Le Buffon choisi de Benjamin Rabier/Domestiques/Brebis

De Wicri Animaux

La brebis (et le mouton)



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Cette page introduit le chapitre dédiée à la brebis dans la partie dédiée aux animaux domestiques du Buffon choisi de Benjamin Rabier.  

 

La brebis

Le Buffon choisi de Benjamin Rabier, page f25.jpg[17] La brebis est absolument sans ressource et sans défense; le bélier n'a que de faibles armes, son courage n'est qu'une pétulance inutile pour lui- même et incommode pour les autres ; les moutons sont encore plus timides

que les brebis : c'est par crainte qu'ils se rassemblent si souvent en troupeaux, le moindre bruit extraordinaire suffit pour qu'ils se précipitent et se serrent les uns contre les autres, et cette crainte est accompagnée de la plus grande stupidité, car ils ne savent pas fuir le danger.

Ils restent où ils se trouvent, à la pluie, à la neige; ils y demeurent opiniâtrément, et pour les obliger à changer de lieu, et à prendre une route, il leur faut un chef qu'on instruit à marcher le premier, et dont ils suivent tous les mouvements pas à pas : ce chef demeu-

rerait lui-même avec le reste du troupeau, sans mouvement, dans la même place, s'il n'était chassé par le berger ou excité par le chien commis à leur garde, lequel sait, en effet, veiller à leur sûreté, les défendre, les diriger, les séparer, les rassembler et leur com- muniquer les mouvements qui leur manquent.

La brebis ne sait ni fuir. ni s'approcher; quelque besoin qu'elle ait de secours, elle ne vient point à l'homme aussi volontiers que la chèvre, et, ce qui dans ces

animaux paraît être le dernier degré de la timidité, ou de l'insensibilité, elle se

laisse enlever son agneau sans le défendre, sans s'irriter et sans marquer sa douleur par un cri différent du bêlement ordi- naire.

Mais cet animal, si chétif en lui-même est pour l'homme l'animal le plus précieux : il lui fournit tout à la fois de quoi se nourrir et se vêtir, sans compter les avantages particuliers que l'on sait tirer du suif, du lait, de la peau, et même des boyaux, des os et du fumier de cet animal.

La brebis n'a qu'autant d'instinct qu'il en faut pour choisir sa nourriture et pour reconnaître son agneau.

Le jeune agneau cherche lui-même dans un nombreux troupeau, trouve et saisit la mamelle de sa mère sans jamais se méprendre.

Ces animaux, dont le naturel est si simple, sont aussi d'un tempérament très faible; ils ne peuvent marcher long- temps, les voyages les affaiblissent et les exténuent ; dès qu'ils

courent, ils palpitent et sont bientôt essoufflés; la grande chaleur, l'ardeur du soleil les incommodent autant que l'humidité, le froid et la neige: ils sont sujets à grand nombre de maladies, dont la plupart sont contagieuses; la sura-


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