Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XXIII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XXIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse démarre en haut de page (lettrine E).

 
Page12-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)


XXIII

310 « En Sarraguce sai ben qu’ aler m’estoet ;
« Je vois bien, dit Ganelon, qu’il me faut aller à Saragosse.
« Hom ki là vait repairer ne s’en poet. « Qui va là-bas n’en revient point.
« Ensurquetut si ai jo vostre soer, « Sire, n’oubliez pas surtout que votre sœur est ma femme.
« Si’n ai un fil, ja plus bels n’en estoet : « J’en ai un fils ; il n’est pas de plus bel enfant.
« Ço est Baldewins, ço dit, ki ert prozdom. « C’est Baudouin, qui promet d’être un preux.
315 « A lui lais jo mes honurs e mes fieus. « Je lui laisse mes terres et mes fiefs ;
« Guardez le bien, ja ne l’ verrai des oilz. » « Gardez-le-bien, car je ne le reverrai plus de mes yeux.
Carles respunt : « Trop avez tendre coer. « — Vous avez le cœur trop tendre, lui répond Charles.
« Puis que l’ cumant, aler vus en estoet. » Aoi. « Quand je vous l’ordonne, il y faut aller. »

Voir aussi

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