Les biocarburants, croissance et limite d'une filière
Article paru dans le [Rayonnement du CNRS. Le Bulletin de l'association, n° 56 - juin 2011 ] p. 19-23. Hervé Théry et Christian Girault. Hervé THÉRY est Directeur de recherche au CNRS (UMR7227) et professeur invité à l’Université de São Paulo (USP) et Christian GIRAULT est Directeur de recherche émérite au CNRS (UMR 7227). Version en portugais.
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Sommaire
Résumés
Résumé
Le Brésil a établi une production de masse de l’éthanol tiré de la canne à sucre depuis les années 1970. L’accélération de son usage comme carburant est venue de la généralisation des automobiles dites «flexibles» qui peuvent fonctionner soit à l’essence, soit à l’éthanol, soit à un mélange des deux. Actuellement le Brésil est le deuxième producteur d’éthanol dans le monde (après les États-Unis). La filière canne à sucre/éthanol dispose d’avantages comparatifs considérables, tant en termes de rendement que de bilan environnemental. L’exportation est actuellement bridée par les mesures protectionnistes prises par les grands partenaires (États- Unis et Union européenne). Cependant la réussite du modèle brésilien n’est pas aisément reproductible pour des raisons géographiques,techniques et sociales.
Resumo
Os biocombustíveis, setores de alto crescimento com limites O Brasil tem uma produção em massa de etanol de cana desde os anos 1970. A aceleração da sua utilização como combustível veio do uso generalizado des automóveis chamados "flex fuel" que podem rodar tanto com gasolina como com etanol ou uma mistura de ambos. Atualmente o Brasil é o segundo maior produtor de etanol do mundo (depois dos EUA). A associação cana de açúcar - etanol tem vantagens comparativas, tanto em termos de performance como em termos de desempenho ambiental. A exportação está atualmente condicionada por medidas protecionistas tomadas pelos principais parceiros (Estados Unidos e União Europeia). No entanto, o sucesso do modelo brasileiro não é facilmente reproduzível por razões geográficas, técnicas e sociais.
Abstract
Biofuels, a high growth sector with some limits Brazil established a mass production of ethanol from sugarcane since the 1970’s. The boost of its use as a fuel came from the large number of “flex fuel” cars manufactured in the country; these cars have engines that run on petrol or ethanol or a mix of both. Presently Brazil is the second producer of ethanol in the world (after the United States). Sugarcane ethanol enjoys strong comparative advantages, in terms of yield as well as in environmental efficiency. Exports are presently limited by protectionist tariffs imposed by the main commercial partners, United States and the European Union. Nevertheless the success of the Brazilian model is not replicable easily, for geographical, technical and social reasons.
Définition des biocarburants
Les biocarburants sont des combustibles obtenus à partir de matières organiques végétales ou animales non fossilisées (contrairement au charbon, au gaz ou au pétrole). Mais comme le préfixe bio a acquis au fil des ans, en France, une connotation particulière, celle de la production agricole sans pesticides ni engrais chimiques (dans d’autres langues le problème ne se pose pas puisqu’on parle plutôt d’agriculture organique), certains préfèrent plutôt parler « d’agrocarburants ».
Ces combustibles sont issus principalement de deux filières : la filière biodiesel / huile (esters des huiles de colza, de palme, de tournesol, de jatropha etc.) et la filière méthanol / alcool (alcool de fermentation du sucre ou de l’amidon de betterave, de blé, de canne à sucre, de maïs ou de déchets végétaux). Les esters issus de la transformation chimique des huiles sont rarement utilisés purs, mais plutôt par incorporation au diesel dans des proportions de 5 à 30 %. L’éthanol pur peut être mélangé à l’essence en des proportions allant de 5 à 85 %, le carburateur du véhicule ne nécessitant une adaptation spécifique qu’au delà de 20 %. Tous deux ont l’avantage d’être des combustibles liquides, et donc de pouvoir profiter de toute la structure logistique installée pour l’essence et le diesel (réseaux de distribution).
