Chanson de Roland

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Huit moments de La Chanson de Roland sur une enluminure.

La Chanson de Roland est un poème épique et une chanson de geste (du latin gesta "action aventureuse") de la fin du XIe siècle attribué - sans certitude - à Turold, sur la base de la dernière ligne du manuscrit :
Ci falt la geste que Turoldus declinet (Ici finit la geste de Théroulde[1]).

Neuf manuscrits du texte nous sont parvenus, dont un en anglo-normand (appelé le manuscrit d'Oxford), découvert par l'abbé de La Rue en 1834. Considéré comme l'original par les historiens, c'est à lui que l'on fait référence quand on parle sans autre précision de la Chanson de Roland.

D'une version à une autre, la Chanson de Roland compte de 4000 à 9000 vers. Transmises et diffusées par les troubadours et les jongleurs, elle rapporte, trois siècles après qu'il ait eu lieu, le combat fatal du chevalier Roland (ou Hroudland), marquis des marches de Bretagne et de ses fidèles preux contre une puissante armée maure à la bataille de Roncevaux puis la vengeance de Charlemagne.

Exemple classique de chanson de geste, la Chanson de Roland se caractérise par un glissement de l'Histoire à la légende, et par la célébration épique des vertus de la chevalerie, de l'honneur féodal et de la foi[2].

Les bases historiques

Le futur Charlemagne[3], encore appelé Charles, roi des Francs, dans le cadre de l'extension de son royaume - il ne s'agit pas encore de son empire -, est sollicité par le wali Sulayman ibn al-Arabi, gouverneur musulman de Saragosse, pour l'assister dans sa lutte contre l'émir de Cordoue Abd er-Rahman 1er, qui rejette l'autorité du calife de Bagdad, Al-Mansour. Charles, bien que chrétien, voit un double intérêt à soutenir le calife Al-Mansour : d'une part, ils ont un ennemi commun en la personne de l'empereur Léon IV[4], qui règne à Byzance, et Charles se dit qu'en intervenant contre l'émir de Cordoue, il renforcerait la position du calife ; d'autre part il estime utile de soulager la pression qui s'exerce sur les roitelets chrétiens qui résistent tant bien que mal à l'émir de Cordoue dans leurs refuges pyrénéens ou cantabriques.

C'est ainsi qu'au printemps 778, Charles se rend en Espagne avec son armée. Mais, ne trouvant pas la situation telle qu'il l'avait imaginé, et alerté de ce qu'un chef Saxon, Witukind, fait mouvement vers le Rhin, Charles décide de rentrer dans son royaume, pour en découdre avec les Saxons. Sur le chemin, l'armée de Charles détruit les défenses de Pampelune.

L'arrière-garde de l'armée franque, menée par le gouverneur de la marche de Bretagne, Roland, subit une attaque surprise au col de Roncevaux dans les Pyrénées, le 15 août 778. Selon le chroniqueur de Charlemagne, Eginhard, les Francs sont massacrés jusqu'au dernier.

La plupart des historiens s'accordent aujourd'hui pour dire qu'à la bataille de Roncevaux, les chevaliers carolingiens ont, en fait, affronté la milice basque, levée pour se venger de la destruction des murailles de Pampelune, et non l'armée sarrasine.

Voir aussi

Chanson de Roland annotée par Paul Meyer Annotations dans le texte

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Références extérieures au réseau

Notes

  1. La traduction d'Adolphe Avril
  2. Les éléments de cette introduction sont essentiellement tirés de la page de Wikipédia consacrée à la Chanson de Roland
  3. Charlemagne sur Wikipédia
  4. Léon IV sur Wikipédia