Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LXXVIII

De Wicri Chanson de Roland
< Chanson de Roland‎ | Manuscrit d'Oxford
Révision datée du 14 octobre 2023 à 11:45 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Notes (version de Léon Gautier))

Cette page concerne la laisse LXXVIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

Elle est numérotée LXXIX chez Francisque Michel.


 
Page36-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg
Page37-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


LXXIX

Païen s’adubent d’ osbercs sarazineis, Les païens se revêtent de hauberts à la sarrasine,
995 Tuit li plusur en sunt dubiet en treis ; Qui, pour la plupart, sont de triple épaisseur.
Lacent lor helmes mult bons sarraguzeis, Sur leurs têtes ils lacent les bons heaumes de Saragosse,
Ceignent espées de l’ acer vianeis, Et ceignent les épées d’acier viennois.
Escuz unt genz, espiez valentineis, Leurs écus sont beaux à voir, leurs lances sont de Valence ;
E gunfanuns blancs e blois e vermeilz. Leurs gonfanons sont bleus, blancs et rouges.
1000 Laissent les muls e tuz les palefreiz, Ils laissent là leurs mulets et leurs bêtes de somme ;
Es destrers muntent, si chevalchent estreiz.
Montent sur leurs chevaux de bataille, et s’avancent en rangs serrés.....
Clers fut li jurz, e bels fut li soleilz, Le jour fut clair, et beau fut le soleil :
N’unt guarnement que tut ne reflambeit. Pas d’armure qui ne flamboie et resplendisse.
Sunent mil grailles por ço que plus bel seit ; Mille clairons sonnent, pour que ce soit plus beau.
1005 Granz est la noise, si l’ oïrent Franceis. Grand est le tumulte, et nos Français l’entendent :
Dist Olivers : « Sire cumpainz, ço crei, « Sire compagnon, dit Olivier, je crois
« De Sarrazins purrum bataille aveir. »
« Que nous pourrons bien avoir bataille avec les Sarrasins. »
Respunt Rollanz : « E Deus la nus otreit ! Et Roland : « Que Dieu nous l’accorde, répond-il.
« Ben devum ci estre pur nostre rei ; « Notre devoir est de tenir ici pour notre Roi ;
1010 « Pur sun seignur deit hom suffrir destreiz, « Car pour son seigneur on doit souffrir grande détresse.
« E endurer e granz chalz e granz freiz ; « Il faut endurer pour lui grande chaleur et grand froid,
« Si’n deit hom perdre e del quir e del peil. « Et perdre enfin de son poil et de son cuir.
« Or guart cascuns que granz colps i empleit, « Frapper de grands coups, voilà ce que chacun doit,
« Que malvais chant de nus chantet ne seit. « Afin qu’on ne chante pas sur nous de mauvaise chanson.
1015 « Païen unt tort, e chrestien unt dreit. « Les païens ont le tort, le droit est pour les chrétiens.
« Malvaise essample n’en serat ja de mei ! » Aoi.
« Ce n’est pas moi qui vous donnerai jamais le mauvais exemple ! »

Notes (version de Léon Gautier)

logo travaux partie en cours de maquettage

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 123.jpg[116]

Vers 994.
Des osbercs
O. Faute évidente, et qui rompt la mesure.

Une étude spéciale sur les armures décrites dans la Chanson de Roland peut offrir un double intérêt.

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 132.jpg[125] Après le chevalier, il est très-juste de parler ici du cheval. — Le cheval est l’ami du chevalier ;


Concordances et compléments

Cette laisse est alignée avec la laisse LXXXVIII du manuscrit de Châteauroux.

Voir aussi

Notes
  1. Version numérique copiée de WikiSource :

Sur ce wiki :