Bull. Soc. sci. Nancy (1883) Millot

De Wicri Nancy

Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle


 
 

Titre
Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle
Auteur
Charles Millot
In
Bulletin de la Société des sciences de Nancy (Séance du 17 novembre 1883).
Dates
  • création : 1883
  • mise en lecture 25 février 2020
En ligne
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/32172/ALS_1883_6_16.pdf

Cet article a publié en 1883 dans le Bulletin de la Société des sciences de Nancy [NDLR 1].

Le texte

Les sous-titres sont de la rédaction de Wicri/Nancy[NDLR 2].

La Commission météorologique départementale, qui fonctionne depuis 1878, n'a cessé, au milieu de ses différentes occupations, de porter une attention toute particulière à l'étude des orages.

Motivation régionales : l'été 1883

Dans le but d'arriver un jour à armer les agriculteurs contre les pertes, heureusement toutes locales, mais trop souvent désastreuses, que leur font subir ces météores, elle a rassemblé le plus grand nombre de données qu'elle a, pu se procurer en faisant appel aux instituteurs du département. Elle a trouvé dans ces observateurs instruits un concours empressé et éclairé; c'est ainsi que, pour le seul mois de juillet 1883, la Commission a reçu, de différents points du département, 357 bulletins d'orages. Aussi, grâce aux hommes dévoués qui représentent la science dans nos campagnes, espérons-nous un jour pouvoir dissiper les ténèbres dont cette question des orages est encore enveloppée.

Notre intention n'était pas de prendre, si tôt la parole, mais d'attendre l'appoint de connaissances que nous auraient encore fourni plusieurs années d'observations. Le désastre éprouvé par plusieurs communes des cantons de Lunéville-Nord et de Saint-Nicolas, et en particulier par la malheureuse ville de Rosières, nous a décidé à ne pas différer plus longtemps la publication de ce que nous savons au sujet des orages, sauf à rectifier et à compléter plus tard ce que nos conclusions auraient de trop hâtif et d'incomplet.

Influence de l'Atlantique Nord

On sait que, dans nos latitudes, existe, au-dessus de l'Atlantique nord et de l'Europe occidentale, la branche septentrionale d'un vaste circuit aérien, véritable gulf-stream atmosphérique, comme l'a appelé M. de Tastes, se mouvant de gauche à droite autour d'une zone de calmes et de hautes pressions. Ce fleuve aérien; qui traverse la France de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E., est par-semé de mouvements tournants qui sont une conséquence mécanique du frottement de l'air en marche contre l'air calme ou moins rapide situé sur sa rive gauche. Ce sont ces mouvements tournants qui nous amènent les tempêtes en hiver et les orages en été; ils sont animés d'un mouvement de rotation en sens in-verse des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire de droite à gauche, et la force centrifuge engendre une dépression à leur centre. C'est dans leur demi-cercle méridional que souffle la tempête, parce que le mouvement de rotation dirigé dans le même sens que le mouvement de translation s'ajoute à celui-ci ; dans le demi-cercle septentrional, au contraire, ces deux mouvements, dirigés en sens inverse, se contre-balancent en partie et l'on y jouit souvent du calme, malgré la baisse barométrique.

Aussi la tempête étant rarement circulaire, préférons-nous donner à ces mouvements tournants le nom de dépression, de préférence à celui de cyclone, qu'on leur applique souvent, et qui doit, selon nous, être réservé aux ouragans ou tempêtes tournantes complètes des régions tropicales.

Les dépressions sont rarement isolées, elles se suivent généralement à la file en formant une sorte cle chapelet, ce qui constitue une série de mauvais temps. Le vaste courant aérien qui les en-traîne se déplace lui-même avec la zone des hautes pressions qu'il entoure, et les fluctuations de cette masse centrale et de son circuit déterminent les variations de notre climat[1].

En hiver, à cause de la différence de température entre nos latitudes et les latitudes plus méridionales, le gulf-stream aérien a une grande force et les dépressions y sont considérables. S'il passe sur nos contrées, les tempêtes du S.-O. nous donnent un hiver doux et pluvieux. Si, au contraire, notre pays est dans la zone des calmes et des hautes pressions, où règne ce que l'on a improprement appelé un anticyclone, on a un hiver froid et sec, comme celui de 1879-1880, par exemple.

En. été, à cause du peu de différence de température entre nos régions elles latitudes plus méridionales, le circuit aérien a une force moindre, les dépressions y sont peu considérables (à peine de quelques millimètres) ; par conséquent, pas de grandes tempêtes comme en hiver, mais en revanche la chaleur et les actions chimiques et physiologiques qui en sont la conséquence engendrent l'électricité et donnent naissance aux orages.

Si le fleuve aérien passe sur nos contrées, on a un été orageux, pluvieux et de température variable comme celui de 1883 ; si, au contraire, notre pays se trouve dans la zone des calmes et des hautes pressions, on a un été chaud, sans orages, mais aussi très sec.

