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Nominalisations et corpus 2012 Nancy

De Wicri Lorraine

Les journées d'étude Nominalisations et corpus (NOMICO), organisées par l'ATILF et la Maison des sciences de l'homme dans le cadre du projet Ancor de l'axe 2, se déroulent les 6 et 7 septembre 2012 à Nancy.

Appel à communications

Au carrefour de la morphologie, de la syntaxe et de la sémantique, les nominalisations sont un thème de recherche fédérateur en linguistique. Parmi les thématiques de recherche actuelles, on trouve, par exemple, la question de l'héritage de la structure argumentale verbale par les noms dits 'événementiels' (Grimshaw 1990, Alexiadou 2001, 2009), à l'origine de la distinction entre lecture d'événement et lecture résultative. L'héritage de la structure aspectuelle du verbe par la nominalisation correspondante a également fait l'objet de travaux (e.g. Haas, Huyghe & Marín 2008). Par ailleurs, la question de la validité de l'opposition perfectif / imperfectif a également été soulevée (Iordachioaia & Soare 2009 sur le roumain ; Ferret, Soare & Villoing 2010 et Knittel 2011 pour le français).

La question des noms d'états est également au cœur des préoccupations des chercheurs. D'une part, la caractérisation des états dans le domaine nominal semble reposer majoritairement sur le fait qu'ils répondent négativement aux divers tests. Ceci soulève d'une part la question de savoir s'il existe des tests positifs de caractérisation des états ; d'autre part, doit-on considérer que la classe des états est uniforme, ou peut-on, au contraire, en distinguer des sous-classes (Van de Velde 1995, Flaux & Van de Velde 2000, Alexiadou 2011, Fradin 2011), voire en établir une typologie ?

Parallèlement à la question des états, les noms dits 'résultatifs' soulèvent le même problème de caractérisation négative. Bien qu'ils semblent avoir suscité une littérature beaucoup moins abondante (voir cependant Osswald 2005, Melloni 2007), ils provoquent cependant des questions du même type : Peut-on définir positivement un résultat, et si oui, comment ? La relation entre la lecture d'événement et la lecture de résultat d'un déverbal donné peut-elle être ramenée à un phénomène de polysémie (Godard & Jayez 1993) ? Est-il possible d'établir une typologie des résultats ? Sur quels critères ? Quelle relation la télicité entretient-elle avec la résultativité ? Un résultat peut-il conserver des caractéristiques événementielles ? Quelles sont les propriétés des états résultants, notamment par rapport aux états construits par nominalisation d'un verbe statif ?

Outre la question des noms potentiellement événementiels, les autres noms déverbaux, tels que les noms d'agents, de patients, ou encore d'instruments, relèvent également de la thématique des nominalisations. A ce propos, les questions soulevées vont de la mise à jour des critères qui déterminent l'interprétation du nom construit (Namer & Villoing 2008) à l'implication d'une composante de niveau événementiel / phrastique dans la nominalisation (Roy & Soare 2010), laissant subsister un vaste champ d'exploration.

Par ailleurs, le cadre défini par la thématique s'étend aux nominalisations adjectivales, pour lesquelles diverses questions ont d'ores et déjà été soulevées, parmi lesquelles celles de la relation entre prédicativité de l'adjectif et nominalisation (Fradin & Kerleroux 2003), de l'aspect des noms déadjectivaux (Beauseroy & Knittel 2007, Beauseroy 2009, Haas & Tayalati 2008), ou encore de leur caractère événementiel (Roy 2010).

Orthogonalement aux questions ci-dessus, les communications relevant du domaine de la morphologie sont les bienvenues ; par exemple : Quelles sont les règles de construction impliquées dans les nominalisations ? Qu'est-ce qui motive le choix du procédé morphologique (affixation vs conversion) ? Quelle influence la règle / l'affixe a-t-il sur l'interprétation des noms déverbaux et déadjectivaux (Kerleroux 2008, Koehl 2009, Martin 2010) ?

