Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXLII

De Wicri Chanson de Roland
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Révision datée du 13 juillet 2022 à 11:04 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Transcription et traduction par Léon Gautier (1872))

Cette page introduit la laisse CXLII (142) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 35 recto du manuscrit.

Elle démarre par une lettrine D.

Elle est numérotée

  • CXLIII chez Francisque Michel ;
  • CXLI chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CXLIV

De ço qui calt ? se fuit s’en est Marsilies : Mais, hélas ! à quoi bon ? Si Marsile est en fuite,
Remés i est sis uncles l’Algalifes Son oncle le Calife est resté.
1915 Ki tint Kartagene, Alferne, Garmalie Or c’est celui qui tenait Carthage, Alferne, Garmaille
E Ethiope, une tere maldite ; Et l’Éthiopie, une terre maudite ;
La neire gent en ad en sa baillie. C’est celui qui était le chef de la race noire,
Granz unt les nés et lées les oreilles, De ces gens qui ont le nez énorme et larges les oreilles :
E sunt ensemble plus de cinquante milie. Et il y en a là plus de cinquante mille
1920 Icil chevalchent fierement et à ire ; Qui chevauchent fièrement et en grande colère,
Puis, si escrient l’enseigne païenime. Et qui jettent le cri d’armes païen.
Ço dist Rollanz : « Ci receverum martyrie,
« C’est ici, s’écrie alors Roland, c’est ici que nous serons martyrs ;
« E or sai ben n’avum guaires à vivere ; « Car je sais bien que nous n’avons plus longtemps à vivre.
« Mais tut seit fels ki cher ne s’ vende primes ! « Mais maudit celui qui ne se vendra chèrement !
1925 « Ferez, seignurs, des espées furbies : « Frappez, seigneurs, frappez de vos épées fourbies ;
« Si chalengez et voz morz e voz vies, « Disputez-bien votre mort, votre vie,
« Que dulce France par nus ne seit hunie ! « Et surtout que France la douce ne soit pas déshonorée...
« Quant en cest camp vendrat Carles mis sire,
« Quand Charles mon seigneur viendra sur ce champ de bataille ;
« De Sarrazins verrat tel discipline « Quand il verra le massacre des Sarrasins ;
1930 « Cuntre un des noz en truverat morz .xv.,
« Quand pour un des nôtres il en trouvera quinze d’entre eux parmi les morts,
« Ne laisserat que nus ne beneïsset. » Aoi. « Eh bien ! l’Empereur nous bénira. »

Voir aussi

Notes
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