Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CC
De Wicri Chanson de Roland
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 51 recto du manuscrit. Elle démarre sur une lettrine P. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
- Source : WikiSource [1]
CCII | |||
2810 | Païen d’Arabe des nefs se sunt issuz, | Les païens d’Arabie sont sortis de leurs vaisseaux, | |
Puis, sunt muntet es chevals e es muls, | Puis sont montés sur leurs chevaux et leurs mulets, | ||
Si chevalcherent — que fereient il plus ? | Et les voilà qui marchent en avant. Ont-ils rien de mieux à faire ?
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Li Amiralz, ki trestuz les esmut, | Quand l’Émir les a tous mis en mouvement, | ||
S’in apelat Gemalfin, un soen drut : | Il appelle un sien ami, Gemalfin : | ||
2815 | « Jo te cumant tutes mes oz aün. » | « Je te confie le commandement de toute mon armée. » | |
Puis, est muntez en un soen destrer brun, | Puis Baligant est monté sur son cheval brun, | ||
Ensembl’od lui emmeinet .iiii. dux. | Avec lui n’emmène que quatre ducs, | ||
Tant chevalchet qu’en Sarraguce fut. | Et, sans s’arrêter, chevauche jusqu’à Saragosse. | ||
Ad un perrun de marbre est descenduz, | Il descend sur un perron de marbre, | ||
2820 | E quatre cunte l’estreu li unt tenut, | Et quatre comtes lui ont tenu l’étrier. | |
Par les degrez el’ paleis muntet sus : | L’Émir alors monte par les degrés jusqu’au haut du palais, | ||
E Bramimunde vient curanz cuntre lui, | Et Bramimonde s’élance au-devant de lui : | ||
Si li ad dit : « Dolente ! si mare fui ! | « Ah ! malheureuse, misérable que je suis ! s’écrie-t-elle ; | ||
« A itel hunte, sire, mun seignur ai perdut ! » | « J’ai perdu mon seigneur, et combien honteusement ! » | ||
2825 | Chet li as piez, li Amiralz la reçut. | Elle tombe aux pieds de Baligant, qui la relève, | |
Suz en la cambre od doel en sunt venut. | Aoi. | Et tous deux, en grande douleur, entrent dans la chambre d’en haut...
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Voir aussi
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