Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LXI

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse LXI du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse commence à la lettrine D.

Léon Gautier ajoute une laisse à la neuvième ligne.

 
Page28-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)


LXI

« Dreit Emperere, dist Rollanz li barun, « Droit Empereur, dit Roland le baron,
« Dunez-mei l’ arc que vus tenez el puign ; « Donnez-moi l’arc que vous tenez au poing.
« Men escientre, ne l’ me reproverunt « À mon escient, on ne me reprochera pas
« Que il me chedet cum fist à Guenelun « Qu’il me tombe des mains comme à Ganelon,
770 « De sa main destre, quant reçut le bastun. » « Quand de sa main droite il reçut le bâton. »
Li Emperere en tint sun chef embrunc, L’Empereur reste là, tête baissée ;
Si duist sa barbe e detoerst sun gernun, Il tourmente sa barbe et tord ses moustaches ;
Ne poet muer que de ses oilz ne plurt. Aoi. Il ne peut s’empêcher de pleurer...


LXII

Enprès iço, i est Neimes venuz : Naimes ensuite est venu ;
775 Meillur vassal n’out en la curt de lui, Il n’est point en la cour de meilleur vassal :
E dist al Rei : « Ben l’avez entendut ; « Vous l’avez entendu, dit-il au Roi ;
« Li quens Rollanz il est mult irascuz : « Le comte Roland est en grande colère :
« La rere-guarde est jugée sur lui ; « On lui a confié l’arrière-garde ;
« N’avez barun ki jamais là remut.
« Et certes il n’est pas de baron qui jamais y alla volontiers.
780 « Dunez li l’arc que vus avez tendut, « Donnez-lui l’arc que vous avez tendu,
« Si li truvez ki très ben li aïut. » « Et trouvez-lui bonne aide. »
Li Reis li dunet, e Rollanz l’a reçut. Aoi. Le Roi lui donna l’arc, et Roland le reçut.

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