Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XLI

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XLI du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

Cette laisse occupe le début du feuillet 10 verso.

Elle démarre sur une lettrine D.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


XLI

Dist li païens : « Mult me puis merveiller « — En vérité, dit le païen, je suis tout émerveillé
« De Carlemagne ki est canuz e velz, « À la vue de Charlemagne, qui est si vieux et si chenu.
« Men escientre, dous cenz anz ad e melz. « Il a bien, je crois, deux cents ans et plus.
540 « Par tantes teres ad sun cors traveillet ! « Il a peiné son corps par tant de royaumes !
« Tanz colps ad pris de lances e d’espiez ! « Il a reçu tant de coups de lance et d’épieu !
« Tanz riches reis cunduiz à mendistet ! « Il a réduit à mendier tant de rois puissants !
« Quant ert il mais recreanz d’osteier ? « Quand donc aura-t-il assez de la guerre ?
« — Ço n’ert, dist Guenes, tant cum vivet sis niés :
« — Ah ! répond Ganelon, ce n’est certes pas tant que vivra son neveu :
545 « N’ad tel vassal suz la cape del cel ;
« Sous la chape des cieux il n’y a pas un baron de sa taille ;
« Mult par est proz sis cumpainz Olivers ; « Son compagnon Olivier est aussi plein de prouesse.
« Li .xii. Per, que Carles ad tant chers, « Les douze Pairs, qui sont tant aimés de Charlemagne,
« Funt les enguardes à .xx. milie chevalers. « Gardent leur roi, à la tête de vingt mille chevaliers.
« Soürs est Carles, que nul home ne crent. » Aoi.
« Allez, Charlemagne peut être bien tranquille, et ne craint aucun homme. »

Voir aussi

Notes
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