Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLIX

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CLIX (159) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 39 recto puis verso du manuscrit.

Elle démarre par une lettrine P.

Elle est numérotée

  • CLX chez Francisque Michel.
  • CLVIII chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CLXI

Dient païen : « Si mare fumes net ! « Nous sommes nés pour notre malheur, disent les païens.
« Cum pesmes jurz nus est hoi ajurnez ! « Et ce jour s’est levé pour nous bien funeste !
« Perdut avum noz seignurs e noz pers. « Nous avons perdu nos seigneurs et nos pairs.
« Carles repairet od sa grant ost, li bers :
« Et voilà que Charles, le baron, revient avec sa grande armée :
2150 « De cels de France odum les graisles clers,
« Nous entendons d’ici les claires trompettes de ceux de France
« Granz est la noise de Munjoie escrier. « Et le grand bruit que fait le cri de Montjoie.
« Li quens Rollanz est de tant grant fiertet « Rien n’égale la fierté du comte Roland,
« Ja n’ert vencuz pur nul hume carnel ; « Et il n’est pas d’homme vivant qui le puisse vaincre.
« Lançum à lui, puis si l’ laissum ester ! » « Tirons de loin, et laissons-le sur le champ. »
2155 E il si firent : darz e wigres asez, Ainsi firent-ils. Ils lui lancent de loin dards et javelots,
Espiez e lances e museraz enpennez ; Épieux, lances et flèches empennées ;
L’escut Rollant unt frait e estroet, Ils ont mis en pièces et troué l’écu de Roland ;
E sun osberc rumput e desmailet, Ils lui ont déchiré et démaillé son haubert ;
Mais enz el’ cors ne l’ unt mie adeset ; Mais point ne l’ont touché dans son corps.
2160 Veillantif unt en .xxx. lius naffret, Pour Veillantif, il a reçu trente blessures,
Desuz le cunte si l’i unt mort laisset. Et sous le comte est tombé mort.
Païen s’en fuient, puis si l’ laissent ester ; Les païens, cependant, s’enfuient et laissent Roland seul,
Li quens Rollanz i est remés à pied. Aoi. Seul et à pied...

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