Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXLI
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur les feuillets 34 verso puis 35 recto puis ) du manuscrit. Elle démarre par une lettrine H. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
Source : Wikisource[1]
CLIII | |||
2035 | Einz que Rollanz se seit apercéut, | À peine Roland a-t-il repris ses sens, | |
De pasmeisun guariz ne revenuz, | À peine est-il guéri et revenu de sa pâmoison, | ||
Mult grant damage li est aparéut : | Qu’il s’aperçoit de la grandeur du désastre. | ||
Mort sunt Franceis, tuz les i ad perdut | Tous les Français sont morts, il les a tous perdus, | ||
Seinz l’Arcevesque e seinz Gualter de l’ Hum. | Excepté deux, l’Archevêque et Gautier de l’Hum. | ||
2040 | Repairez est de la muntaigne jus, | Celui-ci est descendu de la montagne | |
A cels d’Espaigne mult s’i est cumbatut, | Où il a livré un grand combat à ceux d’Espagne. | ||
Mort sunt si hume, si’s unt païen vencut ; | Tous ses hommes sont morts sous les coups des païens vainqueurs.
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Voeillet o nun, desuz cez vals s’en fuit | Bon gré, mal gré, il erre en fuyant dans cette vallée. | ||
E si recleimet Rollant qu’il li aïut : | Et voilà qu’il appelle Roland : « À mon aide ! à mon aide ! »
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2045 | « Gentilz quens, sire, vaillanz hom, ù es tu ? | « Hé ! s’écrie-t-il, noble comte, vaillant comte, où es-tu ? | |
« Unkes nen oi poür là ù tu fus. | « Dès que je te sentais là, je n’avais jamais peur. | ||
« Ço est Gualters, ki cunquist Maëlgut, | « C’est moi, c’est moi, Gautier, qui vainquis Maëlgut ; | ||
« Li niés Droün, à l’ veill e à l’ canut. | « C’est moi, le neveu du vieux Dreux, de Dreux le chenu ; | ||
« Pur vasselage suleie estre tis druz. | « C’est moi que mon courage avait rendu digne d’être ton ami de tous les jours.
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2050 | « Ma hanste est fraite e percez mis escuz, | « Voici que ma lance est rompue, mon écu percé, | |
« E mis osbercs desmailez e rumpuz ; | « Mon haubert en lambeaux, | ||
« Par mi le cors d’ oit lances sui feruz ; | « Et j’ai huit lances dans le corps. | ||
« Sempres murrai, mais cher me sui vendut. » | « Je vais mourir, mais je me suis chèrement vendu. » | ||
A icel mot l’ad Rollanz entendut ; | À ce mot, Roland l’a entendu ; | ||
2055 | Le cheval brochet, si vient poignanz vers lui. | Aoi. | Il pique son cheval et galope vers lui. |
Voir aussi
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CXLI