Free Lossless Audio Codec (InfoNum2 2016-2017)

De Wicri Incubateur
Ce tableau de Albert Anker illustre une activité à caractère pédagogique sur une page Espace dédié à un travail pédagogique
IUT Charlemagne - InfoNum2 2016-2017


Le FLAC : Free Lossless Audio Codec. Que cache ce terme omniprésent dans l'univers audio ? A quoi sert-il ? Qu'apporte-t-il ? Comment l'utiliser, quel baladeur pour le lire ?

Le MP3

À la fin des années 1990, le format de fichier MP3 s'est retrouvé au cœur de la polémique sur le piratage, popularisé par Napster alors au faîte de sa gloire. S'en est suivie une période de poursuites judiciaires à tout-va des maisons de disques à l'encontre de tous ceux qui proposaient de la musique dans ce format. Ce n'est que l’arrivée de l’iPod en 2001 qui a contribué à légitimer le MP3 que l’on trouve désormais sur la plupart des magasins en ligne.

Bien que le MP3 se soit finalement imposé comme un standard, il existe une alternative de bien meilleure qualité qui est en train de gagner en popularité. Il s’agit du format FLAC. Il a notamment fait parler de lui lors du lancement du baladeur haute-fidélité PonoPlayer et de son magasin en ligne dédié. Le FLAC offre une copie numérique qualité CD moitié moins volumineuse. Il est compatible avec de nombreux téléphones (y compris l’iPhone grâce à une application), les baladeurs tels que le PonoPlayer et les composants Hi-Fi. Le prix d’un fichier FLAC est à peu près équivalent à celui d’un MP3, mais le son est nettement meilleur.

Il y a encore peu de temps, le FLAC (Free Lossless Audio Codec) traînait la même réputation de "format des pirates" en raison de l’absence de DRM. Mais il a toutes les qualités nécessaires pour toucher un public plus large que les seuls audiophiles et technophiles. Il est ainsi soutenu par des labels tels que Merge et Warner et les clients peuvent acheter des titres tels que ceux de M. Ward ou d’Arcade Fire au même tarif que les versions vendues sur les principaux magasins en ligne comme iTunes.

Le FLAC est apparu en 2001 comme une alternative open-source aux autres formats sans perte qui fleurissaient à ce moment-là : Apple Lossless (ALAC), WAV de Microsoft (Waveform Audio Format) et WMA Lossless. Ces formats concurrents avaient leurs inconvénients. L’ALAC n’a pas étendu son emprise au-delà des utilisateurs d’iPod et d’iPhone. Le format WAV, bien que plus répandu et aussi compatible iOS, a l’inconvénient de produire des fichiers très (trop) volumineux et surtout de ne pas récupérer les métadonnées (nom de l’artiste, titre, paroles…) comme le font les autres formats. Le FLAC gère les métadonnées tout en étant compatible avec un grand nombre d’équipements.

Différence entre FLAC et MP3

Le MP3 est un format avec perte, ce qui signifie que certaines parties de la musique sont coupées pour réduire la taille du fichier. Il est censé utiliser la "psychoacoustique" pour supprimer le chevauchement des sons, mais cela ne fonctionne pas toujours. En général, ce sont les cymbales, les guitares et les effets de réverbération qui sont les plus affectés par la compression MP3.

Le FLAC a été adoubé par l’industrie musicale comme un moyen rentable pour distribuer de la musique qualité CD qui ne souffre pas des défauts du MP3. Il n’engendre pas de perte et il se rapproche plus du fichier ZIP. Théoriquement, les fichiers FLAC sonnent comme les originaux une fois décompressés.

Avant le FLAC, le seul moyen d’obtenir des fichiers sans perte était de recourir au format CD non compressé CDA ou au WAV qui sont presque deux fois plus volumineux. Par ailleurs, le FLAC ne se limite pas à la qualité CD et l’on peut acheter des fichiers échantillonnés en 24 bits / 192 kHz. On entre ici dans le domaine de la Haute Définition Audio (en termes marketing le Hi-Res Audio). Que vous utilisiez du FLAC 16 ou 2 bits, ce format est parti pour se pérenniser. Selon un professeur de psychoacoustique de l’université de l’Essex cité par Bowers & Wilkins, "le FLAC est bon pour véhiculer les fichiers par Internet car il divise par deux les temps de téléchargement de musique en haute-fidélité. Et il est peu probable que l’on fasse beaucoup mieux en matière de compression sans perte."

Bien que les supports optiques soient encore très populaires, ils finiront par être éclipsés par les fichiers numériques qui sont plus pratiques, qu’ils soient lus en streaming ou stockés sur un serveur. Et l’absence de DRM implique que l’on peut faire autant de copies, à usage personnel, qu’on le souhaite sans avoir à se soucier d’une dégradation du support physique. Et même si le FLAC ne sera probablement jamais aussi populaire que le CD ou le DVD à leur heure de gloire, il est en train de rapidement devenir le format de prédilection pour ceux qui accordent de l’importance à la qualité du son.

