Fiche de synthèse - Visibilité

De Médici

Visibilité : Fait de pouvoir être vu facilement, d'être aisément perçu dans sa structure, ses détails[1].

L'objet de cette fiche de synthèse est de mettre en évidence les enjeux stratégiques qui sous-tendent la question de la visibilité d'un objet rédactionnel. Elle n'a pas la prétention d'offrir un schéma de bonnes pratiques, mais davantage d'explorer la question : "pourquoi être visible".

Dans un premier temps tout au moins, nous réduirons les objets rédactionnels aux articles et revues scientifiques publics.

Remarques complémentaires : la définition reprise ci-dessus soulève un certain nombre de questions, et notamment

  • être vu, cela doit-il s'entendre au sens restrictif du sens visuel, ou d'une perception plus large (perception humaine, explorabilité par une machine...)
  • être vu facilement, qu'est-ce que cela implique (notions d'accessibilité, de nature d'un "document"...)
  • perçu dans sa structure, ses détails, est-ce à comprendre au sens du message, du format, de l'attractivité visuelle, des métadonnées...

Être vu, pour quoi faire ?

Être vu pour pouvoir être lu est le but fondamental pour l'auteur et pour la revue.

La mission centrale d'une revue scientifique publique est de participer à la diffusion du savoir validé et des avancées de la recherche. Pour remplir correctement cette mission, il est donc indispensable que la revue soit reconnue pour la qualité scientifique de ses communications. Cela exige qu'elle soit visible par différents publics (ses lecteurs et auteurs potentiels, ses tutelles...), qui vont contribuer, à des titres divers, à cette reconnaissance.

Du point de vue d'un auteur, il est déterminant de publier dans des revues à forte visibilité, même si l'on peut observer une évolution au fil de la carrière : le jeune chercheur aura, dans un premier temps, la pression du nombre de publications, alors qu'avec l'expérience, il deviendra de plus en plus important d'être présent dans les revues à forte reconnaissance[2].

Du point de vue des lecteurs, une bonne visibilité est une condition sine qua non d'achat et/ou de lecture, ce qui influe directement sur le modèle économique de la revue.

Pour l'institution, la visibilité sera un facteur de crédibilité et de reconnaissance (dans les classements internationaux, les évaluations... mais également du point de vue de la culture scientifique et technique).

Ainsi, la visibilité d'une revue influera directement et indirectement sur la reconnaissance scientifique qu'elle peut acquérir, mais également, plus prosaïquement, sur les moyens dont elle peut disposer...

Quelle démarche pour obtenir de la visibilité ?

Choisir sa(ses) cible(s)

Pour être visible, il faut commencer par définir précisément de qui on veut être visible. Quels lecteurs dois-je toucher ? À quels auteurs dois-je donner envie de publier dans mes colonnes ? Quelle(s) communauté(s) est(sont) prioritaire(s) pour le succès de la revue ? Quelle(s) institution(s) dois-je impliquer dans la revue ?

Définir une politique éditoriale

Des objectifs fixés pour la revue découle le choix de la politique (ou ligne) éditoriale. Élément fondateur, la ligne éditoriale définit l'identité de toute revue. Elle en précise le thème, le public et le but, contribuant ainsi à la cohésion globale du contenu. Elle constitue le fil rouge, la philosophie générale qui dicte le choix des thèmes abordés. Elle permet d’arbitrer le choix et la hiérarchisation des sujets et influe sur la rédaction. Elle constitue enfin un atout pour le référencement car elle engage le rédacteur vers une écriture ciblée.

Traduire la politique éditoriale en stratégie

Les principaux leviers disponibles (et, pour certains, obligatoires) :

  • enregistrement légal (voir le dépôt légal sur la fiche de synthèse des aspects juridiques de la création et de la vie d'une revue)
  • référencement / signalement : ces deux notions sont relativement proches, la première (référencement) étant souvent rattachée plutôt à l'environnement web, alors que la seconde est prioritairement employée pour des documents papier. Elles mobilisent des outils, et, en particulier, le catalogage, l'indexation, les métadonnées
    • référencement du site institutionnel de la revue : en automatique par la "lecture" des métadonnées par les moteurs et annuaires de recherche ou par une demande d'indexation du site auprès d'un annuaire
    • signalement dans le Sudoc ou d'autres catalogues de périodiques (catalogage)
    • signalement du contenu scientifique de la revue dans des bases de données bibliographiques nationales ou internationales (souvent conditionné à une reconnaissance qui ne peut se construire que dans le temps)
    • revues de sommaires
  • labellisation : le fait d'être labellisé par un organisme reconnu constitue d'abord une forme de reconnaissance scientifique (même si les critères peuvent en être discutés par ailleurs), mais offre également un atout en terme de visibilité
    • liste de revues de l'AERES, de l'ERIH[3], du WOS, de Scopus ou de Latindex etc.
  • citabilité, en lien avec les notions de modalités de citation bibliographique (le fait de normaliser la façon dont les références bibliographiques sont traitées favorise le fait d'être repérable dans les bases de données bibliographiques) et de pérennité (date de consultation, stabilité de l'url, DOI : il faut être accessible pour que tous les efforts consentis à améliorer la visibilité aient un sens)
  • interopérabilité pour disséminer les contenus de la revue
  • communication / promotion / marketing : sans qu'il s'agisse de sacrifier à l'exigence scientifique, les outils marketing (couverture, cible, concurrence, fiche technique) participent de la visibilité et contribuent donc à la réalisation de la mission centrale de la revue
    • fidélisation des abonnés ; promotion par courrier ou par mail : actualités de la revue ; newsletter ; flux rss pour le sommaire
    • communication : être présent dans les évènements de sa communauté (colloques, salons,etc.) ; création de liens avec d'autres revues du domaine
  • diffusion / distribution : choix d'une stratégie de diffusion
    • vente au détail (au numéro, à l'article), par abonnement...
    • vente aux bibliothèques, aux libraires, aux particuliers...
    • diffusion de la version numérique sur le site de l'éditeur, sur le site de la revue, sur un ou plusieurs portail(s)
    • l'auteur comme vecteur de diffusion
  • analyse, suivi et indicateurs : localisation des lecteurs, chiffres de lecture et/ou de téléchargement, taux de citation, facteur d'impact...


Webométrie : le suivi des chiffres de téléchargement ouvre de nouvelles réflexions / voies de recherche (à compléter)


Témoignages

La stratégie doit ensuite être mise en pratique (aspects tactiques). Nous proposons trois exemples de mise en application :

  • une stratégie web 2.0 / approche documentaire : voir le témoignage de Jacqeline Nivard (Odile si personne avant)
  • une réflexion sur la question des "chargés de diffusion" : voir le témoignage concernant la revue Technique et culture (Carole ?)
  • un exemple d'approche classique, avec en particulier une stratégie de présence dans les salons et colloques : voir le témoignage de la revue ... (à déterminer - rechercher listes de revues présentes sur des salons pour recoupement)
  • une stratégie libre accès qui fait un renvoi vers la fiche libre accès??

à intégrer

Notes

  1. Définition reprise du Trésor de la langue française informatisé (TLFI), du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Voir, à ce sujet, la communication ... à la journée URFIST à Rennes - 1/02/2013.
  3. Le site de l'ERIH.