Congrès international Renaissance 2013 Nancy
Le Congrès international « La Renaissance en Europe dans sa diversité » est organisé, du 10 au 14 juin 2013, à Nancy, dans le cadre de l'événement « Renaissance-Nancy 2013 ».
Présentation
Définie par ses acteurs mêmes comme une résurrection des arts et des lettres en rupture avec la période médiévale et en lien avec l'Antiquité retrouvée, la Renaissance a vu s'élargir considérablement ses contours depuis lors. La principale raison tient à la production soutenue de travaux historiographiques depuis les ouvrages pionniers de Jules Michelet, Introduction à la Renaissance, 1855 et de Jacob Burckhardt, La civilisation de la Renaissance en Italie, 1860. Un siècle et demi plus tard on ne pense plus que la Renaissance soit un brusque avènement des temps nouveaux qui aurait eu la péninsule italienne comme phare majeur ou unique, rayonnant ses lumières modernes sur une Europe encore engoncée dans le préjugé, l'archaïsme et l'ignorance. Avec les écrits fondamentaux de Jean Delumeau, l'école anglo-saxonne conduite par John Hale, The civilization of Europe in the Renaissance, 1993 et Peter Burke, La Renaissance européenne, Paris, Seuil, 2000 a puissamment contribué à démontrer à quel point les foyers renaissants furent multiples dans toute l'Europe et plus encore combien les continuités étaient au moins aussi fortes que les ruptures, les paradoxes internes, les résistances ou oppositions à la diffusion d'un modèle culturel passionnantes à envisager ; les expressions d'une certaine mélancolie voire d'un certain désenchantement y cohabitent avec la confiance et l'optimisme affichés. Selon l'expression d'Eugenio Garin, s'intéresser aux diverses mutations à la Renaissance, c'est désormais étudier « toutes les contradictions d'un monde qui change ». La récente publication de la synthèse de Pascal Brioist, La Renaissance, Paris, Atlande, 2003, offre un panorama érudit et savant sur toutes ces dimensions.
Le Congrès international et pluridisciplinaire qui se tiendra à Nancy du 10 au 14 juin 2013, organisé par différentes équipes et laboratoires de recherche de l'Université de Lorraine et un laboratoire de l'ENSA-Nancy pour accompagner les manifestations de la Mission Nancy Renaissance 2013, n'aspire pas à être une nouvelle rencontre autour des éléments communs ou des normes culturelles, artistiques ou techniques déjà bien connus. Prenant appui sur les acquis évoqués ci-dessus, notamment la réalité d'une Renaissance polycentrée dans laquelle les échanges et les contributions mutuelles et réciproques sont essentiels, le souhait des organisateurs est de porter une attention prioritaire aux diversités à la fois temporelles et géographiques, de réfléchir à la notion de recomposition culturelle et aux débats et controverses qu'elle manifeste, de porter le regard sur les spécificités émergentes et les audaces sinon plus méconnues et cachées, en tout cas moins souvent privilégiées par les études. L'Europe n'a pas été également touchée par les innovations et transformations, toute une série de décalages existent du fait de l'éloignement géographique vis-à-vis des principaux pôles, ou de l'existence de traditions locales fortes, parfois même de résistances. L'objectif du Congrès consiste donc à mettre en synergie les recherches qui, à l'échelle du continent, révèlent ces nouveaux franchissements.