Le Brésil, pays pionnier dans les biocarburants
Le Brésil a établi une production et une distribution de masse de l’éthanol tiré de la canne à sucre depuis les années 1970. Le Plan « Proalcool » avait été lancé en 1975 à la suite du choc pétrolier de 1973 puis abandonné en raison des évolutions du prix du pétrole et du sucre. C’était donc déjà, à l’époque, un choix de diversification stratégique qui est confirmé au début de ce siècle. Aujourd’hui, plus de 95 % des 35 000 stations- service du pays proposent de l’alcool combustible à côté de l’essence sans plomb, elle-même mélangée à de l’alcool. Le taux d’incorporation d’éthanol anhydre dans l’essence est fixé depuis 2007 à 25 % par l’État fédéral, mais, en fonction des variations de la production de canne et de la disponibilité d’éthanol, le gouvernement est habilité à réviser cette proportion (entre 20 % et 30 %). Ce carburant, appelé E25, est donc distribué dans toutes les stations service, où les automobilistes ont l’option d’achat du E25 ou de l’éthanol pur (hydraté), appelé E100, moins cher mais d’un rendement énergétique sensiblement inférieur. De nouvelles perspectives peuvent s’ouvrir avec les expériences de production de biodiesel tiré de plusieurs plantes adaptées à différents types de climats présents au Brésil (principalement le soja, le ricin, l’huile de palme, le manioc et le Jatropha curcas - plante de la famille des euphorbiacées, adaptée au climat semi-aride -). Au niveau expérimental, on a pu également produire du biodiesel à partir des résidus de café (marc de café), un produit tropical, dont le Brésil est le premier producteur et un des plus grands consommateurs au monde[1].
L’industrie automobile locale, qui a produit plus de2 577 000 véhicules en 2009 (dépassant ainsi largement la production française) s’est adaptée à cette évolution en développant des véhicules « flexibles » (dits « flex » au Brésil), c’est-à-dire des véhicules qui peuvent fonctionner soit à l’essence, soit à l’éthanol, soit à un mélange des deux. En 2009, 92 % des véhicules neufs produits étaient ainsi des véhicules « flexibles » et le parc total de ces véhicules en circulation atteindrait le chiffre de 10 millions. On estime qu’en 2008-2009 la consommation d’éthanol représente environ la moitié de la consommation totale de carburants pour les véhicules légers et environ 18 % du total des divers types d’énergie utilisée dans le secteur des transports. Il est à noter que dans ce secteur (transports ferroviaires, routiers, maritimes…) le diesel classique représente encore 49 % de la totalité des carburants utilisés, le biodiesel restant marginal (2 %). Des essais ont été faits pour adapter les motocyclettes (peu utilisées au Brésil) et les autobus à ces nouveaux carburants. Pour les petits avions d’épandage agricole, il est question de substituer totalement l’éthanol au kérosène à partir de 2014 (essais en cours chez la compagnie EMBRAER) et pour les avions de ligne de la compagnie TAM on pourrait utiliser une huile issue du jatropha (essai mené en novembre 2010)…
La production d’éthanol à partir de la canne à sucre
Au Brésil la production d’éthanol provient exclusivement de la canne à sucre (Saccharum officinarum) - une plante adaptée au climat tropical et au climat sub-tropical - et de ses sous-produits (feuillages et résidus laissés sur le champ). En 2009-2010 la production a été de 25,3 milliards de litres, soit environ le tiers de la production mondiale – dont 17,9 milliards de litres d’éthanol hydraté et 7,4 milliards de litres d’éthanol anhydre[2]). La production est réalisée dans 400 usines environ, situées pour 60 % dans le Sud - Est et le Centre du pays, surtout dans l’État de São Paulo, et loin derrière, dans les États de Paraná, de Minas Gerais et de Goiás. Les États du Nord-Est, pourtant producteurs historiques de sucre, sont marginaux pour ce nouveau produit. De fait les grandes « usines sucrières » produisent maintenant davantage d’éthanol que de sucre ou d’alcool (55 % contre 45 %). Le rendement de ces complexes agro-industriels a beaucoup progressé au cours des dernières années.
