Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLXXV : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(Dans le manuscrit d'Oxford)
(Voir aussi)
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==Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)==
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==Voir aussi==
 
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* la catégorie : [[:Catégorie:Chanson de Roland, laisse CLXXV|Chanson de Roland, laisse CLXXV]]
 
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Version du 21 septembre 2021 à 16:25

Cette page introduit la laisse CLXXV (175) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse commence sur le feuillet 43 recto du manuscrit.

Elle démarre à la lettrine L.

Les philologues actuellement traités sur ce wiki considèrent qu'elle se termine environ au milieu du verso du feuillet 43. Nous avons repris cette option.

Icône de détail Article détaillé : Fin de la laisse CLXXV.

Elle est numérotée

  • CLXXVI chez Francisque Michel (page 73).
  • CLXVVII chez Léon Gautier,
  • CLXXIII chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)

Source : WikiSource [1]


CLXXVII

2375 Li quens Rollanz se jut desuz un pin, Il est là gisant sous un pin, le comte Roland ;
Envers Espaigne en ad turnet sun vis... Il a voulu se tourner du côté de l’Espagne.
De plusurs choses à remembrer li prist : Il se prit alors à se souvenir de plusieurs choses :
De tantes teres cume li bers cunquist, De tous les royaumes qu’il a conquis,
De dulce France, des humes de sun lign, Et de douce France, et des gens de sa famille,
2380 De Carlemagne, sun seignur, ki l’ nurrit. Et de Charlemagne, son seigneur qui l’a nourri ;
Ne poet muer n’en plurt e ne suspirt. Il ne peut s’empêcher d’en pleurer et de soupirer.
Mais lui meïsme ne voelt mettre en ubli, Mais il ne veut pas se mettre lui-même en oubli,
Cleimet sa culpe, si priet Deu mercit : Et, de nouveau, réclame le pardon de Dieu :
« Veire paterne, ki unkes ne mentis, « Ô notre vrai Père, dit-il, qui jamais ne mentis,
2385 « Seint Lazarun de mort resurrexis « Qui ressuscitas saint Lazare d’entre les morts
« E Daniel des leuns guaresis, « Et défendis Daniel contre les lions,
« Guaris de mei l’anme de tuz perilz « Sauve, sauve mon âme et défends-la contre tous périls,
« Pur les pecchez que en ma vie fis ! » « À cause des péchés que j’ai faits en ma vie. »
Sun destre guant à Deu en puroffrit, Il a tendu à Dieu le gant de sa main droite :
2390 E de sa main seinz Gabriel l’ad pris. Saint Gabriel l’a reçu.
Desur sun braz teneit le chef enclin, Alors sa tête s’est inclinée sur son bras,
Juintes ses mains est alez à sa fin. Et il est allé, mains jointes, à sa fin.
Deus li tramist sun angle cherubin Dieu lui envoie un de ses anges chérubins
E seint Michel de la Mer, de l’ Peril, Et saint Michel du Péril.
2395 Ensemble od els seinz Gabriel i vint : Saint Gabriel est venu avec eux :
L’anme de l’ cunte portent en Paréis. Aoi. L’âme du comte est emportée au Paradis...


Il est là gisant, le comte Roland.
Il a tendu à Dieu le gant de sa main droite ;
Saint Gabriel l’a reçu.
Alors la tête de Roland s’est inclinée sur son bras,
Et il est allé mains jointes à sa fin.
Dieu lui envoie un de ses Anges chérubins
Et saint Michel du Péril.
L’âme du comte est emportée au Paradis.

(Vers 2375 et 2390-2396.)


Gautier - La Chanson de Roland , 1872 - Vol. 1 - Illustration page 408.jpg

Voir aussi

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