Programme
Lundi 10 juin 2013
Thème : La ville à la Renaissance - Salle A 226, Campus lettres et sciences humaines
- 8h30 : Accueil des participants
- 9h00 : Inauguration du congrès par André Rossinot, maire de Nancy et président de la CUGN, et Pierre Mutzenhardt, président de l'Université de Lorraine
- 9h40 - 11h00 : Découverte de la ville
- 9h40 - 10h00 : Quatre voyageurs français et leurs témoignages sur quelques villes étrangères, par Yvonne Bellenger - Université de Reims
- 10h00 - 10h20 : Bordeaux, Paris, Rome : la ville dans l'œuvre de Montaigne, par Richard Crescenzo - Université de Bourgogne
- 10h20 - 10h40 : Caen, une ville à la croisée des chemins, par Étienne Faisant - Université de Nantes
- 10h40 : Discussion
- 11h00 - 12h20 : Chantiers de l’urbanisme
- 11h00 - 11h20 : Nancy, Renaissance d'une capitale ducale au tournant des XVe-XVIe siècles, par Laurent Litzenburger - Université de Lorraine
- 11h20 - 11h40 : Gilles de Trèves ou la passion pour l'architecture de la Renaissance, par Pierre Sesmat - Université de Lorraine
- 11h40 - 12h00 : Urbanisme et architecture dans les villes anglaises à la Renaissance, par Roseline Théron - Université de Lorraine
- 12h00 : Discussion
- 14h00 - 15h00 : Le paysage urbain
- 14h00 - 14h20 : La place des jardins dans la ville : l'exemple de Nancy, par Marie Tronquart - Service régional de l'inventaire
- 14h20 - 14h40 : La géographie des lieux de plaisir à Londres : inside, outside and upside down, par Frédérique Fouassier - Université de Tours
- 14h40 : Discussion
- 15h00 - 16h20 : Représentations de la ville
- 15h00 - 15h20 : La ville au prisme de la comédie française des années 1550-1610, ou le siège parodique, par Goulven Oiry - Université de Savoie / Université Paris VII
- 15h20 - 15h40 : Ville et images de jeux publics à la Renaissance, par Antonella Fenech-Kroke - CHAR/HiSCA, Université de Paris I
- 15h40 - 16h00 : La place de la peinture murale au XVIe siècle dans les édifices religieux et profanes de Nancy et ses environs, par Ilona Hans-Collas - Institut Royal du Patrimoine Artistique, Bruxelles (Belgique)
- 16h00 : Discussion
- 16h20 - 18h00 : L'urbanité en question : acteurs et enjeux
- 16h20 - 16h40 : Villes idéales : quel espace aux minorités ? Planification et représentation aux XVIe-XVIIIe siècles, par Lucia Masotti - Université de Vérone (Italie)
- 16h40 - 17h00 : Les communautés juives de Padoue et Venise à la Renaissance, une contribution à la culture européenne, par Danielle Morali - Université de Lorraine
- 17h00 - 17h20 : Les pauvres dans un monde opulent : le cas de Toulouse durant le premier XVIe siècle (1492-1562), par Jean-Luc Laffont - Université de Perpignan
- 17h20 - 17h40 : L'histoire urbaine à la Renaissance : une histoire politique, par Géraldine Cazals - Université d’Avignon
- 17h40 : Discussion
- 18h00 : Visite de l'exposition Les communautés juives de Padoue et de Venise à la Renaissance, par Danielle Morali, Hall BU Lettres.
Mardi 11 juin 2013
Thème : Les pouvoirs et lieux de pouvoir - Salles A 226 et A 234, Campus lettres et sciences humaines
- 8h30 - 9h50 : Les élites à la cour
- 8h30 - 8h50 : La figure du courtisan à l’époque de la Renaissance européenne : les relations entre l’homme de pouvoir et l’homme de pensée chez Baldassarre Castiglione, par Valeria Allaire - Université de Caen
- 8h50 - 9h10 : Accueillir à la cour les élites itinérantes : les visiteurs d’Alphonse le Magnanime à Naples (1442-1458), par Roxane Chilà - Université de Montpellier III – Casa de Velázquez
- 9h10 - 9h30 : Les élites lorraines dans la vie politique française au XVIe siècle : une ambition contrariée, par Jean-François Gicquel - Université de Lorraine
- 9h30 : Discussion
- 9h50 - 11h10 : Les arts à la cour
- 9h50 - 10h10 : Être et paraître à la cour d’Henri II, duc de Lorraine : l’Apparence, reflet du pouvoir, par Sarah Lebasch - Université de Lille III
