Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XLII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XLII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse XLII (42) est contenue dans le feuillet 10 verso.

Cette laisse démarre au milieu du feuillet (lettrine D).

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


XLII

550 Dist li Sarrazins : « Merveille en ai grant « — Je suis tout émerveillé, dit le Sarrasin
« De Carlemagne ki est canuz e blancs : « À la vue de Charlemagne qui est tout chenu et blanc.
« Men escientre, plus ad de .ii. c. anz. « Il a bien, je crois, deux cents ans passés.
« Par tantes teres est alez cunqueranz ! « Il a marché en conquérant par tant de terres !
« Tanz colps ad pris de bons espiez trenchanz ! « Il a reçu tant de coups de bons épieux tranchants !
555 « Tanz riches reis morz e vencuz en champ !
« Il a vaincu en champ de bataille et mis à mort tant de rois puissants !
« Quant ert il mais d’osteier recreanz ? « Quand donc sera-t-il las de guerroyer ainsi ?
« — Ço n’ert, dist Guenes, tant cum vivet Rollanz :
« — Ce ne sera certes pas, dit Ganelon, tant que vivra Roland :
« N’ad tel vassal d’ici qu’en Orient ; « D’ici jusqu’à l’Orient, il n’y a pas un tel baron.
« Mult par est proz Olivers sis cumpainz ; « Son compagnon Olivier est aussi plein de prouesse.
560 « Li .xii. Per, que Carles aimet tant, « Les douze Pairs, que Charles aime tant,
« Funt les enguardes à .xx. milie de Francs. « Gardent leur roi, avec vingt mille Francs.
« Soürs est Carles, ne crent hume vivant. » Aoi.
« Charles peut être bien tranquille, et ne craint nul homme vivant. »

Transcription commentée de Francisque Michel

Francisque Michel-02.png
Chanson de Roland (Francisque Michel 1869) Exemplaire annoté par Paul Meyer
Navigation dans le manuscrit d'Oxford
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Manuscrit d'Oxford Lettrine 1.png

XLII. ( => F. M. )


Dist li Sarrazins : « Merveille en ai grant
De Carlemagne ki est canuz* e blancs :  *Chenu.
Mien escientre*, plus ad de .ii.c. anz ;  *Mon escient.
Per tantes* teres est alet cunquerant,  *Par tant de.
Tant colps ad priz de bons espiez* trenchanz,  *Épieux.
Tant riches reis morz* e vencuz en champ,  *Tués.
Quant ier[t]-il mais d'osteier recreant* ? »  *Quand sera-t-il jamais fatigué de guerroyer.
– « Ce n'iert*, dist Guenes, tant cum vivet**  *Ce ne sera. ** Tant que vivra.
N'ad tel vassal d'ici qu'en Orient ; [Rollans ;
Mult par est proz Oliver sis cumpainz*.  *Olivier son compagnon est très-preux.
Li .xii. per, que Carles aimet tant,
Funt les enguardes à* .xx. milie de Francs ;  *Avant-gardes avec.
Soürs est Carlles, ne crent hume vivant. » AOI.
 
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Notes (version de Léon Gautier)

Vers 552.

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 100.jpg[93] Vers 552. — Lire Mien. O. V. la note du vers 149 et celle du vers 545.

Vers 553.

Vers 553.Alet. O. Pour le cas sujet, il faut alez. ═ Cunquerant. O. Au cas sujet, il faut cunqueranz.

Vers 555.

Vers 555.Champ. O. Lisez camp. On trouve, en effet, dans notre poëme les deux formes champ et camp, et l’une se rencontre presque aussi fréquemment que l’autre. (V. le Glossaire.) Mais camp nous a paru préférable parce qu’il est plus étymologique, et aussi parce qu’on le retrouve dans les composés campel et campiun. (Vers 2244.)

Vers 556.

Vers 556. — Lire plutôt Iert. O. V. la note du vers 517. ═ Recreant. O. V. les vers 528 et 543, où se trouve la vraie forme, recreanz, exigée par le cas sujet.

Vers 557.

Vers 557. — Lire plutôt Iert. O. V. la note du vers 517. ═ Rollant. Mu. Pour le cas sujet, Rollanz.

Vers 559.

Vers 559.Oliver. O. Lire Oliviers.

    1. 562 ##

Vers 562.Carlles. O. V. la note du vers 94.


Voir aussi

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