La filière canne à sucre - éthanol dispose au Brésil d’avantages considérables à tous points de vue. En effet l’éthanol de canne a une équation économique favorable en raison de son excellent rendement. Alors qu’on estime qu’un hectare de colza produit 1,5 tonne d’esters, qu’un hectare de blé produit 2,5 tonnes d‘éthanol, la canne à sucre au Brésil produit près de 6 tonnes d’éthanol à l’hectare. D’autre part le rendement énergétique des usines utilisant la canne est lui aussi excellent. On brûle les bagasses issues du broyage de la canne pour produire l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine et on réussit même souvent à produire de l’électricité en sus. Il ne faut donc qu’un litre de combustible classique (diesel…) pour produire 9,2 litres d’éthanol. Sur le plan environnemental le bilan est également favorable (peu de CO2 et de gaz à effet de serre produits). Dans le cas de l’éthanol produit à partir du maïs (cas de l’industrie des États-Unis), le rapport énergétique est beaucoup moins bon : un litre de combustible classique ne permet de produire que 1,4 litre d’éthanol.
Vue panoramique de l’usine Costa Pinto de Piracicaba (État de São Paulo). Photo de Mario Roberto Durán Ortiz - Wikipedia.
Atelier de production expérimentale de biodiesel à base de soja dans la fazenda Vanguarda, dans le Mato Grosso. Photo de Hervé Théry, photothèque du CNRS.
Le rendement de la production de canne a augmenté d’une manière spectaculaire dans les trente dernières années : en 1975 il n’était que de 2 litres à l’hectare, aujourd’hui il est de 6 litres, soit une multiplication par trois et l’on pense qu’il pourrait encore progresser. Pour expliquer cette progression impressionnante il faut rappeler que des recherches génétiques poussées ont été menées dans ce domaine-plus de 250 nouvelles variétés de canne développées au Brésil dans les quinze dernières années - et que de grandes améliorations concernant l’agronomie de la plante ont été divulguées, à partir d’études menées dans des centres de recherche privés et aussi publics comme ceux de l’Empresa Brasileira de Pesquisa Agropecuária (EMBRAPA). L’usage des engrais est bien contrôlé en général dans les zones de production qui disposent par ailleurs de conditions de précipitations favorables en moyenne; en conséquence l’irrigation n’est pas indispensable. La mécanisation dans les champs a également beaucoup progressé et il n’est plus nécessaire de brûler les pailles de la canne avant la coupe, comme on le faisait naguère. Les conditions de travail des ouvriers, aux champs et à l’usine, sont dures mais elles auraient tendance à s’améliorer. Pour la distribution, les camions-citernes et wagons-citernes devenant insuffisants, on envisage de construire des infrastructures nouvelles, comme des « alcooducs » ou des « polyducs » pour acheminer alternativement plusieurs fluides différents vers les zones urbaines de grande consommation.
Quant à l’exportation, elle a soulevé des espoirs - et des craintes - qui ne se sont pas concrétisés jusqu’à présent. En 2009-2010 l’exportation n’a représenté que 20 % de la production totale d’éthanol. Elle se fait essentiellement vers les pays des Caraïbes et d’Amérique centrale qui ré-exportent ensuite le produit vers les États- Unis et un peu vers l’Union Européenne, où ces pays disposent d’un accès préférentiel. Les États-Unis imposent une taxe élevée de 54 cents par gallon importé, ce qui est une barrière totalement dissuasive au cours actuel des hydrocarbures. Le Président Lula da Silva, qui avait fait de cette question d’ouverture des marchés son cheval de bataille pour attaquer le protectionnisme des États-Unis, du Japon et de l’Union Européenne, a certainement marqué des points dans les conférences internationales mais l’éthanol brésilien ne peut pas être une panacée face aux crises énergétiques que l’on connaît au niveau mondial. Par ailleurs, il est vrai que la politique de subventions agricoles aux États-Unis a « dépassé les bornes » (7, 7 Milliards de dollars de subventions pour l’éthanol en 2009 !). Lorsque des conditions plus « normales » de marché se rétabliront il y aura sans doute une place pour les exportations brésiliennes vers les États-Unis et aussi vers l’Union Européenne. La réussite relative de la filière brésilienne pose toutefois la question d’un modèle productiviste fondé sur la compétition internationale des denrées agroindustrielles et non sur la priorité donnée à la satisfaction des besoins des populations, en particulier pour des produits de base (sucre, maïs ou huiles de consommation) nécessaires à la sécurité alimentaire.
