action hyposthénisante sur les appareils circulatoires et pyrogènes. Faisons remarquer, en passant, combien jusqu'à ce jour, la pathologie expérimentale a été impuissante à reproduire des affections nettement distinctes suivant leurs sources ; les injections de sang varioleux ou scarlatineux dans les veines des animaux(1) n'ont donné lieu jamais qu'à une même affection septique, analogue à celle que l'on produirait par l'emploi de pus altéré ou de matières organiques en décomposition ; tandis que, chez l'homme, les miasmes de provenance animale développent des affections différentes de celles qu'engendrent les végétaux, l'expérimentation ne maintient nullement ces caractères distinctifs, et, quelle que soit l'origine de la putridité, animale ou végétale, le résultat obtenu est en général identique ; il est même remarquable que le principe toxique des matières animales en décomposition, la sepsine(2), isolée et fixée sous forme de sulfate de sepsine par Bergmann et Schmiedelberg, se trouve à son maximum non dans le sang, la fibrine ou les muscles altérés, mais dans un produit végétal, très-azoté il est vrai, la levûre de bière. S'il n'est donc que trop vrai que les substances organiques putréfiées, introduites dans l'organisme, y déterminent la combustion fébrile, aucune recherche, comme l'a dit le professeur Hirtz(3), n'a permis encore de constater dans le sang la spécialité des combustions pour chaque espèce virulente.
On n'est donc pas parvenu à développer chez les animaux rien qui ressemble aux formes morbides produites sur l'homme par la malaria ; on n'y serait certainement pas mieux arrivé en leur inoculant le sang d'un fébricitant, l'affection n'étant jamais contagieuse, ni même inoculable de l'homme à l'homme(4), c'est-à-dire dans les conditions de réceptivité les plus complètes. L'idée de contagion des fièvres intermittentes est une erreur récemment admise par quelques partisans de la nature parasitaire de ces affections,
- (1) ↑ Coze et Feltz.
- (2) ↑ Voir Hénocque, in Gazette hebdomadaire, 1871, p. 276[NDLR 1] et 527.
- (3) ↑ Hirtz, Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, article FIÈVRE.
- (4) ↑ Armand, Algérie médicale, p. 77.
qui ont pensé pouvoir ainsi confirmer leur doctrine sans tenir compte des faits que leur oppose chaque jour la clinique(1).
En résumé, l'expérimentation sur les animaux ne peut rien prouver en faveur de l'influence de la quinine sur le miasme palustre lui-même.
§ III. — Données fournies par la clinique
Serons-nous plus heureux en étudiant cette même question d'après les observations recueillies sur l'homme lui-même ? On peut dire sans exagération que, chaque jour, des milliers d'exemples viennent affirmer de nouveau la spécificité d'action de la quinine contre les manifestations aiguës de l'intoxication palustre, contre toutes les formes de la fièvre intermittente. Mais, de ces faits si imposants par leur évidence et par leur nombre, peut-on arriver à conclure que cette spécificité s'adresse à la cause morbide elle-même, au miasme, et non pas simplement au symptôme ? Non, malheureusement. Si la quinine avait la puissance, non-seulement d'enrayer les manifestations aiguës de l'empoisonnement, mais encore de détruire le principe miasmatique absorbé par l'organisme, on ne constaterait pas une telle fréquence des récidives chez les individus qui en ont pris d'énormes doses, après avoir été soustraits, par leur changement de résidence, à de nouvelles conditions d'infection ; l'administration prolongée du médicament suffirait non-seulement à les garantir de toute rechute ultérieure, mais les préserverait encore du développement de la cachexie palustre. La quinine guérit donc ou empêche la manifestation actuelle ou imminente, mais son action thérapeutique ne s'étend pas à la cause morbide, au miasme dont l'impression pèse longuement sur l'organisme.
Il est une condition dans laquelle il semble plus facile de déterminer la réalité de la prétendue action antimiasmatique du médicament ; c'est lorsqu'on l'administre préventivement à des individus, indemnes ou non d'accès antérieurs, mais obligés de séjourner dans une contrée palustre. Or, d'après nos observations, et en tenant compte des faits recueillis par Lind, Griesinger, Morehead, Valéry Meunier, nous avons établi que cette médication ne présentait pas d'avantage beaucoup plus marqué que certains moyens
- (1) ↑ Voir L. Colin, Traité des fièvres intermittentes, p. 12.
plus vulgaires ; et aux soldats en expédition soit en Algérie, soit en Italie, il nous a semblé plus avantageux de faire prendre du thé, du café, ou même un repas ; avant de traverser une surface marécageuse, que de leur administrer de la quinine. Un fait remarquable et qu'une étude plus récente de cette question nous a permis de constater, c'est la nature contradictoire des résultats mentionnés à cet égard par différents observateurs.