Les études sur corpus peuvent-elles permettre de répondre aux questions posées ci-dessus, ou du moins contribuer à la meilleure compréhension de ces phénomènes ?

Autrement dit, en quoi l'étude de corpus peut-elle nourrir la recherche sur la thématique des nominalisations, et de quelle manière ? Par exemple, quelles sont les propriétés visibles en corpus ? Les corpus permettent-ils de révéler de nouvelles propriétés ? Les propriétés distributionnelles confortent-elles les tests linguistiques utilisés pour catégoriser les nominalisations, et mettre en évidence leurs propriétés ? L'étude du contexte permet-elle d'élaborer d'autres tests ? A l'inverse, retrouve-t-on en corpus les patrons utilisés comme tests ?

L'objectif des journées Nominalisations et Corpus sera de faire progresser les connaissances de la communauté sur ces questions.

Références

  • ALEXIADOU, A. 2011. Statives and nominalization. RLV 40, 25-52.
  • ALEXIADOU, A. 2009. On the role of syntactic locality in morphological processes: the case of (Greek) derived nominals. In Giannakidou, A., Rathert, M. (eds.), Quantification, Definiteness and Nominalization. Oxford: Oxford University Press, 2009, 253–280.
  • ALEXIADOU, A. 2001. Functional Structure in Nominals: Nominalization and Ergativity. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins.
  • BEAUSEROY, D. 2009. Syntaxe et sémantique des noms abstraits statifs : des propriétés verbales ou adjectivales aux propriétés nominales. Thèse de doctorat, Université Nancy 2 & UMR 7118-ATILF.
  • BEAUSEROY, D. & M. L. KNITTEL 2007. Nombre et détermination : le cas des noms abstraits de qualité. Rivista di Linguistica 19-2, 231-262.
  • FERRET, K. SOARE E. & VILLOING, F. 2010. Les noms d'événements en -age et en -ée : une différenciation fondée sur l'aspect grammatical. In F. Neveu, V. Muni Toke, J. Durand, T. Klingler, L. Mondada, & S. Prévost (eds) Actes du Congrès Mondial de Linguistique Française 2010, Paris: Institut de la Langue Française, 945-968.
  • FLAUX, N. & D. VAN DE VELDE. 2000. Les noms en français : esquisse de classement. Paris : Ophrys.
  • FRADIN, B. 2011. Remarks on state denoting nominalizations. RLV 40, 73-99.
  • FRADIN, B. & F. KERLEROUX. 2003. Troubles with lexemes. In G. Booij, J. de Cesaris, S. Scalise, & A. Ralli (eds) Topics in Morphology. Selected papers from the Third Mediterranean Morphology Meeting (Barcelona, September 20-22, 2001). Barcelone: IULA-Universitat Pompeu Fabra. 177–96.
  • GODARD, D. & J. JAYEZ. 1993. Towards a proper treatment of coercion phenomena 6th EACL, 168-177.
  • GRIMSHAW, J. 1990. Argument structure. Cambridge MA : MIT Press.
  • HAAS, P. & F. TAYALATI. 2008. Les adjectifs français et l'opposition aspectuelle statif vs dynamique. Travaux de linguistique 56, 47-67.
  • HAAS, P., R. HUYGHE R. & R. MARIN. 2008. Du verbe au nom : calques et décalages aspectuels. In J. Durand, B. Habert & B. Laks (eds) Actes du Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, Institut de Linguistique Française, 2051-2065.
  • IORDĂCHIOAIA, G. & E. SOARE. 2009. Structural patterns blocking plural in Romance nominalizations. In E. Aboch, E. van der Linden, J. Quer and P. Sleeman (eds), Romance Languages and Linguistic Theory, Selected papers from Going Romance Amsterdam 2007. Amsterdam: Benjamins.
  • KERLEROUX, F. 2008. Des noms indistincts. In B. Fradin (ed) La raison morphologique. Hommage à la mémoire de Danielle Corbin. Amsterdam / Philadelphie : John Benjamins.
  • KNITTEL, M.L. 2011. French event nominalization and number inflection. RLV 40, 127-148.
  • KOEHL, A. 2009. Are French -ité suffixed nouns property nouns? In F. Montermini, G. Boyé, & J. Tseng (eds) Selected Proceedings of the 6th Décembrettes. Somerville, MA: Cascadilla Proceedings Project, 95-110.
  • MARTIN, F. (2010). Stage level and Individual level readings of Quality Nouns. Exposé présenté aux Décembrettes 7, Toulouse, 2-3 décembre 2010.
  • MELLONI, C. 2007, Polysemy in Word Formation: The Case of Deverbal Nominals. Thèse de doctorat, Université de Vérone.
  • NAMER, F. & F. VILLOING. 2008. Interpréter les noms déverbaux : quelle relation avec la structure argumentale du verbe de base ? le cas des noms en –OIR du français. Communication présentée au 1er Congrès Mondial de Linguistique Française. Paris: 1539-1557.
  • OSSWALD, R. 2005. On Result Nominalization in German. Proceedings of Sinn und Bedeutung 9 : 256-270.
  • ROY, I. 2010. Deadjectival nominalizations and the structure of the adjective. In Alexiadou, A. & Rathert, M. (eds), Nominalizations across languages and frameworks. Mouton de Gruyter.
  • ROY, I. & E. SOARE. 2010. L'enquêteur, le surveillant et le détenu : les noms déverbaux de participants aux événements, lectures événementielles et structures argumentales. Lexique 20.
  • VAN DE VELDE, D. 1995. Le spectre nominal : des noms de matières aux noms d'abstractions. Louvain / Paris : Peeters.

