Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XLIII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XLIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse XLIII (43) est contenue sur les feuillets 10 verso puis 11 recto du manuscrit.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


XLIII

« — Bel sire Guene, dist Marsilies li Reis, « — Beau sire Ganelon, dit le roi Marsile,
« Jo ai tel gent, plus bele ne verreiz ; « Mon peuple est le plus beau qu’on puisse voir.
565 « Quatre cenz milie chevalers puis aveir : « Je puis avoir quatre cent mille chevaliers
« Puis m’en cumbatre à Carle et à Franceis. » « Pour engager la lutte avec Charlemagne et les Français.
Guenes respunt : « Ne vus à ceste feiz !
« — Ce n’est pas encore cette fois, répond Ganelon, que vous les vaincrez :
« De voz païens mult grant perte i avereiz. « Vous y perdrez des milliers de vos païens.
« Lessez la folie, tenez vus al saveir ; « Laissez cette folie, et tenez-vous à la sagesse.
570 « L’Emperéur tant li dunez aveir, « Donnez tant d’argent à l’Empereur,
« N’i ait Franceis ki tut ne s’en merveilt. « Que les Français en soient tout émerveillés.
« Pur .xx. ostages, que li enveiereiz, « Envoyez-lui vingt otages...
« En dulce France s’en repairerat li Reis ; « Charles s’en ira en douce France
« Sa rere-guarde lerrat derere sei, « Et laissera derrière lui son arrière-garde.
575 « Ert i sis niés, li quens Rollanz, ço crei, « Je crois bien que son neveu Roland en fera partie,
« E Olivers, li proz e li curteis ; « Avec Olivier, le courtois et le preux.
« Mort sunt li cunte, se est ki mei en creit. « Si vous voulez m’en croire, les deux comtes sont morts.
« Carles verrat sun grant orguill cadeir, « Charles, par là, verra tomber son grand orgueil,
« N’averat talent que jamais vus guerreit. » Aoi. « Et n’aura plus envie de jamais vous combattre. »

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