Chanson de Roland (1922) Bédier/Page 184 : Différence entre versions
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Version du 8 décembre 2024 à 12:36
La Chanson de Roland - 1922 Avant-Propos - Pages 2, 50 - - Notes critiques 182 ![]() ![]() |
Le document original
Laisse CLXXVII (suite)
Voir la laisse CLXXVI du manuscrit d'Oxford.
2405U est Otes ? e li quens Berengers ? |
Ivoire, que je chérissais tant ? Qu’est devenu le Gascon Engelier ? le duc Samson ? et le preux Anseïs ? Où est Gérard de Roussillon, le vieux ? Où sont-ils, les douze pairs, qu’ici j’avais laissés ? » De quoi sert qu’il appelle, quand pas un ne répond ? « Dieu ! » dit le roi, « j’ai bien sujet de me désoler ! Que ne fus-je au commencement de la bataille ? » Il tourmente sa barbe en homme rempli d’angoisse ; ses barons chevaliers pleurent ; contre terre, vingt mille se pâment. Le duc Naimes en a grande pitié. |
Laisse CLXXVIII
Voir la laisse CLXXVII du manuscrit d'Oxford.
Il n’en i ad chevaler ne barun |
Il n’y a chevalier ni baron qui de pitié ne pleure, douloureusement. Ils pleurent leurs fils, leurs frères, leurs neveux et leurs amis et leurs seigneurs liges ; contre terre, beaucoup se sont pâmés. Le duc Naimes a fait en homme sage, qui, le premier, dit à l’empereur : « Regardez en avant, à deux lieues de nous ; vous pourrez voir les grands chemins poudroyer, tant il y a de l’engeance sarrasine. Or donc, chevauchez ! Vengez cette douleur ! — Ah ! Dieu, » dit Charles, « ils sont déjà si loin ! Conseillez-moi selon le droit et l’honneur. C’est la fleur de douce France qu’ils m’ont ravie ! » Il appela Oton et Geboin, Tedbalt de Reims et le comte Milon : « Gardez le champ de bataille, par les monts, par les vaux. Laissez |