Le FLAC face au streaming

Le FLAC a un grand rival : le streaming. Si les services de streaming audio ont longtemps proposés de faible qualité audio par leur débits (128 à 240 kbps). Les choses ont évolué ces derniers temps. Pratiquement tous proposent maintenant des débits de 320 kbps avec une qualité qui se rapproche du CD. Spotify avec l'usage de la technologie Ogg Vorbis et Deezer en font partie. Le récent Apple Music se contente de proposer un débit de 256 kbps, mais utilise le AAC, un format qui se veut moins destructif que le MP3. Rien qui arrive à la hauteur de la qualité audio du FLAC. D'autres services comme Qobuz et plus récemment Tidal ont fait le choix de proposer directement du FLAC. Qobuz en a d'ailleurs fait son crédo, bien avant que la problématique de la qualité audio ne soit un sujet en vogue. Dès son lancement, le service français a mis en avant la qualité audio de son service avec l'usage du FLAC et des albums proposés en qualité CD et Studio Master en 24 bits / 192 kHz. Qobuz et Tidal sont les services qui proposent la meilleure alternative à une discothèque personnelle sur support physique. Deezer s'est récemment aventuré sur le chemin d'une meilleure qualité audio avec l'offre Deezer Elite. Elle n'est pour le moment proposée et disponible que sur les systèmes audio de Sonos.

Bien que le streaming audio ait le vent en poupe, le FLAC dispose de plusieurs avantages. Un album en FLAC s’achète une fois pour toute alors qu’avec un service de streaming, il faut renouveler son abonnement indéfiniment si l’on ne veut pas perdre sa collection. Autre avantage, il n’est pas nécessaire de disposer d’une connexion Internet pour écouter sa musique. Et même si la plupart des services proposent un mode hors connexion, il faut tout de même pouvoir se connecter à un moment pour récupérer les fichiers. Si votre baladeur n'a pas la possibilité de se connecter à internet, alors le FLAC constitue la meilleure option.

Où trouver des fichiers FLAC ?

Il existe deux manières d’avoir des fichiers FLAC de façon légale : convertir un CD ou bien acheter les fichiers sur un magasin en ligne (HDtracks, la partie magasin de Qobuz...). La conversion est facile, mais il faut avoir le bon logiciel pour son ordinateur. Il existe aussi des appareils qui peuvent convertir et stocker des fichiers FLAC sur un disque dur en réseau sans que vous ayez besoin de toucher à un PC.

Comment écouter du FLAC ?

Sur iOS, un gros obstacle empêche le FLAC d’être adopté à large échelle. Les terminaux iOS ne le prennent pas en charge nativement. Apple n’a rien fait dans ce sens depuis le lancement de son programme Mastered for iTunes, il y a quelques années, qui promettait des téléchargements en 24 bits / 44,1 kHz. On en voit rien venir. La firme à la pomme semble s’être tournée vers quelque chose de plus immédiatement rentable comme Apple Music. Il y a toutefois plusieurs applications sur iTunes compatibles FLAC qui permettent même de faire de la lecture entre divers appareils via AirPlay et DLNA. L’application MediaConnect que l’on trouve sur l’Apple Store propose le plus de fonctionnalités. Elle peut cependant apparaître un peu obscure et ardue pour les débutants. Citons aussi FLAC Player et Capriccio.

Depuis Android 3.1, l’OS Google prend en charge nativement le FLAC. Et même si vous possédez une version plus ancienne d’Android, les fabricants comme HTC et Samsung ont ajouté le FLAC dans leur application de lecture de musique. Néanmoins, nous pouvons aussi citer quelques applications que l’on trouve sur Google Pay telles que Player Pro et Bubble UPnP. Des alternatives au lecteur audio intégré du système d'exploitation mobile de Google.

La situation pour les PC sous Windows et sur les Mac sous OS X. Si vous êtes sur Windows, vous pouvez écouter du FLAC en ajoutant un plug-in à Windows Media Player. Mais les audiophiles ont aussi deux lecteurs de référence que sont Media Monkey et JRiver. Pour les utilisateurs Mac, il y a Fluke qui permet la prise en charge du FLAC sur iTunes. Citons aussi Songbird, une application disponible sur Mac et PC Windows. La situation pour les baladeurs. Si les baladeurs Android ont perdu en popularité, ils ont été remplacés par des modèles haute définition audio (Hi-Res Audio) comme les Walkman NWZ-ZX2 de Sony, AK Jr d'Astell & Kern ou encore le PonoPlayer qui sont conçus nativement pour le FLAC jusqu’à du 24 bits/192 kHz. Signalons tout de même que des baladeurs classiques de chez Sony, iRiver ou FiiO peuvent lire du FLAC.


Sur un système Hi-Fi. L’un des grands avantages du FLAC est qu’il se prête idéalement à l’écoute sur des ensembles Hi-Fi. L’offre s’est étoffée ces dernières années en matière de lecteurs audio "réseau" prenant nativement en charge le FLAC. Citons le système multiroom de Samsung, celui de Sonos ou encore le boîtier Gramofon pour des appareils Hi-Fi existants. Si vous possédez un serveur NAS, un PC ou un smartphone contenant des fichiers FLAC, vous pouvez les distribuer sur les différents éléments de votre système Audio / Vidéo connectés à votre réseau local. Bien que le FLAC ne fasse pas officiellement partie des spécifications DLNA, il est tout de même pris en charge.

Les services de streaming peuvent aller et venir. En revanche, un fichier FLAC est comme un CD : une fois que vous l’avez acheté ou converti, il vous appartient pour toujours (excepté un grave accident de stockage sans sauvegarde de sécurité). Le FLAC ne supplantera peut-être jamais le MP3, mais si vous attachez de l’importance à la qualité du son, il constitue indéniablement la meilleure option, à la fois maintenant et dans l'avenir.

Ce texte a été choisi par Gauthier Colin-Haag.

Source

  • « Le FLAC, c'est quoi ? Le MP3 "haute définition" décrypté », texte repris de cnetfrance.fr.

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