« Dans nos contrées occidentales, dit M. de Tasles, président de la Commission météorologique d'Indre-et-Loiré,. on constate des orages en toute saison. Mais les rares orages de la saison d'hiver, qui n'ont jamais lieu que par des bourrasques océaniques de l'Ouest ou du Sud-Ouest, présentent des caractères bien différents de ceux de la belle saison. Du sein de grosses nuées chassées par un vent violent, retentissent un ou deux coups de tonnerre  : ce sont les dernières manifestations électriques'd'un orage formé fort au large de nos côtes et qui ne sont signalées souvent que par un petit'nombre de communes. Des orages semblables sont aussi observés dans'la belle saison, sur le bord méridional des mouvements tournants dont le centre suit ordinairement une trajectoire passant sur les Iles Britanniques, dans la direction S.-O.-N.-E. Mais les véritables orages d'été, ceux qui offrent le spectacle le plus imposant et sont accompagnés de phénomènes électriques d'une grande intensité, ont une allure bien différente. Lorsque la zone des hautes pressions, des calmes et des temps secs et chauds a recouvert nos contrées pendant quelques jours, et que le régime des vents marins du Sud ou du S.-O.' s'établit chez nous, ces cou-rants arrivent par les régions supérieures, où leur présence nous est signalée par l'apparition de cirrus nombreux, animés d'un mouvement apparent, très lent du S.-O.au N.-E. et formant de bizarres et charmants dessins • (on. pourrait les désigner sous le nom de cirrus-dentelles). Un orage se forme bientôt surplace et le même fait se produit sur plusieurs points différents; quand l'orage se forme et éclate, il lui arrive souvent de planer sans dé-placement sensible pendant quelque temps, puis il se dirige len-tement dans la direction du courant qui en a provoqué la forma-tion, c'est-à-dire du Nord au N.-E.; il parcourt ainsi un espace plus ou moins étendu jusqu'à ce qu'il ait épuisé son action. Ces différents groupes orageux, formés à des altitudes différentes et suivant des trajectoires qui ne sont pas toujours parallèles, se rencontrent, se superposent et ces points de recoupement sont fréquemment le théâtre des phénomènes les plus violents, grêle, tourbillons de vent, coups foudroyants, etc. Ce régime orageux se prolonge rarement au delà de trois ou quatre jours, et, quand les courants du S.-O. sont franchement établis, les manifestations électriques cessent et on passe par une.période simplement plu-vieuse; si la direction générale du transport de l'air persiste de l'Ouest à l'Est pendant une longue période, les orages deviennent rares et insignifiants  : ils affectent alors le caractère des orages d'hiver[2].  »

Formations des orages

Ajoutons que les orages d'été sont fréquemment soumis à une influence horaire, c'est-à-dire que, dans une période orageuse, ils éclatent à la même heure pendant plusieurs jours consécutifs.

Kaemtz[NDLR 3] a dépeint avec beaucoup de vérité les signes précurseurs de ce météore  :

«Souvent l'orage se forme plusieurs heures avant d'éclater. Le matin, le ciel est complètement pur  ; vers midi, on remarque des cirrus isolés qui donnent au ciel un aspect blanchâtre  ; le soleil est pâle et blafard, il y a des parhélies ou des couronnes autour du soleil. Plus tard, les cumulus apparaissent, et en s'étendant ils se confondent avec la couche supérieure. Peu de temps avant que l'orage éclate, on voit une troisième couche, que l'on remarque surtout dans les pays de montagnes: toutefois, je l'ai aussi aperçue dans les plaines de l'Allemagne, quoique moins bien que sur les Alpes.»
« La formation des orages est précédée d'une baisse lente et continue du baromètre, comme cela doit être quand des cirrus occupent le ciel. Le calme de l'air et une chaleur étouffante, qui tient au manque d'évaporation de la surface de notre corps, sont des circonstances tout à fait caractéristiques. Cette chaleur n'affecte pas proportionnellement le thermomètre  ; elle est propre aux couches inférieures de l'air, car elle décroît rapidement avec la hauteur.  »

C'est au décroissement rapide de la température dans la verticale que M. Renou attribue la plus grande visibilité des montagnes éloignées quand un orage menace  :

« Par cet état de l'atmosphère, l'échange d'air qui a toujours lieu plus ou moins entre les différentes couches superposées, éclaircit l'air du côté où il est le plus chaud et le trouble profondément du côté où il est le plus froid  ; de là des nuées très épaisses et nettement circonscrites, à de grandes hauteurs, et, dans les couches inférieures, une transparence plus grande que d'habitude. Cet état atmosphérique est précisément celui qui a lieu pendant les orages[3]. ».

