Roland (le paladin) (Larousse - G.D.U. XIXe siècle)
Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle
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Roland le paladin
[1311] ROLAND (le paladin), prétendu neveu de Charlemagne, célèbre dans les légendes du moyen âge ; c’est à peine un personnage historique. Eginhard raconte qu’après une excursion contre les Arabes d’Espagne Charlemagne rentrait en France, lorsque son arrière-garde fut assaillie par les Vascons, dans les forêts de la vallée de Roncevaux, et taillée en pièces (778). Parmi les morts se trouvait Roland, préfet des Marches de Bretagne. Ce sont les seuls renseignements laissés par le chroniqueur sur ce paladin, que les fictions de la poésie ont rendu si fameux.
Ainsi, suivant la Chanson de Roland ou la Chronique de Turpin, avant de combattre les Arabes, Roland avait déjà signalé sa valeur contre les Huns, les Bretons, etc. À Roncevaux, il combattit comme un lion, et lorsqu’il eut brisé sa Durandal (son épée), il consentit enfin à sonner de son olifant (ou cor d’ivoire) pour appeler Charlemagne à son secours. Suivant d’autres versions, avant de mourir, il donna sur le rocher un coup si furieux de cette espëe claire et flamboyante, qu’il ouvrit cette brèche immense des Pyrénées qu’on voit près des tours de Marboré (v. brèche), et cependant son épée ne se brisa point. V. la thèse de M. Monin, professeur à Toulouse, Sur le roman de Roncevaux (Paris, 1833), et Génin, la Chanson de Roland, avec traduction et notes (1851). V. aussi Roncevaux et chanson de Roland.
— Allus. littér. Jument de Roland, Jument fameuse du paladin Roland, qui n’avait d’autre défaut que celui d’être morte. Cette réflexion naïve du chroniqueur a passé dans la langue et l’on y fait de fréquentes et plaisantes allusions :
- « Enfin j’ai essayé de faire de la littérature aristocratique, et je ne me suis pas aperçu que l’aristocratie avait toutes les qualités possibles, mais qu’elle les gâtait par le même défaut que la jument de Roland : elle était morte. Et cependant, là encore, n’ai-je pasété victime d’une inconséquence ? »
- A. DE PONTMARTIN.
- « Enfin j’ai essayé de faire de la littérature aristocratique, et je ne me suis pas aperçu que l’aristocratie avait toutes les qualités possibles, mais qu’elle les gâtait par le même défaut que la jument de Roland : elle était morte. Et cependant, là encore, n’ai-je pasété victime d’une inconséquence ? »
— Le cor de Roland. V. COR.