Exposition des BU de Lorraine 2018 - La Faculté des Lettres en Mai 1968

De Bul Nancy
Exposition des BU de Lorraine 2018 - La Faculté des Lettres en Mai 1968

Evénements de la Direction de la Documentation
- Bibliothèque universitaire de lettres, sciences humaines et sociales
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Modèle:Programme expos BU 2018

Affiche de l'événement La Faculté des Lettres en Mai 1968

Jérôme Pozzi, Pascal Raggi et Matthieu Rémy, Commissaires scientifiques, proposent une exposition La faculté des Lettres en Mai 1968 du 1er avril 2018 au 29 juin 2018 à la Bibliothèque universitaire de lettres, sciences humaines et sociales.

Présentation de l'exposition par Jérôme Pozzi

50 ans après, les événements qui se sont produits en mai 68 sont toujours présents dans la mémoire de nos contemporains. Les images des cortèges d’étudiants ou de salariés du printemps 1968 ne cessent de rejaillir dans l’actualité au gré des commémorations. Par ailleurs, nombreux ont été les acteurs de premier ou de second plan du « Mai français » à publier leurs témoignages, qu’il s’agisse d’anciens leaders de mouvements étudiants, d’hommes politiques occupant des positions importantes au cœur de l’Etat ou de simples militants. Le 50ème anniversaire qui se profile en mai 2018 est l’occasion de porter notre focale sur Nancy en 1968 et notamment sur la faculté des lettres. Crise étudiante, mais également sociale et politique, mai 68 fait figure d’« événement Janus » (Jean-François Sirinelli) dont les « vies ultérieures » (Kristin Ross) ont été multiples. Si les manifestations et les débordements du Quartier latin ont marqué les esprits, elles ont eu tendance, de par leur ampleur et leur intensité, à masquer les événements des villes de province. Avec 21000 étudiants en 1968, la cité ducale a connu un doublement de ses effectifs depuis 1960, soit une proportion sensiblement proche de l’augmentation constatée à l’échelle nationale. Dès la première semaine de mars, des lycéens se mobilisent pour obtenir plus de souplesse dans les règlements intérieurs et les étudiants demandent que la mixité soit mise en place dans les résidences universitaires. Dans le centre-ville, la salle Poirel est occupée et devient, toute proportion gardée, une sorte d’« Odéon lorrain », lieu d’une tribune permanente. A la faculté des lettres, l’espace est redéfini, ainsi que l’attribution des salles. L’amphithéâtre 52 est le siège des AG permanentes et la cafétéria et rebaptisée « Bar prolétarien ». Les journées sont rythmées par des réunions au cours desquelles les participants rêvent d’un monde meilleur et critiquent pêle-mêle la consommation de masse, la société bloquée et l’impérialisme américain. Leurs débats sont animés par de la danse, de la musique ou encore des représentations théâtrales puisqu’un certain nombre d’étudiants ont participé au Festival mondial du théâtre universitaire qui s’est déroulé quelques semaines auparavant à Nancy. Enfin, certains bâtiments sont occupés nuit et jour par des étudiants entre le 28 mai et le 7 juin. 50 ans après les événements, il convient de dresser un état des lieux et de mettre en perspective les mobilisations étudiantes nancéiennes. Connue pour la sérénité de sa vie universitaire et une certaine modération politique, Nancy a-t-elle été touchée par des manifestations et des affrontements violents entre étudiants et forces de l’ordre, à l’instar de ceux qui ont eu lieu dans la capitale ? Quels ont été les mots d’ordre des étudiants de la faculté des lettres en mai 1968 ? Se sont-ils contentés de suivre les directives et les slogans parisiens ou ont-ils essayé de porter des revendications locales ? La chronologie des événements est-elle la même à Nancy qu’à Paris ? Un certain nombre de réponses à ces questions peuvent être apportées grâce aux documents qui ont été collectés en mai 1968 par Gérard Thirion, alors bibliothécaire à la BU de lettres. Tracts, affiches, articles de presse sont autant de sources qui permettent de retracer l’histoire d’un des moments clés de la vie politique et sociale de la France dans la seconde moitié du XXe siècle.

