Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CVII

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page concerne la laisse CVII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse CVII (107) est contenue sur le feuillet 25 (verso) du manuscrit d'Oxford.

Elle démarre avec la lettrine L.

Elle est numérotée CVIII chez Francisque Michel, Léon Gautier et Bédier.

2 auteurs (Bédier et Gautier) pensent que le copiste a « oublié un vers ». Ceci est explicité dans une note.

 
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La transcription commentée de Francisque Michel

Ce couplet est sur la page 43 de l'édition de 1869.

Il démarre au vers 1379.


CVIII.
Li quens Gerins set el cval sorel*,  *Sied sur le cheval alezan.
E sis cumpainz* Gerers en Passe-cerf ;  *Et son compagnon.
Laschent lor reisnes, brochent amdui à ait*,  *Piquent tous deux à l'envi.
E vunt férir un paien Timozel,
L'un en l'escut e li altre en l'osberc ;
Lur dous espiez enz el cors li unt fraint*,  *Épieux dans le corps lui ont brisé.
Mort le tresturnent très enmi un guaret*.  *Retournent juste au milieu d'un guéret.
Ne l'o¨dire ne jo mie ne l'sai,
Liquels d'els dous en fut li plus isnels*.  *Rapide.
Espuerés icil fut filz Burdel* ;  *Celui-là fut fils de Burdel.
E l'arcevesque lor ocist Siglorel
L'encantéur ki jà fut en enfer :
Par artimal l'i cundoist* Jupiter.  *Par magie l'y conduisit.
Ço dist Turpin : « Icist nos ert forsfait*. »  *Celui-là nous sera perdu.
Respunt Rollans : « Vencut est le culvert*.  *Lâche.
Oliver frère, itels colps me sunt bels*. » [AOI.]  *Tels coups me sont beaux, agréables.
 
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)


CVIII

Li quens Gerins set el’ cheval Sorel, Voici sur son cheval Sorel le comte Gerin,
1380 E sis cumpainz Gerers en Passe-Cerf ; Et son compagnon Gerer sur Passe-Cerf.
Laschent lur resnes, brochent ambdui ad ait Ils leur lâchent les rênes, et d’éperonner vivement.
E vunt ferir un païen, Timozel, Tous deux vont frapper le païen Timozel ;
L’uns en l’escut e li altre en l’osberc ; L’un l’atteint à l’écu, l’autre au haubert.
Lur dous espiez enz el’ cors li unt frait, Ils lui brisent leurs deux lances dans le corps
1385 Mort le tresturnent très en mi un guaret. Et l’abattent roide mort au milieu d’un guéret.
Ne l’ oï dire ne jo mie ne l’ sai, Je ne sais point, je n’ai jamais entendu dire
Li quels d’els dous en fut li plus isnels... Lequel des deux fut alors le plus rapide...
Esperveris i fut, li filz Borel : Espreveris était là, le fils de Borel :
Icel ocist Engelers de Burdel. Il meurt de la main d’Engelier de Bordeaux.
1390 E l’Arcevesques lur ocist Siglorel, Puis l’Archevêque tue Siglorel,
L’encantéur ki ja fut en enfer ; Cet enchanteur qui avait déjà été dans l’enfer
Par artimal l’i cunduist Jupiter. Où Jupiter l’avait conduit par maléfice :
Ço dist Turpins : « Icist nus ert forsfaiz. » « Nous en voilà délivrés, » dit Turpin.
Respunt Rollanz : « Vencuz est li culverz. « — Le misérable est vaincu, répond Roland.
1395 « Oliver frere ; itel colp me sunt bel. » « Frère Olivier, ce sont là les coups que j’aime. »

Notes de Léon Gautier

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Vers 1388 et 1389. — Le manuscrit donne ici un seul vers : Espués, icil fu filz Borel, qui n’a aucun sens. D’après Venise IV, Paris, Versailles et le Ruolandes Liet, Mu. a reconstitué les deux vers, tels qu’ils étaient dans l’original. ═ Venise VII reproduit la même leçon que Versailles : Aspremereins i fu, li fiz Abel ; — Celui ocist Engelers de Bordel. ═ Dans Lyon, ces deux vers sont omis.

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Voir aussi

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