La troisième couche de nuages dont parle Kaemtz se voit fréquemment de la plaine lorraine dans la direction des Vosges  : c'est celle qui affecte la forme d'un champignon ou d'une enclume et qui surmonte les cumulus. Elle a reçu des météorologistes le nom de trombe intemubaire; sa formation est attribuée à l'action du soleil sur la surface supérieure des Gouches nuageuses de cumulus: «Lorsque le mauvais temps est prochain, dit M. Rozet, les cirrus descendent à l'état de cirro-stralus, et de la surface supérieure des cumulus s'élèvent des colonnes qui, parvenues à une certaine hauteur, s'étalent en champignons.  » Il paraît cer-tain que l'électricité y joue un rôle très important; elle est pro-bablement conduite, parles trombes internubaires, des hautes régions où, d'après les aéronautes, elle existe à l'état positif avec une tension toujours croissante, vers la région des cumulus for-més parles vapeurs de la surface terrestre, qui sont chargées d'électricité négative. L'équilibre rompu est rétabli par les orages. Toutefois, d'après M. Rozet, il y a des cas où les couches de cirrus et de cumulus, mlieu de communiquer par une trombe inter-nubaire, se rapprochent assez pour que de fortes décharges élec-triques s'établissent entre elles.

Franklin et de Saussure avaient déjà fait cette remarque que les orages n'apparaissent jamais lorsqu'il n'existe qu'une seule couche de nuages.


Il est cependant une certaine forme de nuage orageux qui n'est pas rare et qui semble à elle seule renfermer la foudre dans son sein  : nous voulons parler des grains arqués. Ces grains, comme leur nom l'indique, ont la forme d'un grand arc noir, générale-ment assez surbaissé, dont les deux pieds semblent toucher le sol, et qui marche avec rapidité suivant une trajectoire perpendicu-laire à la ligne qui joindrait les deux pieds de l'arc. Le plan de cet arc n'est pas vertical, il est toujours incliné en avant  ; le bord in-férieur du nuage est nettement tracé et le segment qu'il em-brasse est généralement d'un blanc brillant; le bord supérieur, au contraire , est assez diffus, surtout au sommet de l'arc, qui est toujours-moins sombre que les pieds. Ceux-ci sont au contraire très noirs et lancent la foudre et la grêle à torrents, tandis que, sous la voûte, on ne reçoit qu'une pluie, souvent diluvienne il est vrai. Combien de temps ce nuage conserve-t-îl sa forme? Sans doute les inégalités du sol le déforment ou le divi-sent. Dans ce dernier cas, l'arc se rompt à sa partie supérieure, les deux portions d'arc se résolvent en pluie ou sont attirées par leurs pieds respectifs  ; on a alors deux orages séparés qui chemi-nent chacun de leur côté. Même quand les grains arqués sont le mieux formés, la partie supérieure est toujours plus claire que les pieds, ce qui dénote une tendance à la rupture de l'arc.

Ces grains produisent aussi la saute de vent au N.-O., par la-quelle se termine fréquemment dans nos pays le mauvais temps de S.-O. Ils sont très connus des marins et nous nous étonnons du silence des auteurs à leur sujet; ils ne sont pas particuliers à l'Océan, puisque nous en avons observé assez souvent en Lorraine depuis 1878.

La foudre et la grêle

Nous voici amené à parler maintenant des chutes de foudre et de la grêle.

A propos du tonnerre, nous ne répéterons pas ce que tout le monde sait de la préférence que la foudre semble avoir pour les édifices élevés, les objets métalliques, les arbres, surtout ceux qui sont isolés, et du danger qu'il y a de se réfugier sous leur abri. Nous ajouterons cependant une remarque sur laquelle M. Pierson, ancien instituteur à Vézelise, a appelé notre attention et qui nous semble avoir quelque fondement, si nous en croyons nos propres souvenirs; à savoir que, parmi les arbres qui bordent les routes, ceux qui sont le plus fréquemment foudroyés sont ceux qui se trouvent dans les parties coudées ou les bifurcations des chemins. Il est bon d'en avertir les voyageurs et les travailleurs des champs.

En dehors de la question d'emplacement, y a-t-il des essences que le tonnerre semble préférer? D'après les observations de M. Golladon, de Genève, l'arbre le plus, souvent attaqué est le peuplier, dont le sommet ne garde aucune trace du passage du fluide, ce qui prouve que cette espèce est douée d'un pouvoir conducteur plus grand que celui des autres. Le chêne, notamment, quand la foudre tombe sur lui, perd sa partie supérieure. L'orme, au contraire, quoique frappé plus haut que le peuplier, garde, comme celui-ci, intactes les menues branches de sa cime. M. Golladon a constaté que les jeunes poiriers survivent aux attaques de la foudre, et que les vieux y succombent  ; ce qui semble une preuve delà supériorité du pouvoir conducteur des jeunes branches. La conséquence pratique que l'auteur tire de ses obser-vations est qu'il convient d'employer le peuplier comme paratonnerre près des habitations, en ayant soin de mettre leurs racines en communication avec une source ou avec un terrain humide. Autrement il pourrait se faire que la foudre quittât le peuplier poursuivre quelque autre direction, comme il est arrivé dans un cas où on l'a vue passer au travers d'une maison pour gagner la mare voisine

Il existe aux portes de Nancy un endroit où l'on peut vérifier' les propositions qui précèdent: les peupliers qui bordent la route de Toul, entre la ferme de M. Gœtzmann et l'auberge des Quatre-Vents et même plus loin, jusqu'à la descente des Baraques, sont assez souvent abîmés par la foudre, qui leur casse des branches ou arrache de grandes bandes d'écorce à leurs troncs, toujours en respectant la cime; et jamais, à notre connaissance, le tonnerre n'est tombé sur la ferme ni sur l'auberge, toutes deux dépourvues de paratonnerre.