Retour en sons et images de la journée du 5 avril 2018

Interview dans l'Est Républicain
Interview en direct sur France 3
Lectures de Valérie Fortune
Concerts par les membres du Loria et d'INRIA
Un drapeau dans le caniveau
Hurle
Affiche du fonds mai 68 - Hurle
Icare

Programme de la journée du 5 avril 2018 de 12h à 19h

  • CONCERTS 12h à 15h

Deux formations «rock improvisé» du Loria et d’INRIA pour l’occasion du 50e anniversaire de mai 68 sur le campus lettres et sciences humaines de NANCY interpréteront des morceaux de musique rock pour rappeler l’ambiance musicale dans laquelle évoluaient les événements de Mai 68. Chercheurs et membres du Loria et d’INRIA animeront la première partie du concert : Sylvain CONTASSOT-VIVIER au saxophone, Antoine FALCONE aux claviers, Emmanuel NATAF à la basse et au chant, Pierre-Jean SPAENLEHAUER à la guitare, Philippe VINCENT à la batterie.

La seconde partie du concert sera animée par le groupe What da Fac de lUniversité de Lorraine et d’INRIA, dont le style est du «rock instrumental». Guitare : Pierre-Jean PANTEIX, Basse: Gwendal KERVERN, Batterie: Pierre-Jean SPAENLEHAUER.

Valérie FORTUNE Etudiante, poétesse conteuse de l’Université de Lorraine introduira les concerts en slammant sur ses propres textes «Transgression».

Qu’on les entende ou qu’on les lise, les mots de Valérie Fortune percutent par leurs sons et/ou emportent par leur fantaisie.

Née sous des cieux lorrains, Valérie Fortune aime l’air frais, celui qui fouette les sens et qui invite aussi à se réchauffer auprès d’âmes chaleureuses. Avant de se révéler conteuse et poétesse, elle obtient sagement un baccalauréat littéraire à Nancy en 2014. Elle part à Paris se frotter aux apprentissages de l’Ecole du Louvre, où elle met sa plume au service du journal étudiant Louvr’Boîte. De retour à Nancy, une sensibilité artistique agitée, elle pose comme modèle vivant dans les ateliers de la ville : dessin, peinture, photographie mettent à l’épreuve la réalité de son corps, dont elle travaille l’expressivité par la pratique de la danse depuis l’enfance. À l’intérieur de ce corps, en latence depuis des années, sa voix trouve enfin un espace de résonance adéquat. Les scènes ouvertes – slam (Kwafe Slam, Nancy) et contes (Sous le caillou, Nancy ; Apér’aux Trois Petits Points, Toul) – accueillent ses coups d’éclat.

La Nuit de la Lecture du 20 janvier 2018 entend ses mots déclamés à la salle de spectacle Le LEM. Les textes qu’elle écrit ne se cantonnent plus aux correspondances enflammées ; elle pose des mots sur les émois de tous et couche sur papier les histoires qui la traversent. La Belgique se laisse séduire et lui donne un coup de pouce : en mars 2018, elle remporte le Grand Prix du Jury de la finale Conteurs en herbe du concours Fais-moi un conte organisé par le Centre Culturel de la Ville de Philippeville, après avoir bénéficié d’une formation avec Emile Hesbois. Le versant scénique se double d’un versant éditorial dans la collaboration avec des illustrateurs. Pour la Bibliothèque Universitaire de la faculté des Lettres et Sciences Humaines et Sociales de Nancy, lors des Journées des Arts et de la Culture de l’Enseignement Supérieur, le 5 avril 2018, elle s’empare du mégaphone afin de faire vibrer l’esprit mai 68, au travers de textes composés à partir des slogans et affiches, créés à l’époque à Nancy.Le festival de poésie Chambre 22, organisé par les Associations Poema, Revu la Revue et Editions Hiatus, laisse libre cours à ses visions ; le temps d’un weekend, les 11 et 12 mai 2018, Dame Fortune se transforme en Madame Irma poétique.

Au pays du soleil et du silence,

Une enfant fait tomber la pluie, Ecoutez la naissance :

Tout est joie tout est voix !

On susurre à l’oreille du voisin des mots à peine éclos : Petits phrasés désordonnés encouragent la descente preste de gouttes lestes. Les cocasses consonnes éclaboussent les voyelles nouvelles.

Clapotis, doucement. Chuchotis, tendrement.

Les vocables s’enveloppent de l’hésitante élégance des premières fois.


