Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCLXIX

De Wicri Chanson de Roland
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Révision datée du 13 avril 2022 à 09:54 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Transcription et traduction par Léon Gautier (1872))

Cette page introduit la laisse CCLXIX (269) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur les feuillets 65 verso puis 66 recto du manuscrit.

Elle démarre sur la lettrine G.

Elle est numérotée :

  • CCLXVIII chez Francisque Michel (page 111).
  • CCLXIX chez Léon Gautier,
  • CCLXVI chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)

Source : WikiSource [1]


CCLXIX

Granz est li chalz, si se levet la puldre. La chaleur est grande, la poussière s’élève ;
Païen s’en fuient, e Franceis les anguissent ;
Les païens sont en fuite, et les Français sont là, sur leurs pas, qui les pressent angoisseusement ;
3635 Li enchalz duret d’ici qu’en Sarraguce. Jusqu’à Saragosse dure cette poursuite.
En sum sa tur muntée est Bramimunde, Au haut de sa tour est montée Bramimonde,
Ensembl’od li si clerc e si canunje Avec ses chanoines et ses clercs,
De false lei, que Deus n’enamat unkes ; Ceux de la loi mauvaise et que Dieu n’aime point,
Ordres nen unt ne en lur chefs curunes.
Ceux qu’un sacrement n’a pas ordonnés, et qui ne portent pas la tonsure sur leurs têtes.
3640 Quant ele vit Arrabiz si cunfundre, Et, quand la Reine aperçoit la déroute des païens :
A halte voiz s’escrie : « Aïez nus, Mahume ! « À l’aide, Mahomet ! s’écrie-t-elle d’une voix perçante.
« E ! gentilz reis, ja sunt vencut noz hume, « Ah ! noble roi, nos hommes sont vaincus ;
« Li Amiralz ocis à si grant hunte ! » « L’Émir est mort honteusement. »
Quant l’ot Marsilies, vers sa pareit se turnet, Marsile l’entend, se tourne vers le mur,
3645 Pluret des oilz, tute sa chere enbrunket, Se cache le visage et pleure de ses yeux,
Morz est de doel. Si cum pecchet l’encumbret,
Puis meurt de douleur. Et, comme il est sous le poids du péché,
L’anme de lui as vifs diables dunet. Aoi. Les diables vivants s’emparent de son âme.

Voir aussi

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