Il est un phénomène assez curieux et encore inexpliqué, que chacun peut constater à Nancy sur la courbe des petits baromètres enregistreurs qui fonctionnent à l'étalage des opticiens  : c'est que chaque coup de tonnerre s'y trouve inscrit par une augmentation brusque et momentanée de la pression, et le trait que décrit la plume fait en ce point un petit crochet vers le haut, du moins dans les orages d'été. Dans les orages d'hiver, ce crochet ne se remarque que quand le tonnerre accompagne le grain de saute de vent au N.-O.

Quant à la grêle, nous ne dirons pas comment elle se forme, pour un bon motif, c'est qu'on n'en sait rien. Bien des explications en ont été données depuis la théorie de la « danse des pan-lins  » de Volta. Dans' ces dernières années, M. Faye avait émis sur la grêle une théorie qui semblait devoir conquérir tous les suffrages (Annuaire du Bureau des longitudes pour l'an 1877), quand M. Colladon est venu expliquer la formation des grêlons par un phénomène analogue à celui qui a produit le verglas de surfusion de janvier 1879. Cette idée est en train de succéder à la théorie de M. Faye, mais il s'en faut de beaucoup qu'on doive la regarder comme un fait définitivement acquis à la science. M. Colladon, pas plus que M.. Faye, n'explique pourquoi la grêle ne tombe que très rarement la nuit.

Les théories importent peu, du reste, aux habitants des campagnes, et, fidèle à l'esprit dans lequel est conçue cette note, nous nous bornerons à enregistrer les faits observés.

Comment se répartit la .grêle à la surface du sol et quelle est à cet égard l'influence de la configuration du terrain  ?

Nous ne pouvons mieux faire, pour répondre à cette question, que de reproduire ce qu'en dit M. Lespiaull, dans son Happort sur les orages de l'année iS18 dans le S.-O. de la France, en ajoutant que nos observations nous ont conduit au même résultat.

«  La route des nuages de grêle se dessine ordinairement sur la carte générale d'un pays par une bande plus ou moins courbée en arc de cercle [4] presque toujours assez étroite, mais dont la longueur dépasse souvent 30 ou 40 lieues. Il suit de là que, si sur une carte départementale on se borne à marquer d'un point noir chacune des communes grêlées, la région atteinte semble généralement comprise entre deux bords parallèles droits ou presque droits, dont la position est mathématiquement liée à celle d'un centre de dépression très éloigné.  »
« Ces parallèles traversent indifféremment plateaux et vallées, et il semble par conséquent, au premier abord, que les reliefs du sol ne doivent avoir aucune influence sur la distribution du fléau. En outre, le centre de dépression pouvant se former partout, on serait tenté de croire que tous les points d'une même région sont également exposés à la grêle. »
«  Telle n'est pas cependant l'opinion des observateurs les plus intéressés, c'est-à-dire des agriculteurs[5]. Ils s'accordent à recon-naître que telle contrée est absolument indemne, que telle autre est constamment ravagée; que, dans un département, un canton donné, la grêle suit'presque toujours certaines routes détermi-nées, du moins.pendant une longue série d'années; qu'enfin tel ou tel coteau, telle ou telle forêt, semble jouir du privilège de diviser les orages et de protéger les champs qui sont en arrière.  »
«  Ce n'est que par une étude approfondie des bulletins d'orages et par un tracé qui multiplie autant que possible, sur les cartes, les points noirs en raison de l'intensité des ravages, que l'on peut se rendre compte des causes de cette discordance. On reconnaît alors que, dans le tourbillon orageux qui les porte, les nuages de grêle occupent généralement une zone assez étendue pour que leur courant ne puisse être détourné dans son ensemble de sa di-rection générale par les reliefs du sol,- mais qu'en revanche ces reliefs ont une influence énorme sur la marche des divers filets de nuages dans l'intérieur de la zone, influence d'où résultent les particularités et les contradictions apparentes qui ont été rappelées plus haut. »
«  La comparaison attentive et détaillée des observations montre que, toutes choses égales d'ailleurs, les vallées sont plus sou-vent et plus fortement atteintes par Ta grêle que les coteaux et les plateaux voisins, comme si une certaine profondeur du sol au-dessous des nuages était nécessaire, ou tout au moins très favo-rable à la complète formation et à la cBute des grêlons. Cette comparaison montre que les nuages de grêle ont une tendance marquée à suivre les directions des vallées qu'ils rencontrent sur leur route, mais qu'ils n'éprouvent là qu'une déviation momenta-née, à la suite de laquelle ils se trouvent entraînés de nouveau dans la direction générale du tourbillon.  »
«Par exemple, une vallée se trouve-t-elle placée dans l'axe de la zone à grêle ou simplement peu inclinée sur cet axe, les nuages à grêle semblent s'engouffrer dans cette vallée, comme des feuilles mortes poussées par le vent dans les fossés d'une route. Se ren-contre-t-il un éperon qui subdivise la vallée, l'orage se subdivise aussi, la zone atteinte s'élargit et les deux vallons secondaires sont ravagés à leur tour, du moins dans toute l'étendue qui se trouve dans l'intérieur de cette zone.  »
«  Cette influence considérable des vallées situées dans la direc-tion de la zone grêlée se retrouve, bien qu'à un moindre degré, dans les vallées transversaies. Lorsque les nuages viennent à pas-ser au-dessus de ces vallées, ils paraissent avoir une tendance à s'abaisser, à s'épancher pour ainsi dire des deux côtés delà zone, de sorte que cette zone est plus large dans la vallée que sur les plateaux, que les ravages sont plus considérables, et qu'enfin les. observateurs locaux se trompent souvent sur la direction même du fléau et se persuadent,que la grêle a tout simplement descendu ou remonté la vallée qu'ils habitent.  »
«  En résumé, on. pourrait donner une image physique de la ré-partition de la grêle sur les coteaux et les vallées qui se trouvent sur le parcours des nuages en répandant une traînée régulière de sable sur un sol raboteux [6]. Cette traînée figure le phénomène tel qu'il se présente sur les cartes, où l'on se borne à marquer d'un point noir chacune des communes atteintes. Mais, si l'on veut voir le phénomène tel qu'il est en réalité, il faut passer la main le long de cette bande, de manière à faire entrer la plus grande partie des grains de sable dans les ornières. On aura ainsi une représentation approchée des ravages occasionnés par la grêle.  ».