Les médecins militaires autrichiens démontrent que l'emploi préventif de la quinine dans certaines garnisons exposées aux miasmes palustres, notamment à Pola, à Komorn, et dans plusieurs localités de la Hongrie, n'a donné aucun avantage appréciable(1), et a paru même inférieure à l'extrait de noix vomique.
Dans l'armée russe, les troupes cantonnées dans les vastes foyers palustres du gouvernement du Caucase, ont pris journellement et pendant longtemps de faibles doses de quinine, sans en avoir non plus retiré le moindre avantage(2).
Nous voyons au contraire l'action préservatrice évidente de fortes doses de quinine administrées à des individus soumis aux émanations palustres les plus dangereuses. Bryson rapporte que les Anglais emploient ainsi, avec succès, ce médicament dans leurs expéditions sur la côte occidentale d'Afrique ; Gestin à observé un fait extrêmement démonstratif à cet égard dans cette même région : « À Assinie (côte ouest d’Afrique), les officiers de la Pénélope firent une excursion dans la rivière marécageuse le Tanoé, qui vient se jeter dans le lac d'Ahy ; tous avaient pris, par précaution, du sulfate de quinine ; un seul, commissaire de marine,
- (1) ↑ Le ministre de la guerre de l'empiré d'Autriche arrêta que chaque soldat en garnison à Pola et à Komorn, recevrait par jour une dose de 12 centigrammes de quinine, et qu'à Peterwardein on distribuerait, par homme, une dose quotidienne de 3 milligrammes d'extrait de noix vomique. Ce dernier médicament fut accepté très-volontiers parles soldats qui ne prenaient qu'avec répugnance et refusaient souvent la solution de quinine. La valeur des résultats est atténuée par cette considération qu'en cette année (1869) les fièvres furent, en général, moins communes que d'habitude ; mais elles furent aussi fréquentes chez ceux qui avaient pris de la quinine que chez les autres. Si l'extrait de noix vomique n'empêcha pas non plus le développement de la fièvre, il en diminua la gravité, et sembla modérer surtout le trouble des organes digestifs. (Wiener Allg. militararztl. Zeitung, 10-13, 1870.
- (2) ↑ Toropoff, Das Chinin in den Sumpffiebern, in Goschen's Deittscher Klinik, n° 5, 1872.
se fiant à son immunité habituelle, s'en abstint ; huit jours après, il fut pris de violents accès de fièvre intermittente bilieuse ; deux seulement, parmi les autres, éprouvèrent un léger malaise(1). » Thorel raconte que pendant, son voyage d'exploration en Cochinchine, il put impunément parcourir les localités les plus insalubres, lui et ses compagnons, en s'astreignant à prendre environ chaque semaine, de 60 à 80 centigrammes de sulfate de quinine(2).
Pourquoi ici une semblable préservation alors que nous venons de constater l'inutilité de l'emploi préventif de la quinine dans les armées russe et autrichienne ? Cette différence tient, suivant nous, à ce que ces armées, séjournant en somme dans les climats où les exhalaisons du sol sont relativement peu dangereuses, n'y prennent le médicament qu'à des doses minimes et quotidiennes, c'est-à-dire suivant la méthode qui est la moins efficace contre les accès, mais qui cependant devrait préserver à la longue l'organisme, si réellement ce remède était antimiasmatique. Dans les faits, au contraire, cités par M. Thorel, les prises de quinine, plus espacées, sont données à des doses efficaces contre les accès, et comme en ces régions tropicales l'intensité des exhalaisons telluriques rend ces accès toujours imminents, le remède y est toujours tout aussi indiqué que chez un fiévreux pour lequel on redoute une récidive. Ce n'est pas contre le miasme qu'agit le médicament, c'est contre la manifestation morbide qui va se produire.
Conclusions. — En résumé, de ces trois ordres de preuves, tirées et de la clinique, et de la pathologie expérimentale, et de l'action directe de la quinine sur les substances végétales en décomposition, il résulte que l'action thérapeutique de ce médicament contre la fièvre intermittente semble complétement indépendante de sa puissance antiseptique et antizymotique, et surtout de son influence immédiate sur le miasme fébrifère.
- (1) ↑ Fonssagrives, Hygiène navale, p. 224.
Voir aussi
- Notes