Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLIV

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CLIV (154) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 38 recto du manuscrit.

Elle démarre par une lettrine T.

Elle est numérotée

  • CLV chez Francisque Michel.
  • CLIII chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CLVI

Turpins de Reins, quant se sent abatut, Quand Turpin de Reims se sent abattu,
De .iiii. espiez par mi le cors ferut, Quand il se voit quatre lances dans le corps,
2085 Isnelement li bers resailit sus ; Il se relève en un instant, le brave ; il se redresse,
Rollant reguardet, puis si li est curuz, Cherche Roland du regard, court vers lui
E dist un mot : « Ne sui mie vencuz ; Et ne lui dit qu’un mot : « Je ne suis pas vaincu.
« Ja bons vassals n’en ert vifs recreüz. » « On ne prend pas vivant un bon vassal. »
Il trait Almace, s’espée d’ acer brun, Alors il tire Almace, son épée d’acier bruni,
2090 En la grant presse mil colps i fiert e plus ; Et, dans la pleine mêlée, frappe mille coups et plus.
Puis le dist Carles qu’il n’en esparignat nul :
C’est Charlemagne qui en rendit plus tard le témoignage : Turpin ne fit grâce à aucun,
Tels .iiii. cenz i truvat entur lui, Et l’Empereur trouva quatre cents cadavres autour de lui,
Alquanz naffrez, alquanz par mi feruz, Les uns blessés, les autres percés dans le milieu du corps,
Si out d’icels ki les chefs unt perdut ; Les autres privés de leurs têtes.
2095 Ço dit la Geste e cil ki el’ camp fut,
Voilà ce que dit la Geste, et aussi celui qui était sur le champ de bataille,
Li bers seinz Gilies, pur ki Deus fait vertuz, Le baron saint Gilles, pour qui Dieu fait des miracles.
E fist la chartre el’ muster de Loüm ; Il en écrivit le récit au moutier de Laon.
Ki tant ne set ne l’ ad prod entendut. Aoi. Qui ne sait ces choses n’y connaît rien.

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