Le modèle brésilien de production de biocarburant
La réussite du modèle brésilien tient au potentiel de ressources disponibles, tant en terres qu’en technologie. Il est à souligner qu’à l’inverse du modèle nord-américain il fonctionne dans un cadre essentiellement libéral, favorisant la grande propriété et les complexes agroindustriels. La canne à sucre est en train devenir la troisième source énergétique du pays, derrière le pétrole et l’énergie électrique (principalement d’origine hydraulique). Cette troisième source d’énergie contribue à renforcer la part du renouvelable dans le bilan énergétique du pays, - part estimée à 45 % environ -. De ce point de vue le Brésil est bien pionnier. La comparaison avec les États-Unis, déjà esquissée, est assez peu favorable à ce dernier pays, dans la mesure où la production d’éthanol aux États-Unis (à partir de l’amidon de maïs), également très importante, repose sur des subventions agricoles considérables, comme on l’a vu, et aussi sur une protection douanière élevée.
Ces données géographiques et économiques étant posées, le modèle brésilien paraît peu reproductible ailleurs. Seules, éventuellement, deux pays d’Amérique du Sud, la République Argentine et la Colombie pourraient développer, sur des superficies plus limitées, cette agro-industrie. En Afrique et dans le reste du monde l’équation paraît encore plus difficile. Les Brésiliens doivent aussi tenir compte de l’environnement juridique et financier et éviter une spéculation sur ces biocarburants. Dans les années récentes, des investisseurs étrangers comme George Soros, le groupe français Tereos ou Louis Dreyfus, ont acheté des usines ou investi dans des fonds spécialisés dans les biocarburants à la bourse de São Paulo [3]. La « filière sucre - éthanol » peut aiguiser les appétits, ce qui serait totalement défavorable au modèle brésilien, déjà critiqué pour ses négligences environnementales et son peu d’équité sociale.
Critiques du modèle et perspectives d’avenir
Pour les adversaires de la filière, la limite la plus forte à l’expansion des biocarburants serait le risque de détournement de productions agricoles vers l’énergie plutôt que vers les aliments. Au Brésil ce risque est relativement limité puisque la concurrence s’opère sur le sucre de canne (et secondairement sur l’alcool de canne). Aux États-Unis la concurrence est beaucoup plus directe puisque le maïs sert essentiellement à la consommation des animaux (porcs, notamment) et aussi à la consommation humaine… Cependant on remarque que les prix du sucre brut ont atteint au tournant des années 2010-2011 des sommets jamais vus auparavant (80 cents le kilo en février 2011). Le Brésil, premier producteur et premier exportateur mondial, doit pouvoir continuer à assurer des volumes d’exportation pour un grand nombre de pays déficitaires, y compris dans la région Amérique Latine - Caraïbes. En 2009 les exportations de sucre du Brésil ont approché les 26 millions de tonnes (premier exportateur du monde). Or des problèmes de transport et de logistique (routière, ferroviaire, portuaire), peuvent retarder ou ralentir les expéditions. Enfin, les énormes découvertes de gisements pétroliers et gaziers au large des États de Espirito Santo, Rio de Janeiro et de São Paulo devraient faire baisser la pression à la demande d’énergie pour le transport et les usages industriels dans les années qui suivront leur mise en exploitation (à partir de 2018 vraisemblablement).
L’atout principal du Brésil demeure sa réserve de terres qui sera toujours mobilisable, au moins pour les prochaines cinquante années. L’arbitrage entre production alimentaire et production énergétique est fondamental pour assurer un équilibre satisfaisant entre ces divers besoins et préserver les ressources.
• DGTPE, Ministère des finances « La filière des biocarburants au Brésil, fiche de synthèse »,Janvier 2008,4 pages (fiche rédigée par Jean-François AMBROSIO).
Webographie
Ethanol fuel in Brazil, http://en.wikipedia.org/wiki/Ethanol_fuel_in_Brazil Article consulté le 23 février 2011.
