Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXXXIX
Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances CXXXVIII |
Cette page introduit la laisse CXXXIX (139) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
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La laisse est contenue sur les feuillets 33 verso et 34 recto du manuscrit. Elle démarre par une lettrine R. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier
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Édition critique et traduction[1] CXL (W: CXXXVIII ) |
LA DÉROUTE
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CXLI | |||
| Rollanz reguardet es munz e es lariz, | Roland jette les yeux sur les monts, sur les landes : | ||
| De cels de France i veit lanz morz gesir, | Que de cadavres français il y voit étendus ! | ||
| E il les pluret cum chevalers gentilz : | En noble chevalier il les pleure : | ||
| « Seignurs baruns, de vus ait Deus mercit ! | « Seigneurs barons, que Dieu prenne pitié de vous : | ||
| 1855 | « Tutes voz anmes otreit-il Paréis ! | « Qu’à toutes vos âmes il octroie le Paradis ; | |
| « En seintes flurs il les facet gesir ! | « Qu’il les fasse reposer en saintes fleurs ! | ||
| « Meillurs vassals de vus unkes ne vi. | « Jamais je ne vis meilleurs vassaux que vous. | ||
| « Si lungement tut tens m’avez servit ! | « Vous m’avez tant servi, servi sans trêve pendant tant d’années !
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| « Ad oes Carlun si granz païs cunquis ! | « Vous avez fait de si vastes conquêtes pour Charlemagne ! | ||
| 1860 | « Li Emperere tant mare vus nurrit ! | « Et c’est donc pour une telle mort que l’Empereur vous aura élevés et nourris !
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| « Tere de France, mult estes dulz païs, | « Ô terre de France, quel beau pays vous êtes ! | ||
| « Hoi desertez à tant rubeste exill ! | « Mais vous voilà veuve aujourd’hui, après un tel désastre. | ||
| « Baruns Franceis, pur mei vus vei murir : | « C’est pour moi, barons de France, que je vous vois mourir ainsi,
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| « Je ne vus puis tenser ne guarantir ; | « Et je ne vous puis défendre, et je ne vous puis sauver ! | ||
| 1865 | « Aït vus Deus, ki unkes ne mentit ! | « Que Dieu vous aide, Celui qui jamais ne mentit. | |
| « Oliver, frere, vus ne dei jo faillir ; | « Olivier, mon frère Olivier, je ne dois pas du moins te faire défaut,
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| « De doel murrai, s’ altre ne m’i ocit. | « Si l’on ne me tue pas ici, la douleur me tuera. | ||
| « Sire cumpainz, alum i referir ! » | Aoi. | « Allons, sire compagnon ! retournons frapper les païens. » | |
Transcription commentée de Francisque Michel
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Navigation dans le manuscrit d'Oxford Laisse CXL (page 57) |
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Notes (version de Léon Gautier)
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Notes et variantes |
- 1853 ##
Vers 1853. — Chevaler gentill. O. Au cas sujet, chevaliers gentils.
- 1854 ##
Vers 1854. — Seignors barons. O, ═ Vos. O.
- 1856 ##
Vers 1856. — Meillors. O. V. la note du vers 51.
- 1859 ##
Vers 1859. — A oes. O. Nous avons ajouté le d étymologique.
- 1860 ##
Vers 1860. — Li empereres. O. ═ Vos. O.
- 1861 ##
Vers 1861. — Tere de France, mar futes dous païs : — Hui es sevrée de barons de haut pris. (Lyon.)
- 1862 ##
Vers 1862. — Oi. O. V. la note du vers 1210. ═ Desertet. O. Pour le cas sujet, desertez (?). ═ Le manuscrit porte rubostl.
- 1863 ##
Vers 1863. — Barons. O. ═ Vos. O.
[160]
- 1864 ##
Vers 1864. — Vos. O. ═ Pois. O. Puis est plus conforme à la phonétique de notre texte.
- 1866 ##
Vers 1866. — Lire Olivier. ═ Vos. O.
- 1867 ##
Vers 1867. — Murra. O. De doel morray. (Lyon.)
Voir aussi
- Notes
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