- 10h10 - 10h30 : Les représentations artistiques du couple de Guillaume V de Bavière et de Renée de Lorraine : un adieu à la Renaissance, par Marianne Bournet - Université de Picardie
- 10h30 - 10h50 : Arioste et les artistes à la cour d'Alphonse 1e d'Este, par Patrizia Gasparini - Université de Lorraine
- 10h50 : Discussion
- 11h10 - 12h30 : L’esthétisation du politique
- 11h10 - 11h30 : Le théâtre et la diplomatie dans l’Angleterre de la Renaissance : les ambassadeurs de Shakespeare, par Sophie Chiari - Aix-Marseille Université
- 11h30 - 11h50 : Esthétique et morale d’une Renaissance tardive : caractérisation et spécificité du maniérisme littéraire dans la culture de cour anglaise (1557-1630), par Rémi Vuillemin - Université de Lorraine
- 11h50 - 12h10 : Why come ye nat to court ? Henri VIII et Hampton Court Palace : les liens organiques entre un monarque et son palais, par Julie Vanparys-Rotondi - Université de Clermont II
- 12h10 : Discussion
Session 1 - salle A 226
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Session 2 - Salle A 234
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- 17h15 - 18h00 : Musique et musiciens, par Cristina Diego-Pacheco - Université de Lorraine
- 19h30 : Concert à la Chapelle des Cordeliers - Nancy
Mercredi 12 juin 2013
Thème : Les savoirs, les savoir-faire et leurs transmissions - Salles A 226 et A 234, Campus lettres et sciences humaines
- 8h30 - 9h50 : Le livre : outil des savoirs
- 8h30 - 8h50 : L’humanisme messin et l’emblème : Jean-Jacques Boissard, par Charles Brucker - Université de Lorraine
- 8h50 - 9h10 : L’emblème, nouveau vecteur de la Fable païenne : la Renaissance ou la métamorphose de la mythologie, par Marie Chaufour - Université de Bourgogne
- 9h10 - 9h30 : Une bibliothèque messine de la Renaissance : les livres de Nicolas IV de Heu à l’épreuve du temps, par Jean-Christophe Blanchard - Université de Lorraine
- 9h30 : Discussion
- 9h50 - 11h10 : L'imprimerie
- 9h50 - 10h10 : Istanbul et Venise : l’imprimerie hébraïque au XVIe siècle, par Gérard Nahon - EPHE, Paris
- 10h10 - 10h30 : Imprimerie, Renaissance et modernité : l’apparition des livrets de pèlerinage aux XVe et XVIe siècles, par Bruno Maes - Université de Lorraine
- 10h30 - 10h50 : Les pièces gothiques : une spécificité française dans le déferlement des brochures imprimées en Europe (1470-1600), par Marion Pouspin - Université de Poitiers
- 10h50 : Discussion
- 11h10 - 12h10 : L'Humanisme
- 11h10 - 11h30 : Humanisme et culture dans la correspondance de saint Pierre Fourier (1598-1640), par Pascale Thouvenin - Université de Strasbourg
- 11h30 - 11h50 : La bataille des syllogismes. Un dialogue latin de Nicolas Brizard sur l’enseignement de la logique (1550), par John Nassichuk - University of Western Ontario (Canada)
- 11h50 : Discussion
Session 1 - Salle A 226
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Session 2 - Salle A 234
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Jeudi 13 juin 2013
Thème : Circulation des hommes, des idées et des biens - Amphis DR 1, AR 5, AR 6 et Déléage, Campus faculté de droit
- 8h30 - 10h30 : Nouveaux horizons, nouveaux questionnements
- 8h30 - 8h50 : Le vocabulaire nautique chez Rabelais : témoignage des échanges en Europe maritime, par Maria Proshina - Université de Tours
- 8h50 - 9h10 : Deux explorateurs-marchands sur les routes des Indes occidentales. Regards croisés, par Tatjana Silec et Alessandra Stazzone - Université de Paris-IV
- 9h10 - 9h30 : Voyages aux pays des merveilles. Exotismes esthétiques de l’Extrême-Orient à l’Extrême-Occident, par Georges A. Bertrand
- 9h30 - 9h50 : L’histoire de l’intolérance en France et la critique des idées progressistes de Pierre de la Ramée au Nouveau-Monde, par Anthony Tchékémian et Richard Gauthier - Université de Lorraine
- 9h50 - 10h10 : La part de la crise post-Renaissante italienne dans la dynamique de diffusion du modèle artistique Renaissant, par Véronique Mérieux - Université de Nice Sophia Antipolis
- 10h10 : Discussion
- 10h30 - 12h10 : Modèle espagnol ?
