Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XCI

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XCI du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse XCI (91) est contenue dans les feuillet 21 verso et 22 recto du manuscrit d'Oxford.

Elle démarre avec la lettrine D.

Elle est numérotée XCII chez Francisque Michel.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


XCII

1170 Dist Olivers : « N’ai cure de parler. « Point n’ai souci de parler, dit alors Olivier.
« Vostre olifan ne deignastes suner, « Vous n’avez pas daigné sonner de votre cor,
« Ne de Carlun mie vus n’en avez ; « Et voici que l’aide de Charlemagne vous fait défaut.
« Il n’en set mot, n’i ad culpe li bers.
« Certes il n’est pas coupable ; car il n’en sait mot, le baron,
« Cil ki là sunt ne funt mie à blasmer. « Et ceux qui sont là-bas ne sont point à blâmer.
1175 « Kar chevalchez à quanque vus puez. « Maintenant, chevauchez du mieux que vous pourrez,
« Seignurs baruns, el camp vus retenez. « Seigneurs barons, et ne reculez point.
« Pur Deu vus pri, en seiez purpenset « Au nom de Dieu, ne pensez qu’à deux choses :
« De colps ferir, de receivere e duner. « À recevoir et à donner de bons coups.
« L’enseigne Carle n’i devum ublier. » « Et n’oublions pas la devise de Charles. »
1180 A icest mot unt Franceis escriet. À ce mot, les Français ne poussent qu’un seul cri :
Ki dunc oïst Munjoie demander, « Montjoie ! » Qui les eût entendus crier de la sorte
De vasselage li poüst remembrer. Eût eu l’idée du courage.
Puis si chevalchent, Deus ! par si grant fiertet ! Puis ils chevauchent, Dieu ! avec quelle fierté !
Brochent ad ait pur le plus tost aler ;
Pour aller plus rapidement, ils donnent un fort coup d’éperon,
1185 Si vunt ferir, — que fereient-il el ? — Et (que feraient-ils autre chose ?) se jettent sur l’ennemi.
E Sarrazin ne’s unt mie dutez. Mais les Sarrasins n’ont pas peur.
Francs e païens as les vus ajustez... Aoi. Voilà Français et païens aux prises.

Notes (version de Léon Gautier)

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 138.jpg[131]

Vers 1170.

Vers 1170.Oliver. O. V. la note du vers 176 et celle du v. 1500.

    1. 1171 ##

Vers 1171. — Lire olifant. V. la note du vers 1059.

    1. 1172 ##

Vers 1172.Vos. O. Remarquer l’expression nen aveit mie, qui se retrouve souvent dans notre texte. (Cf. le Glossaire.)

    1. 1173 ##

Vers 1173. — Lire ber.

    1. 1175 ##

Vers 1175.Vos. O.

    1. 1176 ##

Vers 1176.Seignors. V. la note du vers 51.

    1. 1177 ##

Vers 1177.Purpensez. O. Pour le cas sujet, il faut purpenset. Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 139.jpg[132]

    1. 1178 ##

Vers 1178.Receivre. Mu. V. la note du vers 38.

    1. 1186 ##

Vers 1186.Sarrazins. O. Pour le s. p., il faut Sarrazin (Sarraceni).

    1. 1187 ##

Vers 1187. — Il y a ici, dans les textes de Paris, Venise VII, etc., un couplet de plus que dans celui d’Oxford. Il nous paraît répéter le couplet précédent sous une forme un peu différente, et Roland y jette son cri de guerre contre les païens. Voici cette laisse : Si cum les os se durent aprochier, — Li cuens Rollans, o le coraige fier, — Onques le jor ne volt croire Olivier : — Ains qu’en issist, le compera moult chier. — Roidist la jambe, si s’affiche en l’estrier ; — Venu i sont à force et sans dangier. — Près sont paien le trait à I. archier ; — Rollans escrie : « Or à euls, chevalier ! » — La veïst on tante lance empoingnier, — Tant espié fort branler et paumoier. — Grans fu la noise as lances abaissier ; — Les maistres rans font de II. pars ploier. — Li niés Marsille laist corre le destrier ; — Devant les autres le trait à I. archier, — Vait querre jouste por son pris essaucier. (Texte de Paris, vers 1859 et ss.)


Voir aussi

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