Comme nous le disions plus haut, c'est identiquement ce que nous avons remarqué nous-même en dressant des cartes d'orages.

Hauteur et vitesse des orages

Quelle est la hauteur des orages  ? On voit les uns traverser la France dans une grande partie de son étendue, sans subir de dé-viations bien marquées par l'effet des montagnes et des vallées au-dessus desquelles ils passent  : dans ce cas, les nuées orageuses restent suspendues à une grande hauteur. D'autres fois, au con-traire, ils se fractionnent à la rencontre des moindres accidents de terrain, comme les courants superficiels au milieu desquels ils voyagent. C'est dans ces dernières circonstances que les décharges électriques à la surface du sol sont le plus fréquentes. La nuée orageuse peut même marcher en s'appuyant sans cesse sur le sol; il nous a semblé que tel était le cas des pieds du grain arqué.

Quant à la vitesse de translation des orages, elle est très varia-ble  : quelques-uns ont une marche très lente, mais le plus souvent ils se transportent avec une vitesse dont la moyenne est, d'après M. Mascart, environ 35 à 50 kilomètres à l'heure.

Trajectoire des orages en Meurthe-et-Moselle

Le moment est venu d'examiner quelle est, à la surface de notre département, les trajectoires habituelles des orages et les points où ils exercent le plus fréquemment leurs ravages.

Le plus grand nombre des orages abordent le département par le plateau de Golombey, suivent les côtes de la rive gauche de là Bouvade depuis Mont-l'Étroit jusqu'à To.ul, puis enfilent la vallée resserrée de la Moselle de Toul à Pompey, et de là gagnent la Seille, soit par Custines et Leyr, soit par la vallée de TAmezule, soit par ces deux routes à la fois, l'orage se trouvant partagé en deux par la côte de Bouxières.

D'autres orages, en assez grand nombre, viennent directement de l'Ouest par Foug, suivent la vallée de l'Ingressin et arrivent, à Toul où ils se rencontrent souvent avec un orage venu de Colombey, ce qui donne lieu à une plus grande violence du météore, ou à un tourbillon local.

Le promontoire du plateau de Haye, qui est situé dans le coude brusque que fait la Moselle à Toul, divise presque toujours en deux les orages venus de l'Ouest. Une partie enfile la vallée de Liverdun et nous ramène au cas précédent, l'autre partie remonte la Moselle jusqu'à Pont-Saint-Vincent et continue son chemin vers l'Est en passant à peu de distance au Nord de Lunéville. Nancy se trouve donc protégé des orages par le plateau de Haye. Dans cette ville on constate leur présence, rarement leurs dégâts; la grêle y est assez rare et peu nuisible.

