Le Buffon choisi de Benjamin Rabier/Domestiques/Mulet
Le mulet
Cette page introduit le chapitre dédiée au mulet dans la partie dédiée aux animaux domestiques du Buffon choisi de Benjamin Rabier.
Avant-propos de la rédaction
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Le mulet
Le mulet supporte mieux la fatigue et la faim que le cheval ; il est moins délicat sur le choix des aliments et moins maladif; il a le pied plus sûr et porte mieux les fardeaux; aussi l' emploie-t-on de préférence dans les pays montagneux.
Il est difficile de faire quitter au mulet la route qu'il veut suivre, et plus difficile encore de le faire marcher dans la compagnie des chevaux, pour lesquels il a une aversion extrême. La résistance qu'il oppose s'accroît d'ordinaire sous les coups qu'il reçoit et se change en une colère terrible ; alors il se précipite sur l'imprudent qui a voulu le contraindre, et malheur à celui-ci ! Car, en pareil cas, ainsi que le dit un proverbe provençal : Il n'y a pas de mulet qui ne tue son conducteur.
L'Espagne, le Portugal, l'Italie et le Midi de la France élèvent beaucoup de mulets qui sont très utiles, grâce à leur vigueur et à la sûreté de leur marche, pour gravir les sentiers les plus escarpés à travers les montagnes. Quoique le mulet aime les pays chauds, il s'habitue aisément aux climats froids. Il vit, comme l'âne, environ trente ans, et n'est utile qu'à quatre ou cinq ans.
Il y a deux sortes de mulets: les uns, issus de l'âne et de la jument, sont les grands mulets ; les autres issus du cheval et de l'ânesse, sont les petits, qui diffèrent beaucoup des premiers, et sont bien moins estimés.