- 10h30 - 10h50 : Un joyau de la Renaissance à Grenade : le Palais de Charles Quint, par Catherine Gaignard - Université de Paris-Ouest
- 10h50 - 11h10 : El Camino de Santiago en el Renacimiento : Aspectos de una via profana ad loca sancta, par Javier Gomez-Montero - Université de Kiel (Allemagne)
- 11h10 - 11h30 : Entre transferts culturels et silences poétiques : la circulation des œuvres espagnoles en France au XVIe siècle, par Florence Madelpuech-Toucheron - Université du Littoral Côte d’Opale
- 11h30 - 11h50 : Le Viaje de Turquía, dialogue anonyme du XVIe siècle : un espace de convivencia particulier, par Marie-Sol Ortola - Université de Lorraine
- 11h50 : Discussion
Session 1 - Amphi AR 05
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Session 2 - Amphi AR O6
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- 20h30 : spectacle Le printemps, de Denis Guénoun, mise en scène Gilles Losseroy - Amphi Deléage, Campus faculté de droit
Vendredi 14 juin 2013
Thème : Héritages, usages et patrimoine de la Renaissance - Amphis AR 5 (matin) et AR 6 (après-midi), Campus faculté de droit
- 8h10 - 9h50 : Les mémoires immédiates
- 8h10 - 8h30 : “Aristocratiser” et vulgariser l’art des jardins à la Renaissance : rhétorique ornementale des parterres et dynamiques des identités collectives, par Laurent Paya - Architecte paysagiste
- 8h30 - 8h50 : Claude Déruet ou le souvenir de la poétique de la Renaissance dans la peinture du Grand Siècle, par Mélanie Logre - Université de Bourgogne
- 8h50 - 9h10 : Les maîtres italiens hors l’Italie : la formation des italianismes européens et leurs conséquences pour les arts nationaux, par Justyna Switalska - Université de Lorraine
- 9h10 - 9h30 : La Renaissance après la Renaissance : les éléments de la Renaissance dans les gravures du baron Johann Weichard Valvasor (1641-1693), par Martin Germ - Université de Ljubljana (Slovénie)
- 9h30 : Discussion
- 9h50 - 11h10 : Regards du XIXe siècle
- 9h50 - 10h10 : La présentation de la Renaissance par les historiens de l’Empire, par Philippe Alexandre - Université de Lorraine
- 10h10 - 10h30 : Célébrer le XVIe siècle par le drame historique. Les mises en scène spectaculaires du De Pacificatie van Gent à Gand en 1876 et de Egmont à Bruxelles en 1958, par Monique Weis - FNRS, Université libre de Bruxelles (Belgique)
- 10h30 - 10h50 : Le Tableau de la poésie au XVIe siècle de Charles-Augustin Sainte-Beuve : un programme pour le romantisme français ?, par Dominique Coppée - Université de Namur (Belgique)
- 10h50 : Discussion
- 11h10 - 12h30 : Mots et culture en héritage
- 11h10 - 11h30 : Les mots de la Renaissance dans les grands dictionnaires modernes et contemporains français et italiens, par Pérette-Cécile Buffaria - Université de Lorraine
- 11h30 - 11h50 : La Renaissance, les sophistes anciens et la Postmodernité, par Heinrich Merkl (Autriche)
- 11h50 - 12h10 : Les Trésors de la Renaissance ou l’élaboration d’une pensée du patrimoine, par Anne Reach-Ngô - Université de Haute-Alsace
- 12h10 : Discussion
- 14h00 - 15h20 : Conceptualiser et patrimonialiser la Renaissance
- 14h00 - 14h20 : Les usages politiques et culturels du thème de la Renaissance dans l’Europe contemporaine, par Jean El Gammal - Université de Lorraine
- 14h20 - 14h40 : La Renaissance à l’origine du concept de pluralisme moderne : Machiavel lu par Isaïah Berlin, par Alexis Butin - IEP Paris
- 14h40 - 15h00 : Les villes minières des Monts Métallifères (Allemagne) : un paysage urbain de la Renaissance au patrimoine mondial de l’UNESCO ?, par Michel Deshaies - Université de Lorraine
- 15h00 : Discussion
- 15h20 - 16h40 : De quelques relectures
- 15h20 - 15h40 : La Renaissance vue par la Belgique fin-de-siècle (1880-1918), par Stanislas Pays - Université de Tours
- 15h40 - 16h00 : Les échos de la Renaissance dans la poésie russe du début du XXe siècle, par Lioudmila Chvedova - Université de Lorraine
