La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Introduction/Le XIXe siècle, fin : Différence entre versions

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Si notre lecteur nous a bien suivi en ces dernières pages, il a pu constater aisément année par année, mois par mois, et jusque jour par jour, la vulgarisation toujours progressive de notre ''Roland''. Nous voudrions avoir fait bien vivement sentir cette admirable progression. Mais nous ne sommes encore parvenus qu’en 1863. Or, que d’excellents travaux depuis sept ans, pour ne parler ici que de travaux vulgarisateurs ! C’est tout d’abord l’excellente traduction de M. d’Avril, qui conquiert enfin sa place dans une Collection vraiment populaire<ref>''La Chanson de Roland, Traduction nouvelle, avec une Introduction et des Notes'', par le baron d’Avril. ═ Il en a paru deux éditions : la première, {{in-8o}}, chez B. Duprat, en 1855 ; la seconde, in-18, chez Albanel (pour la Société de Saint-Michel), 1866.</ref>. C’est, passez-moi le mot, notre ''Chanson de Roland'' ne coûtant plus que vingt sous. C’est encore le livre de M. A. de Saint-Albin, où l’on trouve ''Roland'' traduit pour la quatrième ou cinquième fois, et accompagné d’une traduction du Faux Turpin<ref>''La Chanson de Roland, poëme de Theroulde, suivi de la Chronique de Turpin'', traduction d’Alexandre de Saint-Albin. Paris, Lacroix, 1865, in-18. (''Collection des grandes Épopées nationales.'')</ref>. Ce sont vingt conférences, vingt lectures faites devant des auditoires
 
Si notre lecteur nous a bien suivi en ces dernières pages, il a pu constater aisément année par année, mois par mois, et jusque jour par jour, la vulgarisation toujours progressive de notre ''Roland''. Nous voudrions avoir fait bien vivement sentir cette admirable progression. Mais nous ne sommes encore parvenus qu’en 1863. Or, que d’excellents travaux depuis sept ans, pour ne parler ici que de travaux vulgarisateurs ! C’est tout d’abord l’excellente traduction de M. d’Avril, qui conquiert enfin sa place dans une Collection vraiment populaire<ref>''La Chanson de Roland, Traduction nouvelle, avec une Introduction et des Notes'', par le baron d’Avril. ═ Il en a paru deux éditions : la première, {{in-8o}}, chez B. Duprat, en 1855 ; la seconde, in-18, chez Albanel (pour la Société de Saint-Michel), 1866.</ref>. C’est, passez-moi le mot, notre ''Chanson de Roland'' ne coûtant plus que vingt sous. C’est encore le livre de M. A. de Saint-Albin, où l’on trouve ''Roland'' traduit pour la quatrième ou cinquième fois, et accompagné d’une traduction du Faux Turpin<ref>''La Chanson de Roland, poëme de Theroulde, suivi de la Chronique de Turpin'', traduction d’Alexandre de Saint-Albin. Paris, Lacroix, 1865, in-18. (''Collection des grandes Épopées nationales.'')</ref>. Ce sont vingt conférences, vingt lectures faites devant des auditoires
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d’étudiants, d’ouvriers, de soldats : et ces auditeurs (nous l’avons vu) pleuraient, frémissaient, admiraient, applaudissaient. C’est notre Épopée traduite en polonais<ref>Par M{{e|me}} Duchinska. (M. Pruszak), ''Bibliothèque de Varsovie'', janvier 1866.</ref> ; c’est la réimpression du petit livre danois consacré depuis le {{s|xv}} à la gloire de Charlemagne et de Roland<ref>{{lang|da|''Keiser Karl Magnus’s Kronike''}}, éd. Carl Elberling. Copenhague, 1867, in-18.</ref>. C’est M. Fr. Michel, donnant une nouvelle édition de notre vieille Chanson<ref>''La Chanson de Roland et le Roman de Roncevaux des XII{{e}} et XIII{{e}} siècles'', etc. Paris, Firmin Didot., 1869, petit {{in-8o}}. ═ Dans sa ''Préface'', M. F. Michel cherche surtout à accabler… M. Génin. ═ À la dernière page, il avoue fort naïvement n’avoir pas eu connaissance de l’édition de M. Th. Müller (p. 363).</ref>, publiant le texte de Paris encore inédit, et accompagnant ces deux textes d’une sorte de traduction populaire. C’est la « Bibliothèque bleue », encore en faveur dans nos campagnes ; c’est ''Galien le restauré'', ce sont les ''Conquestes du grand Charlemagne'' errant encore sur les quais de Paris. C’est une autre traduction qui vient de paraître et dont M. Lehugeur est l’auteur : en vers, celle-là, et bien médiocre<ref>''La Chanson de Roland, poëme français du Moyen âge, traduit en vers modernes'', par Alfred Lehugeur. Paris, Hachette, 1870.</ref>. C’est M. G. Paris, prenant la ''Chanson de Roland'' pour sujet de ses leçons au Collége de France, pendant cette triste année 1870-1871, durant ce siége de Paris, où il est si bon de penser à notre vieille gloire nationale et aux poëtes qui l’ont chantée !
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On peut dire, toutefois, que la période de {{sc|vulgarisation}} avait fait place dès l’année 1863 à celle de la {{sc|critique}}, et cette ère nouvelle avait été inaugurée par l’œuvre d’un Allemand, par la belle édition du ''Roland'' que nous devons à M. Th. Müller<ref>''La Chanson de Roland,'' {{lang|de|''nach der Oxforder Handschrift von neuem herausgegeben, erlaütert and mit einem vollständigen Glossar versehen'', von Theodor Müller, professor an der Universität zu Göttingen ; erste Hälfte}}. Gœttingen, 1863. On attend l’''Introduction''.</ref>. Je me sens d’autant plus à l’aise pour le louer, que je crois avoir fait équitablement la part de la France et de l’Allemagne dans
  