Des orages assez nombreux nous arrivent aussi du Sud en sui-vant les côtes à gauche du Brénon ou la vallée du Madon  : par l'une ou par l'autre de ces deux routes, ou par toutes deux à la fois, ils arrivent à Pont-Saint-Vincent et passent de la Moselle à la Meurthe. en franchissant le col du Mauvais-Lieu, traversent la Meurthe vers Jarville ou Laneuveville et gagnent la Seille en pas-sant à Laneuvelotte et Brin-sur-Seille. Ces deux localités voient souvent la rencontre d'un orage ayant ainsi passé au Sud de Nancy avec un autre ayant passé au Nord. Que de fois, quand on est sur une côte près de Nancy, au plateau de Malzéviile, *par exemple, ne voit-on pas de chaque côté des masses de nuages sombres et orageux passer, dans le Nord, au-dessus delà vallée de la Moselle et dans le Sud, vers Laneuveville et Saint-Nicolas, tandis qu'on est- soi-même épargné !

Un orage venu par le Madon peut se rencontrer avec un autre venu de l'Ouest et remontant la Moselle ; alors, au lieu de conti-nuer son chemin vers le Nord, le premier est entraîné avec le se-cond vers l'Est; tous deux réunis franchissent la Meurthe à Saint-Nicolas ou Dombasle et vont ravager les campagnes du Nord de Lunéville.

Enfin, les orages qui abordent le département plus au INord sui-vent la vallée de l'Àche ou Esse, ou celle du Rupt-de-Mad, rava-gent fréquemment les flancs des côtes de Pont-à-Mousson à Pagny-sur-Moselle ou gagnent Nomeny.

Dans l'arrondissement de Briey, notre département est si étroit et les orages marchent si rapidement, qu'il devient très difficile de fixer avec précision leur trajectoire. Toutefois, étant donnée la tendance qu'ont les orages à suivre les vallées, surtout quand celles-ci sont orientées du S.-O. au N.-E., on peut, sans trop s'aven-turer, indiquer les vallées de l'Orne et de la Chiers comme parti-culièrement exposées, ainsi que la vallée qui, au Sud de Gham-bley (point le plus étroit de notre département), forme comme une coupure dans nos plateaux jurassiques1 et contient les com-munes de Dampvitoux, Dommartin-la-Chapelle et Saint-Julien-lès-Gorze.

Quant à l'angle S.-E. du département, qui comprend les can-tons de Baccarat, Blâmont et Cirey, il a rarement affaire aux orages que nous venons d'examiner. Ces cantons sont le plus sou-vent visités par des orages venus du département des Vosges et cheminant du S.-S.-O. au N.-N.-E. le long du versant ouest de la chaîne des Vosges. Toutefois, il peut y avoir rencontre avec un orage venu de l'Ouest par Lunéville.

Voilà ce que le dépouillement des bulletins fournis par les ins-tituteurs nous apprend sur la marche la plus fréquente des orages. Dans cette énumération, nous avons considéré, comme des orages séparés, les différents courants partiels dont l'ensemble constitue un seul météore, ainsi que nous l'apprennent les cartes dressées par le Bureau central à Paris et qui embrassent toute la France.

Les endroits les plus menacés

Voyons à présent quels sont les points les plus menacés. Nous avons déjà dit qu'à la rencontre de deux orages se produit presque toujours un tourbillon local; c'est là que la grêle tombe avec le plus d'abondance et qu'elle est chassée avec le plus de force. Nous avons cité quelques-uns de ces points de rencontre, et de tout ce qui précède il résulte que les localités les plus en danger sont celles qui se trouvent au confluent de vallées ouvertes vers l'Ouest et vers le Sud. Mais tous les orages ne passent pas à une altitude assez faible pour être influencés dans leur marche parles accidents du sol. Quelques-uns, nous l'avons vu, voyagent à une hauteur assez grande pour franchir en ligne droite montagnes et vallées: deux de ces orages peuvent alors se rencontrer au-des-sus de n'importe quel point, aussi aucune localité ne peut-elle se prétendre absolument à l'abri. Cependant ce dernier cas est plus rare.

Il existe d'autres points qui donnent lieu, sinon à un tourbillon, du moins à une recrudescence momentanée et locale de la violence de la tempête, ce sont les promontoires qui regardent vers l'Ouest et qui ont devant eux, soit une vallée suivie par les orages, soit une plaine où ceux-ci cheminent jusque-là sans obstacle. Ces promontoires divisent les courants orageux en protégeant les campagnes situées derrière eux, mais les cultures qui s'étendent en avant de leur versant occidental sont exposées à toute la fureur du météore.

Une autre remarque, faite avant nous, et que nos recherches semblent confirmer, c'est que ce n'est pas le fond même de la vallée qui a le plus à souffrir, mais le versant des coteaux, à mi-côte à peu près. Physiquement, nous ne pouvons nous expliquer ce fait, mais il a frappé bien des personnes et a donné naissance au préjugé que le minerai de fer, qui affleure généralement à mi-côte de nos versants lorrains, attirait les orages. Nous n'avons pas besoin de rappeler que ce minerai n'a aucune des propriétés du métal et qu'il laisse absolument indifférente l'aiguille aimantée la plus sensible.

Le danger, que l'on dit être plus grand sur les flancs des coteaux, ne viendrait-il pas simplement d'une illusion causée par la constitution géologique de notre sol et la nature des cultures qu'il porte  ?

