Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLXXXIV : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(Transcription et traduction par Léon Gautier)
(Voir aussi)
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==Notes et variantes==
 
==Voir aussi==
 
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Version du 19 septembre 2022 à 13:10

Cette page introduit la laisse CLXXXIV (184) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur les feuillet 46 46 recto puis verso etdu manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine K.

Elle est numérotée

  • CLXXXV chez Francisque Michel (page 77).
  • CLXXXVI chez Léon Gautier.
  • CLXXXI chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CLXXXVI

2525 Carles se dort cum hume traveillez.
Comme un homme travaillé par la douleur, Charles s’est endormi.
Seint Gabriel li ad Deus enveiet, Alors Dieu lui envoie saint Gabriel,
L’Empereür li cumandet à guarder. Auquel il confie la garde de l’Empereur.
Li Angles est tute noit à sun chef. L’Ange passe toute la nuit au chevet du Roi,
Par avisiun li ad anunciet Et, dans un songe, lui annonce
2530 D’une bataille ki encuntre lui ert : Une grande bataille qui sera livrée aux Français...
Senefiance l’en demustrat mult gref. Puis il lui a montré le sens très-grave de cette vision.
Carles guardat amunt envers le cel, Charles donc, jetant un regard là-haut, dans le ciel,
Veit les tuneires e les venz e les giels Y vit les tonnerres, les gelées, les vents,
E les orez, les merveillus tempez ; Les orages, les effroyables tempêtes,
2535 E fous e flambe i est apareillez : Les feux et les flammes toutes prêtes :
Isnelement sur tute sa gent chet ; Et soudain tout cela tombe sur son armée.
Ardent cez hanstes de fraisne e de pumer
Voici qu’elles prennent feu, les lances de pommier ou de frêne ;
E cez escut jusqu’as bucles d’or mer ; Voici qu’ils s’embrasent, les écus aux boucles d’or pur ;
Fruissent cez hanstes de cez trenchanz espiez, Quant au bois des épieux tranchants, il est en pièces.
2540 Cruissent osberc e cez helme d’acer. Les hauberts et les heaumes d’acier grincent et gémissent.
En grant dulur i veit ses chevalers. Quelle douleur pour les chevaliers de Charles !
Urs e leupart les voelent puis manger ; Des ours, des léopards se jettent sur eux pour les dévorer,
Serpent e guiveres, dragun e averser :
Avec des guivres, des serpents, des dragons, des monstres semblables aux Diables,
Grifuns i ad plus de trente millers, Et plus de trente mille griffons.
2545 N’en i ad cel à Franceis ne se get. Tous, tous se précipitent sur les Français :
E Franceis crient : « Carlemagne, aidez ! » « À l’aide, Charles, à l’aide ! » s’écrient-ils.
Li Reis en ad e dulur e pitet, Le Roi en a grande douleur et pitié ;
Aler i voelt, mais il ad desturber : Il y voudrait aller ; mais voici l’obstacle :
Devers un gualt uns granz leün li vient, Du fond d’une forêt un grand lion s’élance sur lui.
2550 Mult par ert pesmes e orguillus et fiers ; La bête est orgueilleuse, féroce, épouvantable,
Sun cors méisme i asalt et requert, Et c’est au corps du Roi qu’elle s’attaque.
E prenent sei à braz ambesdous pur loiter ; Tous les deux pour lutter se prennent à bras le corps.
Mais ço ne set quels abat ne quels chet... Quel est le vainqueur, quel est le vaincu ? On ne le sait.
Li Emperere ne s’est mie esveillet. Aoi. L’Empereur ne se réveille pas...

Notes et variantes

Voir aussi

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