Valérie Fortune, « Au pays du soleil et du silence », janvier 2018

  • THEATRE 15h à 16h

Lecture d’extraits de «La Grève» par les étudiants du Théâtre Universitaire de Nancy dirigés par Caroline BORNEMANN et Denis MILOS. Cette pièce écrite en mai 1968 par des membres du théâtre universitaire d’alors et en collaboration avec des ouvriers occupant leur usine, rend hommage aux luttes ouvrières. Jouée aux portes des usines occupées, elle se rattache au courant de l’Agit-prop, celui d’un théâtre qui se voulait «au service du peuple».  Suivra un moment de contextualisation de «La Grève». Des témoignages, par certains contributeurs de la pièce de théâtre, permettront de revivre les moments forts la faculté des lettres en mai 68.

  • CONFERENCES 17h à 19h

Pascal RAGGI Maître de conférences HDR en histoire contemporaine - Université de Lorraine - Nancy - Centre de Recherche Universitaire Lorrain d'Histoire (CRULH) introduira les conférences. Il débutera la séance par la présentation d’un projet pédagogique autour du fonds d’archives «mai68» de la bibliothèque universitaire de lettres, sciences humaines et sociales. Ses étudiants en L2 Histoire, présenteront les posters réalisés à partir des affiches, des journaux et des tracts de l’époque des événements sur la faculté des lettres en 1968.

Jérôme POZZI Maître de conférences en histoire contemporaine - Université de Lorraine - Nancy - Centre de Recherche Universitaire Lorrain d'Histoire (CRULH) - EA3945 «Les étudiants de Nancy en Mai 68» Cette conférence a pour objectif de présenter un panorama du milieu étudiant à Nancy en mai 1968. Comment se répartissent les 20000 étudiants présents dans la cité ducale à cette date et comment s’organise leur vie universitaire ? Nous mettrons également l’accent sur la politisation réelle ou supposée des étudiants dans les années 1960 à l’échelle d’une ville de province, réputée comme plutôt calme. Nous verrons que l’engagement des étudiants se manifeste au travers d’organisation politiques, mais aussi dans le cadre d’associations, à l’instar de l’Association générale des étudiants de Nancy (AGEN).

Magali ROUX Doctorante, Université de Lorraine, Lisec, Laboratoire Interuniversité en Sciences de l'Education et de la Communication (EA 2310) «La crise de Mai 68 : Le rôle de l’Université en question» Notre communication s’appuie sur une thèse en sciences de l’éducation portant sur la dimension politique de la formation.  Nous questionnerons les transformations et réformes du système éducatif à l’œuvre durant la crise de 1968, et plus particulièrement la remise en question du rôle de l’université dans le système global de formation professionnelle.

Appel à communications de Matthieu Rémy

«Ce que Mai 68 a fait à la littérature» [2] Colloque international 28-29 mai 2018 Université de Lorraine / Université de Lille 3 Laboratoire LIS (Littérature, Imaginaire, Société - EA 7305) Laboratoire Alithila (Analyses littéraires et histoire de la langue – EA 1061) Le colloque "Ce que Mai 68 a fait à la littérature"

Mai 68 a ses lieux communs et selon l’un d’eux la littérature aurait raté son rendez-vous avec l’événement. Il aurait ainsi fallu attendre plus de dix ans pour que la voix contestataire de Mai se fît entendre dans l’ordre du récit. A rebours de cette périodisation expéditive, les laboratoires LIS (Université de Lorraine) et Alithila (Université de Lille SHS) proposeront en mai 2018 un colloque international qui permettra d’interroger l’effet de Mai 68 sur la littérature et les écrivains depuis les premiers jours de la révolte jusqu’à son usage contemporain. Ce colloque aura lieu sur le campus Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Lorraine à Nancy et proposera aux chercheurs et aux écrivains qui y participeront une visite de l’exposition à la Bibliothèque Universitaire.

Matthieu Rémy, co-organisateur du colloque avec Nelly Wolf et Anne Cousseau, sera en outre l’animateur d’une des « Conf’curieuses » organisées au Museum Aquarium de Nancy en 2018. Cette conférence aura lieu le 22 mars 2018 et sera consacrée à Nancy en Mai 68. On y partira de l’hypothèse que la cité ducale a peut-être dévoilé avec un mois d’avance une partie de ce qui allait se jouer dans la France entière en Mai 68, Le Festival Mondial du Théâtre de Nancy ayant fait connaître à la ville un frisson politique et esthétique inédit en faisant descendre dans ses rues les spectacles les plus engagés de leur époque.

Colloque de l'événement La Faculté des Lettres en Mai 1968[1]

L'exposition en pratique

Notes