Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXLVIII
De Wicri Chanson de Roland
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 36 (recto puis verso) du manuscrit. Elle démarre par une lettrine A. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
- Source : WikiSource [1]
CL | |||
As vus Rollant sur sun cheval pasmet, | Voyez-vous Roland, là, pâmé sur son cheval, | ||
1990 | E Oliver ki est à mort naffrez. | Et Olivier, qui est blessé à mort ? | |
Tant ad seinet, li oil li sunt trublet : | Il a tant saigné que sa vue en est trouble ; | ||
Ne loinz ne près ne poet veeir si cler | Ni de près, ni de loin, ne voit plus assez clair | ||
Que reconoistre puisset nul hume mortel ; | Pour reconnaître homme qui vive. | ||
Sun cumpaignun, cum il l’ad encuntret, | Le voilà qui rencontre son compagnon Roland ; | ||
1995 | Si l’ fiert amunt sur l’ helme ad or gemmet, | Sur le heaume doré il frappe un coup terrible, | |
Tut li detrenchet d’ici que à l’ nasel, | Qui le fend en deux jusqu’au nasal, | ||
Mais en la teste ne l’ad mie adeset. | Mais qui, par bonheur, ne pénètre pas en la tête. | ||
A icel colp l’ ad Rollanz reguardet, | À ce coup, Roland l’a regardé, | ||
Si li demandet dulcement e suef : | Et doucement, doucement, lui fait cette demande : | ||
2000 | « Sire cumpainz, faites le vus de gret ? | « Mon compagnon, l’avez-vous fait exprès ? | |
« Ja est ço Rollanz, ki tant vus soelt amer ; | « Je suis Roland, celui qui tant vous aime : | ||
« Par nule guise ne m’aviez desfiet. » | « Vous ne m’aviez pas défié, que je sache ? | ||
Dist Olivers : « Or vus oi jo parler ; | « — Je vous entends, dit Olivier, je vous entends parler, | ||
« Jo ne vus vei : veiet vus damnes Deus ! | « Mais point ne vous vois : Dieu vous conduise, ami. | ||
2005 | « Ferut vus ai : kar le me pardunez. » | « Je vous ai frappé, pardonnez-le-moi. | |
Rollanz respunt : « Jo n’ai nient de mal ; | « — Je n’ai pas de mal, répond Roland ; | ||
« Jo l’ vus parduins ici e devant Deu. » | « Je vous pardonne ici et devant Dieu. » | ||
A icel mot l’uns à l’ altre ad clinet ; | À ce mot, ils s’inclinent l’un devant l’autre. | ||
Par tel amur as les vus deseveret. | Aoi. | C’est ainsi, c’est avec cet amour qu’ils se séparèrent l’un et l’autre.
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Voir aussi
- Notes
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CXLVIII