- 16h00 - 16h20 : La naissance du roman : Kundera lecteur de Rabelais, par Reynald Lahanque - Université de Lorraine
- 16h20 : Discussion
- 16h40 - 18h00 : Variations scéniques
- 16h40 - 17h00 : Rabelais à la scène : l’exemple du jeu dramatique de Jean-Louis Barrault (1968), par Cécile Huchard et Yannick Hoffert - Université de Lorraine
- 17h00 - 17h20 : Prospero rêve de Juliette (ou vice versa) : variation contemporaine sur des personnages shakespeariens, par Elisa Franceschini - Université de Lorraine
- 17h20 - 17h40 : Avec ou sans fraise. La Renaissance fait son cinéma, par Isabelle Paresys - Université de Lille III
- 17h40 : Discussion
- 18h00 : Clôture du congrès
Comité scientifique
- Bernard Andrieu (Maladies chroniques, santé perçue, et processus d'adaptation. Approches épidémiologiques et psychologiques)
- Antoine Astaing (Institut François Gény),
- John Bak (Théorie et pratiques de l'interdisciplinarité dans les études anglophones)
- Patrick Corbet (Histoire et cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge)
- Michel Deshaies (Centre d'études et de recherche sur les paysages)
- Cristina Diego-Pacheco (CESR Tours)
- Patricia Ehl (Histoire et cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge)
- Jean El Gammal (Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire)
- Stanislaw Fiszer (Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes)
- Mary-Nelly Fouligny (Histoire et cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge et Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes)
- Didier Francfort (Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes)
- Patrizia Gasparini (Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes)
- Gérard Giuliato (Histoire et cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge)
- Yannick Hoffert (Centre d'études littéraires Jean Mourot)
- Jean-Pierre Husson (Centre d'études et de recherche sur les paysages)
- Laurent Jalabert (Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire)
- Danielle Morali (JECJ-Nancy et Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes)
- Marie-Sol Ortola (Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes)
- Eirick Prairat (Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication)
- Marta Peguera Poch (Institut François Gény)
- Marie Roig Miranda (Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes)
- Pierre Sesmat (Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire)
- Stefano Simiz (Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire)
- Roseline Théron (Théorie et pratiques de l'interdisciplinarité dans les études anglophones)
- Hélène Vacher (Laboratoire d'histoire de l'architecture contemporaine/ENSA-Nancy)
Organisation du congrès
L'organisation est assurée par :
Le Centre interdisciplinaire de recherche sur les lettres et les cultures françaises et romanes (ROMANIA), Le Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire (CRULH), l'Institut François Gény (IFG), Histoire et cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (HISCANT-MA), le Centre d'études et de recherche sur les paysages (CERPA), le Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes (CERCLE), l'équipe Interdisciplinarité dans les études anglophones (IDEA), le Centre d'études littéraires Jean Mourot (CELJM), l'ENSA Laboratoire d'histoire de l'architecture contemporaine/ENSA-Nancy (LHAC) et l'Association Journées Européennes de la Culture Juive (JECJ)
Appel à communications
L'espace lorrain entre l'avènement du duc René II (1473) et la mort d'Henri II (1624), pays d'entre-deux largement parcouru par les hommes et les idées, assez précocement accueillant aux nouveautés et aux influences en provenance de toute l'Europe, se prête particulièrement à une analyse approfondie. Pour cette raison, il constitue un territoire d'observation et d'étude que les organisateurs souhaitent favoriser.