On sait que, d'une façon générale, le bas de nos côtes est formé d'argiles ou de marnes appartenant au lias, puis vient le minerai de fer en couche mince, enfin le calcaire oolithique couronnant nos plateaux. Or les sources affleurant à mi-côte, entre le lias et l'oolithe, c'est à ce niveau que se sont bâtis nos villages, et autour de ceux-ci que sont situées les cultures. Le fond des vallées est généralement occupé par des prairies ou des centres industriels qui ne craignent aucunement la grêle; quant au sommet des plateaux, il est le plus souvent boisé. Que résulte-t-il de cet état de choses? C'est que, quand survient un orage, tous les dégâts signalés sont indiqués comme ayant eu lieu à mi-côte. Peut-être ne faut-il pas en conclure que le fond de la vallée n'a rien éprouvé.

Ceci nous amène à parler de l'influence possible de la nature du sous-sol. Il nous semble évident, à priori, qu'au-dessus d'un • sous-sol argileux et peu incKné, où les eaux, absorbées plus lentement, séjournent et entretiennent la couche superficielle dans un certain état d'humidité, l'air doit être plus humide qu'au-dessus d'un sol calcaire aussi fissuré et perméable que oolithe. Les masses d'air humide qui passent à proximité d'un tel sol doivent atteindre plus facilement leur degré de saturation; de là des condensations brusques qui ne sont probablement pas étrangères à la plus grande violence de la tempête orageuse en certaines localités que dans d'autres. Peut-être y a-t-il là l'explication de ce fait que les communes au Nord de Lunéville, dont le sol est com-posé de marnes irisées et d'argiles gypseuses, sont un véritable rendez-vous d'orages; il est rare qu'une année se passe sans que nous ayons à enregistrer de ce côté des dégâts considérables, tandis que celte ville elle-même et les communes situées au Sud, sur un sol d'alluvions caillouteuses ou de muschelkalk, ont bien moins à souffrir.

Comment se protéger ?

Nous sommes arrivé au terme de cette étude et nous nous de-mandons, en terminant, ce qu'il est possible à l'homme de faire pour empêcher des malheurs analogues à ceux auxquels nous avons fait allusion au début.

Contre la grêle, hélas  ! rien. « On a proposé des paragrêles, dit M. Marié-Davy, espèces de paratonnerres économiquement construits et dont on couvrirait le sol. C'est là une question très grave et qui exige de très sérieuses études. Un paragrêle, en supposant qu'il fût efficace, aurait pour premier effet de faire tomber la grêle là où il serait placé, parce qu'en désélectrisant le nuage inférieur, il lui enlèverait la force qui tient les grêlons suspendus. Empêcher Ja grêle de se former est une pensée chimérique,parce que le phénomène prend naissance à des hauteurs inaccessibles à nos moyens d'action. Il suffirait, d'ailleurs, si cela était possible, d'empêcher les grêlons d'atteindre des dimensions désastreuses et, par conséquent, de hâter leur chute. C'est à des paragrêles naturels, comme les arbres, qu'il faudrait songer; mais la première chose à faire est d'étudier les circonstances favorables à la chute des grêles, circonstances que nous ignorons encore.  »

M. Riniker, conseiller cantonal et forestier-chef d'Argovie, en Suisse, affirme avoir constaté à la suite de recherches nombreuses, que, même en plaine, un bois d'arbres résineux change en pluie un orage de grêle; il pense même qu'un rideau de conifères, sans avoir une grande largeur, suffit à produire ce résultat. Les essences feuillues auraient, d'après lui, une action infiniment moindre. Il n'existe pas de bois de conifères dans nos environs, aussi n'ai-je pu vérifier ce qu'avance M. Riniker; c'est une étude à recommander aux personnes mieux placées que nous[7]. Si telle est réellement la propriété des bois de sapins, il sera tout simple de protéger d'un rideau de ces arbres les communes fréquemment éprouvées.

Mais si l'on ne peut empêcher la grêle, du moins, dans l'état actuel de la science, on pourrait peut-être annoncer les "orages avec plus de précision qu'on ne l'a fait jusqu'à présent; cela servirait encore à mettre bien des récoltes à l'abri, en indiquant le moment de les couper et de les rentrer sans pertes ni contrariétés.

Examinons cette dernière question et, pour déblayer le terrain, rejetons tout d'abord la périodicité, à laquelle se cramponnent depuis longtemps bien des chercheurs, et qui n'a jamais rien donné. On a fait, par exemple, beaucoup de bruit autour delà date du 16 juillet: ce jour-là,un orage, a-t-on dit, est inévitable. Il est vrai que, pour se donner raison, on rangeait sous l'influence du 16 la veille et le lendemain, le 15 et le 17. Je crois même qu'on a touché un petit peu au 14 et au 18. A ce compte-là, on peut en dire autant de tous les jours de la saison chaude; or, en 1883 en particulier, la journée du 16 s'est passée sans orage, du moins chez nous  ; il a même fait très froid.