 
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Version du 6 avril 2022 à 17:19

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XVIII. — suite et fin du précédent

Si notre lecteur nous a bien suivi en ces dernières pages, il a pu constater aisément année par année, mois par mois, et jusque jour par jour, la vulgarisation toujours progressive de notre Roland. Nous voudrions avoir fait bien vivement sentir cette admirable progression. Mais nous ne sommes encore parvenus qu’en 1863. Or, que d’excellents travaux depuis sept ans, pour ne parler ici que de travaux vulgarisateurs ! C’est tout d’abord l’excellente traduction de M. d’Avril, qui conquiert enfin sa place dans une Collection vraiment populaire[1]. C’est, passez-moi le mot, notre Chanson de Roland ne coûtant plus que vingt sous. C’est encore le livre de M. A. de Saint-Albin, où l’on trouve Roland traduit pour la quatrième ou cinquième fois, et accompagné d’une traduction du Faux Turpin[2]. Ce sont vingt conférences, vingt lectures faites devant des auditoires

d’étudiants, d’ouvriers, de soldats : et ces auditeurs (nous l’avons vu) pleuraient, frémissaient, admiraient, applaudissaient. C’est notre Épopée traduite en polonais[3] ; c’est la réimpression du petit livre danois consacré depuis le xve siècle à la gloire de Charlemagne et de Roland[4]. C’est M. Fr. Michel, donnant une nouvelle édition de notre vieille Chanson[5], publiant le texte de Paris encore inédit, et accompagnant ces deux textes d’une sorte de traduction populaire. C’est la « Bibliothèque bleue », encore en faveur dans nos campagnes ; c’est Galien le restauré, ce sont les Conquestes du grand Charlemagne errant encore sur les quais de Paris. C’est une autre traduction qui vient de paraître et dont M. Lehugeur est l’auteur : en vers, celle-là, et bien médiocre[6]. C’est M. G. Paris, prenant la Chanson de Roland pour sujet de ses leçons au Collége de France, pendant cette triste année 1870-1871, durant ce siége de Paris, où il est si bon de penser à notre vieille gloire nationale et aux poëtes qui l’ont chantée !

On peut dire, toutefois, que la période de vulgarisation avait fait place dès l’année 1863 à celle de la critique, et cette ère nouvelle avait été inaugurée par l’œuvre d’un Allemand, par la belle édition du Roland que nous devons à M. Th. Müller[7]. Je me sens d’autant plus à l’aise pour le louer, que je crois avoir fait équitablement la part de la France et de l’Allemagne dans


  1. La Chanson de Roland, Traduction nouvelle, avec une Introduction et des Notes, par le baron d’Avril. ═ Il en a paru deux éditions : la première, in-8o, chez B. Duprat, en 1855 ; la seconde, in-18, chez Albanel (pour la Société de Saint-Michel), 1866.
  2. La Chanson de Roland, poëme de Theroulde, suivi de la Chronique de Turpin, traduction d’Alexandre de Saint-Albin. Paris, Lacroix, 1865, in-18. (Collection des grandes Épopées nationales.)
  3. Par Mme Duchinska. (M. Pruszak), Bibliothèque de Varsovie, janvier 1866.
  4. Keiser Karl Magnus’s Kronike, éd. Carl Elberling. Copenhague, 1867, in-18.
  5. La Chanson de Roland et le Roman de Roncevaux des XIIe et XIIIe siècles, etc. Paris, Firmin Didot., 1869, petit in-8o. ═ Dans sa Préface, M. F. Michel cherche surtout à accabler… M. Génin. ═ À la dernière page, il avoue fort naïvement n’avoir pas eu connaissance de l’édition de M. Th. Müller (p. 363).
  6. La Chanson de Roland, poëme français du Moyen âge, traduit en vers modernes, par Alfred Lehugeur. Paris, Hachette, 1870.
  7. La Chanson de Roland, nach der Oxforder Handschrift von neuem herausgegeben, erlaütert and mit einem vollständigen Glossar versehen, von Theodor Müller, professor an der Universität zu Göttingen ; erste Hälfte. Gœttingen, 1863. On attend l’Introduction.