Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLV
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 38 recto puis verso du manuscrit. Elle démarre par une lettrine L. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
Source : Wikisource[1]
CLVII | |||
Li quens Rollanz gentement se cumbat ; | Il se bat noblement, le comte Roland ! | ||
2100 | Mais le cors ad tressuet e mult chald, | Il a tout le corps en sueur et en feu ; | |
En la teste ad e dulur e grant mal, | Mais surtout quel mal, quelle douleur dans la tête ! | ||
Rumpuz est li temples por ço que il cornat ; | D’avoir sonné son cor sa tempe est tout ouverte ; | ||
Mais saveir voelt se Carles i vendrat, | Toutefois il voudrait bien savoir si Charles viendra. | ||
Trait l’olifant, fieblement le sunat. | De nouveau il prend son cor et en tire un son, bien faible, hélas !
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2105 | Li Emperere s’estut, si l’ escultat : | L’Empereur, là-bas, s’arrêta et l’entendit : | |
« Seignurs, dist il, mult malement nus vait. | « Seigneurs, dit-il, tout va mal pour nous, | ||
« Rollanz mis niés hoi cest jur nus defalt : | « Et mon neveu Roland va nous manquer aujourd’hui. | ||
« Jo oi à l’ corner que guaires ne viverat. | « Aux sons de son cor, je vois bien qu’il n’a plus longtemps à vivre ;
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« Ki estre i voelt, isnelement chevalzt. | « Si vous désirez arriver à temps, pressez vos chevaux. | ||
2110 | « Sunez voz graisles tant que en ceste ost ad ! » | « Tout ce qu’il y a de trompettes dans l’armée, qu’on les sonne ! »
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Seisante milie en i cornent si halt, | Alors on sonna soixante mille trompettes, et si haut | ||
Sunent li munt e respundent li val. | Que les monts en retentissent et que les vallées y répondent.
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Païen l’entendent, ne l’ tindrent mie en gab ; | Les païens les entendent, ils n’ont garde de rire. | ||
Dist l’uns à l’altre : « Carlun averum nus ja. » | Aoi. | « C’est Charles qui arrive, disent-ils l’un à l’autre, c’est Charles ! »
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Voir aussi
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