Enfin, la Renaissance européenne, loin d'être figée dans le cadre étroit d'une chronologie reconnue, ou de n'être qu'une brillante actualité historiographique, a toujours possédé une puissance de séduction. À ce titre, elle a donné et donne encore lieu depuis plusieurs siècles à des interprétations et créations extrêmement diversifiées, se recommandant d'elle ou de son héritage.
Champs et domaines thématiques :
- 1. La ville à la Renaissance
La culture de la Renaissance est avant tout une culture élitiste et urbaine, aussi cet espace concentre-t-il à la fois l'essentiel des évolutions et des pensées novatrices. La réflexion urbanistique non seulement entretient le rêve de ville idéale, mais conduit concrètement à des réaménagements spatiaux vastes ou partiels, modelant un nouveau visage de la cité et offrant une vision raisonnée et renouvelée de la nature (jardins, villas extra-muros). Accompagnant ces reconfigurations plastiques, les justifiant même, le monde urbain entretient une vive conscience de sa diversité et de sa supériorité culturelle. Il est non seulement un foyer intellectuel et artistique de tout premier plan, mais encore un théâtre d'expressions culturelles variées (rôle de l'écrit et de l'imprimé, cérémonies, cortèges et fêtes inscrites dans le calendrier ou à caractère exceptionnel, spectacles notamment de rue) qui disent et construisent son identité. Monde de représentations hiérarchiques auxquelles tous les corps urbains participent, la société urbaine est également modelée par la forte mobilité démographique et sociale (promotions). Elle doit enfin relever d'importants défis qui peuvent menacer ses équilibres internes et, par conséquent, son unité de façade, somme d'évolutions et de tensions qu'une perspective d'analyse interactionniste des différentes catégories sociales composant la société urbaine révélerait. Parmi les domaines à envisager, la question aiguë du statut des pauvres ou de leur rejet, au sein d'espaces dynamisés par l'essor économique, rejoint celle de la gestion de la place accordée aux marginaux, aux minorités religieuses et ethniques, aux réfugiés ; l'effervescence religieuse et confessionnelle occasionnée par la circulation et les échanges entre réformateurs d'horizons différents ; enfin, la réalité urbaine s'observe également au prisme des politiques de santé et des enjeux d'ordre hygiénique, qu'ils soient intimes et privés (le corps physique) ou généraux et publics (le corps civique et social).
- 2. Les pouvoirs et lieux de pouvoir
Véritables terreaux du renouveau politique et juridique, les cours princières ou ecclésiastiques sont des lieux de pouvoir, développant des codes (cérémoniels de cour) et/ou pratiques culturelles (théâtre de cour, par exemple) propres. Ainsi, elles incarnent l'officine des relations qu'entretient le pouvoir avec les milieux artistiques, tantôt favorisant les arts par le biais du mécénat, du patronage ou des maisons musicales, tantôt les freinant par l'exercice de sa censure. Elles jouent pareillement un rôle de vitrine du pouvoir offerte aux regards extérieurs, accueillant les diplomates étrangers et favorisant leur pérennité. Pendant consubstantiel de la diplomatie, la guerre constitue une manifestation supplémentaire du pouvoir qu'il importera d'étudier.
Acteurs et par-là même témoins de cette dynamique courtisane, écrivains, poètes, musiciens et danseurs nous en livrent les représentations littéraires et artistiques. D'autres de ces acteurs, par leurs écrits, comme Machiavel et Bodin, façonnent, quant à eux, la culture et la pensée politique renaissante. Les réflexions sur les conceptions du pouvoir, notamment la recherche du meilleur gouvernement possible, ou l'exaltation des vertus attendues du prince, suscitent un intérêt particulier que l'on retrouve dans les miroirs des princes et nouveaux traités sur la science politique, mais aussi dans les œuvres utopiques de Francis Bacon ou Thomas More, par exemple.
