Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LXVIII

De Wicri Chanson de Roland
< Chanson de Roland‎ | Manuscrit d'Oxford
Révision datée du 4 août 2021 à 09:00 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Transcription et traduction par Léon Gautier (1872))

Cette page concerne la laisse LXVIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit


 
Page31-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg
Page32-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)


LXIX

860 Li niés Marsilie il est venuz avant Au premier rang s’avance le neveu de Marsile,
Sur un mulet, od un bastun tuchanz. Sur un mulet qu’il aiguillonne d’un bâton.
Dist à sun uncle belement en riant : À son oncle il a dit bellement en riant :
« Bel sire reis, jo vus ai servit tant, « Beau sire roi, je vous ai bien servi ;
« Si’n ai oüt e peines e ahans,
« J’ai dû subir pour vous bien des peines, bien des douleurs :
865 « Faites batailles e vencues en champ ;
« J’ai livré pour vous bien des batailles, et j’en ai bien gagné !
« Dunez m’ un fieu : ço est li colps de Rollant.
« Frapper Roland, voilà toute la récompense que je vous demande.
« Jo l’ ocirai à mun espiet trenchant, « Oui, je le tuerai du tranchant de ma lance,
« Se Mahumet me voelt estre guaranz ; « Si Mahomet me veut aider,
« De tute Espaigne aquiterai les pans, « Et je délivrerai toutes les cités de l’Espagne,
870 « Des porz d’Espaigne entresqu’à Durestant. « Depuis ces défilés jusqu’à Durestant.
« Lasserat Carles, si recrerrunt si Franc ; « Charles sera épuisé, les Français se rendront,
« Ja n’averez guere en tut vostre vivant. » « Et plus n’aurez de guerre en toute votre vie ! »
Li reis Marsilies l’en ad dunet le guant. Aoi. Le roi Marsile alors lui tend le gant.

Transcription commentée de Francisque Michel

Voir aussi

Sur ce wiki :