Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXXX
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 31 verso du manuscrit. Elle démarre sur la deuxième lettrine C. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
Source : Wikisource[1]
CXXXII | |||
Ço dist Rollanz : « Pur quei me portez ire ? » | « — Pourquoi me garder rancune ? dit Roland. | ||
E cil respunt : « Cumpainz, vus le feïstes ; | « — C’est votre faute, lui répond Olivier ; | ||
« Kar vasselage par sens nen est folie ; | « Le courage sensé n’a rien de commun avec la démence, | ||
1725 | « Melz valt mesure que ne fait estultie. | « Et la mesure vaut mieux que la fureur ; | |
« Franceis sunt mort par vostre legerie ; | « Si tant de Français sont morts, c’est votre folie qui les a tués.
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« Carles jamais de nus n’averat servise. | « Et voilà que maintenant nous ne pourrons plus servir l’Empereur.
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« Se m’ créissez, venuz i fust mis sire, | « Si vous m’aviez cru, notre seigneur serait ici ; | ||
« Ceste bataille oüssum faite e prise ; | « Nous aurions livré, nous aurions gagné cette bataille ; | ||
1730 | « U pris u morz i fust li reis Marsilies. | « Le roi Marsile eût été pris et tué. | |
« Vostre proecce, Rollant, mar la veïsmes ! | « Ah ! votre vaillance, Roland, nous sera bien funeste ; | ||
« Carles li magnes de vus n’averat aïe, | « Désormais vous ne pourrez rien faire pour Charlemagne, | ||
« N’ert mais tels hom desqu’à Deu juise ; | « Charlemagne, l’homme le plus grand que l’on verra d’ici au Jugement.
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« Vus i murrez, e France en ert hunie ; | « Pour vous, vous allez mourir, et la France en va tomber dans le déshonneur.
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1735 | « Hoi nus defalt la leials cumpaignie, | « Puis, c’est aujourd’hui que va finir notre loyale amitié : | |
« Einz le vespere ert mult grefs la departie. » | Aoi. | « Avant ce soir, ami, nous serons séparés, et bien douloureusement ! »
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Voir aussi
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