La grippe ou influenza (1908) André/Rapports

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Rapports de la grippe avec diverses maladies


 
 

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Chapitre
Rapports de la grippe avec diverses maladies
Auteur
Gustave André
Extrait de
La grippe ou influenza (1908)
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Forme nerveuse
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La grippe épidémique chez les enfants

Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage La grippe ou influenza, rédigé en 1908 par Gustave André.

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Rapports de la grippe avec diverses maladies


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Il peut arriver que la grippe évolue parallèle- ment à une autre maladie niguë ou chronique, fièvres éruptives, fièvre typhoïde, coqueluche, rhumatisme articulaire aigu, érysipèle, névroses, paludisme, diabète, goutte, emphysème pulmo- naire, tuberculose pulmonaire, affections hépati- ques, urinaires, cardiaques, etc. L'une de ces maladies peut précéder ou suivre l'influenza. Dans ces circonstances, comment se comporte la grippe? Quelles sont les modifications cliniques subies par les maladies parallèles ou consécu- tives? Autant de questions pour lesquelles nous ne possédons, il faut bien le dire, que des don- nées insuffisantes.

Pour la grippe et la fièvre typhoïde, les liens pathologiques sont assez bien établis ; nous avons déjà traité cette question à propos des formes abdominales et nous avons analysé, à ce sujet, le remarquable mémoire de Potain. L'asso- ciation de ces deux maladies infectieuses cons- titue un type hybride, perverti et qui a grande chance de revêtir des allures graves; cette som- mation pourtant n'est pas certaine et le problème


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Nous avons eu l'occasion d'examiner récem- ment (novembre 190G), avec leD'Ch..., un homme de quarante ans qui, après avoir présenté des phénomènes très nets de grippe, fut pris do délire, de diarrhée, et chez qui se montrèrent de vraies taches rosées lenticulaires ; les urines étaient albumineuses. La convalescence parut s'établir, péniblement d'ailleurs, lorsque le ma- lade succomba inopinément à des troubles uré- miques.

Dans plusieurs observations de Widal, la grippe éclose la première ne semble pas avoir activé la dothiénentérie. Chanlemesse, par contre, a vu un soldat, sortant d'une grippe légère, suc- comber en quelques jours à une fièvre typhoïde dont le diagnostic ne pouvait faire de doute.

Pourquoi la grippe jouirait-elle d'ailleurs du privilège d'atténuer l'infection éberthienne, alors qu'il est avéré qu'elle stimule toutes les maladies infectieuses? On en a la preuve poUr la pneumococcie, la streptococcie, la staphylococcie, la colibacilhémie, la tuberculose. L'influenza, ati même titre que la rougeole, a pu favoriser plus d'une fois l'avènement d'une granulie.

Hanot a cité deux cas où une infection strepto- coccique est survenue dans le cours de la grippe. Dans un de ces cas, celle-ci affecta la forme typhoïde, puis éclatèrent une broncho-pneumonie; un épanchemcnt pleurétique et finalement une,


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méningite circonscrite de la base qui emporta lo malade. On trouva le streptocoque dans le liquide , pleural, dans le suc du poumon, dans lo foie, dans la rate, etc.

Le rôle de la grippe dans l'apparition du rhu- matisme articulaire vrai parait réel. C'est l'opi- nion de G. Weher qui, depuis 1889, a vu fré- quemment des malades altoints de rhumatisme présenter des symptômes d'infection grippale. Dans ses recherches à l'hôpital Beaujqn, il a pu déceler, chez des sujets atteints de rhumatisme aigu, l'existence antérieure d'une grippe; d'où la nécessité chez les rhumatisants d'obtenir une asepsie rigoureuse de la bouche et des fosses nasales.

Dans un cas de grippe avec fièvre à type septi- cémique, Carrieu et Pelon, de Montpellier, ont obtenu la guérison avec le sérum de Marmorek. 11 avait existé des troubles cérébro-méningés.

Cette observation, lue au Congrès français de Médecine de 1898 tenu à Montpellier, est intitulée : Grippe avec fièvre à type septicémique. Traitement par les injections de sérum antistreptococcique de Marmorek. Guérison. Elle est fort intéressante et remarquable par plusieurs points : d'abord, l'existence d'accidents méningés au début, une pleuro-pneumonie consécutive; ensui J, un type bien particulier de la courbe thermique, enfin, la méthode thérapeutique mise en oeuvre.


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Des exemples do cette forme inquiétante de la maladie, disent les deux auteurs, ont été rappor- tés par Gaucher, Comby, Juhel-Rônoy, Seves- tro, etc. Le diagnostic de méningite fut d'abord posé, mais cette méningite guérissait. La courbe du malade de Carrieu et Pelon fit hésiter le diag- nostic entre celui de fièvre rémittente paludéenne non traitée et celui de septicémie. Le sujet n'avait jamais eu de paludisme et la quinine, par voie hypodermique, n'avait aucune prise sur la fièvre. Il n'existait aucun foyer de suppuration (tissu cellulaire sous-cutané, articulations, séreuses) rieu, pensant qu'il s'agissait d'une septicémie due nu streptocoque, prescrivit une injection de 15 centimètres cubes de sérum de Marmorek. L'état général du malade s'améliora rapidement. La septicémie était bien due au streptocoque que l'on trouva dans les crachats.

Nous avons déjà parlé de l'observation de Ch. Garnier concernant une pneumonie grippale se compliquant de phtisie caséeuse.

Maladies chroniques

C'est sur le terrain névropathique que la grippe exerce surtout son action néfaste; toutes les névroses sont aggravées p«r elle. Les observations dans ce sens abondent, «t de nombreux auteurs ont mis en relief ce fait incontesté. Nous citerons Grasset, Le Joubioux,



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Voir aussi