Frappons plutôt à une autre porte. Le Bureau central nous annonce bien les orages que j'appellerai orages voyageurs, et qui traversent la France à la façon des grandes dépressions de la saison d'hiver, mais les circonstances locales de ces orages, il ne peut nous les indiquer ; il lui est impossible de nous dire si la vallée du Madon ou celle du Rurpt-de-Mad est plus sérieusement menacée. L'impuissance du Bureau central est encore bien plus évidente pour le cas des orages sporadiques, qui tiennent sans doute une situation générale' orageuse, mais prennent naissance en des points qu'on ne peut désigner d'avance à Paris.

Peut-être les Commissions météorologiques départementales pourraient-elles le faire,-en procédant de la façon suivante:

Avant tout, bien étudier la marche habituelle des orages à la surface du sol, en compulsant le plus grand nombre de bulletins que l'on pourra donner à remplir aux instituteurs. On abrégerait singulièrement ce travail préparatoire si l'on pouvait obtenir des Compagnies d'assurances sur la grêle les renseignements statistiques qu'elles possèdent  ; mais il est plus que probable que ces Sociétés se garderaient bien de tarir les sources de leurs bénéfices en indiquant quelles sont les communes fatalement vouées à la grêle et celles qui ne sont jamais visitées par le fléau. Aussi ne doit-on compter que sur les recherches que l'on aura faites soi-même.

Une fois en possession de ce document, chaque Commission départementale confierait des thermométrographes au plus grand nombre possible d'observateurs de bonne volonté, à charge par ceux-ci de télégraphier deux fois par jour à la Commission la température observée vers le lever et le coucher du soleil, ainsi, que les maxima et les minima. Une personne chargée du service des orages au chef-lieu, porterait dès le matin ces données sur une carte du département en joignant par un trait tous les points où la température se serait trouvée la même.- Quand on serait amené à tracer une courbe fermée ou seulement des courbes ou-vertes, mais concaves et concentriques, entourant une contrée de température plus élevée que celle des régions voisines, on pour-rait, en suivant la marche de l'électricité atmosphérique au moyen de l1 électromètre de Thomson ou de celui de M. Mascart, en s'aidant des généralités contenues dans la dépêche de Paris arrivée le veille et du bulletin quotidien de l'Observatoire, voir si ce maximum thermal doit donner naissance à un orage en ce point dans le courant de la journée. Dans le cas de l'affirmative, la connaissance que l'on aurait acquise antérieurement, de la trajectoire habituelle des orages, indiquant quelles sont les communes menacées, on pourrait immédiatement télégraphier à celles-ci le danger qu'elles courent.

Ce n'est pas tout, il faudrait encore qu'entre départements voisins, les Commissions s'avertissent mutuellement quand il y a lieu, car un orage qui nous arrive par l'Ouest vient de la Meuse; ceux qui nous arrivent du Sud viennent des Vosges.

Nous pensons que, de cette façon, et quand le personnel serait suffisamment exercé, on sauverait peut-être bien des récoltes. Mais c'est sans espoir, et seulement au point de vue scientifique, que nous nous décidons à indiquer cette solution, car elle rencontrera longtemps deux obstacles insurmontables: d'abord l'argent  : il en faudra beaucoup, sans compter la franchise télégraphique absolument nécessaire; ensuite, ce que nous proposons est une sorte de décentralisation du service des avertissements, décentralisation pour laquelle la météorologie n'est pas mûre, cette science ne comptant pas un assez grand nombre d'adeptes.

Pour ne pas rester sur cette pensée décourageante, nous ter-minerons en rappelant que, d'après l'expérience, les années propices au point de vue agricole sont celles où les orages ont été fréquents pendant la belle saison  : les ravages qu'ils font sont la plupart du temps étroitement localisés, et ne causent que des pertes négligeables en présence du rendement, supérieur des récoltes dans la grande étendue de pays soumise au régime orageux.

Notes de l'article

  1. De Tastes
  2. Rapport sur les orages de l'année 1879 dans le département d'Indre-et-Loire.
  3. On sait à Nancy que les Vosges s'aperçoivent nettement quand il va y avoir un orage, ou au moins de la pluie.
  4. Dans le cas du grain arqué examiné plus haut, il y aurait deux bandes parallèles; ce cas s'observe assez souvent.
  5. Et des Compagnies d'assurances sur la grêle.
  6. Ou mieux encore sur une carte en relief.
  7. Nous la recommandons à nos collègues des Vosges

Iconographie complémentaire

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de droite à gauche Pont-Saint-Vincent, le col du Mauvais-Lieu, Jerville

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Cette société, installée à Nancy en 1870, a pris la suite de la Société des sciences naturelles de Strasbourg. Elle est devenue l'Académie lorraine des sciences.
  2. Ils peuvent donc être modifiés en vue d'améliorer la lisibilité de l'article.
  3. Kaemtz (Ludwig Friedrich), méteorologiste né à Treptow le 11 janvier 1801, mort à Saint-Pétersbourg le 20 décembre 1867.