Rapport de Tereos International. Tereos Internacional Divulga os Resultados do 3 Trimestre 2010-2011. http://www.mzweb.com.br/tereosInternacional/web/arquivos/20110222_Earning_Release_3T1011-PORT.pdf. Rapport consulté le 18 mai 2011.
Hervé THÉRY « Biocarburants, agrocarburants : des filières en forte croissance ». Dossier Brésil, édition et compléments documentaires de S. TABARLY, Géoconfluences, École normale supérieure de Lyon, 2009, BresilDoc.htm#D1 http://geoconfluences.ens-lsh.fr/doc/etpays/Bresil/ BresilDoc.htm#D1Article consulté le 23 février 2011.
Site de l’União da Indústria de Cana-de-Açucar http://www.unica.com.br/
Références bibliographiques
• BERTRAND, J.-P., de MELLO, N., RIEDACKER, A. et THÉRY, H. « La politique brésilienne en matière de biocarburants : le pari sur l’éthanol », Demeter, 2008. Économie et stratégies agricoles, Club Demeter, 2007.
• COLLECTIF Images Économiques du Monde 2011, Armand Colin, Paris, 2010, articles Sucres (M. POULOT) pp. 59-62 et Brésil (C. GIRAULT), pp. 158-161.
Références
- ↑ « Cientistas da USP produzem biodiesel da borra de café » (Jornal da Ciência, 16 février 2011). Consulté sur le site http://www.jornaldaciencia.org.br/Detalhe.jsp?id=76418 le 17 février 2011.
- ↑ le 17 février 2011. 3 Source : União da Indústria de Cana-de-Açucar (UNICA), communiqué du 10 février 2011. Le Brésil est le deuxième producteur mondial, derrière les États-Unis, qui produisent l’éthanol à partir des amidons de maïs
- ↑ M. POULOT « Sucres » In COLLECTIF Images économiques du Monde 2011, Paris, Armand Colin, pp. 59-62.
Le Jatropha
Le Jatropha est un genre de plantes dicotylédones de la famille des euphorbiacées. Il existe environ 170 espèces de cette plante originaire d’Amérique, qui est cultivée pour ses qualités médicinales ou ornementales dans de nombreuses parties du monde (les graines et les autres composants de cet arbuste sont hautement toxiques).
Jatropha podagorica, Universidade Federal de Lavras, Minas Gerais, photo Wikimedia
A partir des années 1980 on a extrait des graines du Jatropha une huile qui a des caractéristiques énergétiques intéressantes (biodiesel). Cependant plusieurs tentatives d’industrialisation de la filière ont rencontré des difficultés (rendements variables des plantations). L’intérêt de la plante est qu’elle s’adapte à des régimes climatiques tropicaux arides ou semi-arides (avec des précipitations irrégulières) et à des conditions de sol sévères (sols pauvres ou lessivés), comme on les rencontre dans le Sahel, le centre de l’Inde, le Chaco… Mais il semble que les rendements en huile soient irréguliers, eux aussi. Il n’y a donc pas de « miracle du Jatropha », comme on l’avait cru trop vite. Sa culture pourrait cependant être entreprise dans les zones sèches de l’intérieur brésilien (sertão) sur de petites ou moyennes exploitations. Il semble que l’espèce ayant le meilleur rendement soit le Jatropha curcas.
Selon un chercheur (S. Vaitilingom, expert en biocarburants au CIRAD), l’exploitation de cette plante n’aurait d’intérêt véritable qu’à l’échelle locale et pour un usage local, en particulier dans des zones isolées ou enclavées.
Sources : Wikipedia, the free encyclopedia
BRITTAINE, R. and LUTALADIO, N. (2010) Jatropha : A Smallholder Bioenergy Crop. The Potential for Pro-Poor Development, Integrated Crop Management Series, Vol. 8, 96 p. Disponible sur le site de la FAO : [[1]]
Comment citer cette page / Como citar esta página : Théry, Hervé, Girault, Christian, "Les biocarburants, croissance et limite d'une filière", Wiki France-Brésil de l'IHEST, http://france-bresil.ihest.eu/Les biocarburants, croissance et limite d'une filière (Page consultée le 15/06/2025) |