Comité scientifique

  • Antonio Balvet (Lille 3, STL)
  • Christophe Benzitoun (ATILF, CNRS - UL)
  • Pierrette Bouillon (Université de Genève)
  • Bernard Combettes (ATILF, CNRS - UL)
  • Ileana Comorovski (ATILF, CNRS - UL)
  • Georgette Dal (Lille 3, STL)
  • Mathilde Dargnat (ATILF, CNRS - UL)
  • Cécile Fabre (CLLE-ERSS)
  • Antonio Fabregas (UIT, Tromsø)
  • Bernard Fradin (Paris 7, LLF)
  • Bertrand Gaiffe (ATILF, CNRS - UL)
  • Nabil Hathout (CLLE-ERSS)
  • Richard Huyghe (Paris 7-Clillac)
  • Gianina Iordachioaia (IFLA, Stuttgart)
  • Elizabetta Jezek (Université de Pavie, Italie)
  • Georges Kleiber (Strasbourg, LILPA)
  • Annie Kuyumkuyan (ATILF, CNRS - UL)
  • Michelle Lecolle (CREM, UL)
  • Stéphanie Lignon (ATILF, CNRS - UL)
  • Rafael Marin (Lille 3, STL)
  • Fiammetta Namer (ATILF, CNRS - UL)
  • Alain Polguère (ATILF, CNRS - UL)
  • Isabelle Roy (SFL, Paris 8)
  • Catherine Schnedecker (Strasbourg, LILPA)
  • Elena Soare (SFL, Paris 8)
  • Danièle Van de Velde (Lille 3, STL)
  • Carl Vetters (ULCO)
  • Florence Villoing (SFL, Paris 8)

Comité d'organisation

Calendrier et informations pratiques

  • Date limite de soumission : 21 mai 2012
  • Notification : 15 juin 2012

Les propositions seront soumises à l'évaluation de deux relecteurs anonymes.

  • Format : 2 pages maximum, bibliographie comprise, format A4, Times 12 ; marges : 1,5 partout, soit 1500 mots
  • Mots clés : 4 à 5.
  • Langues de la proposition : français (pour les francophones), anglais
  • Soumission du résumé et des mots clés en ligne (formulaire sur le site[1]). Une version anonymisée de la proposition sera soumise aux relecteurs.

Voir aussi

Notes