- 3. Les savoirs, les savoir-faire et leur transmission
Des connaissances nouvelles sont élaborées et acquises dans un grand nombre de disciplines (astronomie, mathématiques, anatomie, géographie, faune, flore, par exemple) et l'on assiste à de nombreuses innovations techniques. Ces savoirs se manifestent de diverses manières, en particulier dans les récits de voyages, et sont fixés dans des cartes, des traités. Ils forment les hommes dans des écoles, des académies, des cénacles, des universités (telle celle de Pont-à-Mousson) et donnent lieu à la construction de nouveaux concepts. Placée au cœur du système d'apprentissage et de transmission, l'instruction se spécialise et vise des publics spécifiques, parmi lesquels la noblesse, les marchands ou les femmes.
L'Europe apprend beaucoup des autres dans cette période de grandes découvertes et de contacts, notamment avec des mondes nouveaux, mais il ne faut pas oublier ce qu'elle leur transmet. L'intensité des débats favorise la constitution de champs autonomes du savoir et de nouveaux paradigmes. L'imprimerie et les langues vernaculaires jouent un rôle essentiel, sans détruire la transmission orale ni l'utilisation du latin comme langue de reconnaissance européenne. Ces connaissances offertes aussi par le livre, sous toutes ses formes, rendues disponibles par la multiplication d'espaces de conservation patrimoniale (bibliothèques, musées) donnent lieu à des controverses scientifiques, philologiques, philosophiques et religieuses et à des émulations. Car les innovations se confrontent aux traditions sans les faire disparaître ; cela est patent dans les représentations opposées de la sorcellerie, dans le mysticisme, que l'on peut voir comme une manifestation de la promotion de l'individualisme, et dans l'évolution de la pensée et des expériences artistiques et culturelles.
- 4. La circulation des hommes, des idées et des biens
Alors que la Renaissance s'épanouit sur un espace en pleine redéfinition à la suite de nombreux bouleversements politiques (chute de Constantinople en 1453, diasporas de 1492, entreprises de colonisation), ce monde reste cependant dominé par la sédentarité ou une « micro-mobilité », liées notamment à un attachement au terroir. Néanmoins, des mouvements de circulation, par route ou par mer, concernant tout autant hommes, idées et biens, sont très visibles, bien que minoritaires. Aux marchands et colporteurs d'une part, aux ingénieurs et travailleurs d'autre part, s'adjoignent artistes et architectes qui vont de cour en cour, favorisant ainsi la circulation de styles artistiques. Philosophes, humanistes et étudiants voyagent dans toute l'Europe durant leur peregrinatio academica, selon une habitude issue du Moyen Âge, ou effectuent leur « grand tour » en redécouvrant l'Antiquité, tandis que des érudits fuyant l'Empire ottoman se joignent à tous ceux qui sont en quête d'une terre de refuge. Traditions et réformes religieuses sont véhiculées par théologiens, pèlerins, moines voyageurs et ermites dans toute l'Europe où, par ailleurs, opérations militaires et diplomatiques occasionnent les déplacements de troupes et d'ambassadeurs. Le voyage lui-même évolue, de sa conception et sa préparation jusqu'aux conditions matérielles de sa réalisation. Ce bouillonnement intellectuel, qui bénéficie du développement de l'imprimerie et des traductions et qui se concentre sur certains territoires privilégiés, n'empêche pas que de cette expérience de l'Autre naissent de profonds mouvements de rejet, de xénophobie, tel l'anti-italianisme, sans oublier la contrainte de l'exil. L'idée européenne s'affirme cependant dans le respect de la souveraineté de chaque État. Le droit se modifie, notamment en matière d'héritage.
- 5. Héritages, usages et patrimoine de la Renaissance
Période bien circonscrite dans le temps, la Renaissance a également légué des héritages multiples qui, observés au cours des siècles suivants, façonnent de nombreuses représentations. De nature variée et repérables dans l'ensemble des arts, les usages politiques et culturels, la pensée et les paysages urbains, ces héritages ont inégalement marqué les territoires, notamment européens. Ainsi subsiste-t-il actuellement un patrimoine différemment conservé et mis en valeur, donnant une image plus ou moins déformée de la Renaissance. L'ensemble de ces phénomènes et enjeux patrimoniaux, l'évidence des convergences fondées entre la période initiale et ses relectures et réinterprétations successives constituent un autre cadre d'observation particulièrement pertinent.
Voir aussi
- Le colloque sur le site de la MSH Lorraine