Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLI

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CLI (151) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 37 recto puis verso du manuscrit.

Elle démarre par une lettrine A.

Elle est numérotée

  • CLII chez Francisque Michel ;
  • CL chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CLIII

2035 Einz que Rollanz se seit apercéut, À peine Roland a-t-il repris ses sens,
De pasmeisun guariz ne revenuz, À peine est-il guéri et revenu de sa pâmoison,
Mult grant damage li est aparéut : Qu’il s’aperçoit de la grandeur du désastre.
Mort sunt Franceis, tuz les i ad perdut Tous les Français sont morts, il les a tous perdus,
Seinz l’Arcevesque e seinz Gualter de l’ Hum. Excepté deux, l’Archevêque et Gautier de l’Hum.
2040 Repairez est de la muntaigne jus, Celui-ci est descendu de la montagne
A cels d’Espaigne mult s’i est cumbatut, Où il a livré un grand combat à ceux d’Espagne.
Mort sunt si hume, si’s unt païen vencut ;
Tous ses hommes sont morts sous les coups des païens vainqueurs.
Voeillet o nun, desuz cez vals s’en fuit Bon gré, mal gré, il erre en fuyant dans cette vallée.
E si recleimet Rollant qu’il li aïut :
Et voilà qu’il appelle Roland : « À mon aide ! à mon aide ! »
2045 « Gentilz quens, sire, vaillanz hom, ù es tu ? « Hé ! s’écrie-t-il, noble comte, vaillant comte, où es-tu ?
« Unkes nen oi poür là ù tu fus. « Dès que je te sentais là, je n’avais jamais peur.
« Ço est Gualters, ki cunquist Maëlgut, « C’est moi, c’est moi, Gautier, qui vainquis Maëlgut ;
« Li niés Droün, à l’ veill e à l’ canut. « C’est moi, le neveu du vieux Dreux, de Dreux le chenu ;
« Pur vasselage suleie estre tis druz.
« C’est moi que mon courage avait rendu digne d’être ton ami de tous les jours.
2050 « Ma hanste est fraite e percez mis escuz, « Voici que ma lance est rompue, mon écu percé,
« E mis osbercs desmailez e rumpuz ; « Mon haubert en lambeaux,
« Par mi le cors d’ oit lances sui feruz ; « Et j’ai huit lances dans le corps.
« Sempres murrai, mais cher me sui vendut. » « Je vais mourir, mais je me suis chèrement vendu. »
A icel mot l’ad Rollanz entendut ; À ce mot, Roland l’a entendu ;
2055 Le cheval brochet, si vient poignanz vers lui. Aoi. Il pique son cheval et galope vers lui.

Notes (version de Léon Gautier)

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Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 172.jpg[165]



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