Chanson de Roland (1922) Bédier/Page 2

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la première page d'une traduction de la Chanson de Roland par Joseph Bédier.

  • Vers 1 à 14 ; Laisse I et début de II.

L'original

La chanson de Roland (1922) Bédier I. A. page 2.jpg La chanson de Roland (1922) Bédier I. A. page 3.jpg

Laisse I

I


CARLES li reis, nostre emperere magnes,
Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne :
Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne.
N’i ad castel ki devant lui remaigne ;
5Mur ne citet n’i est remés a fraindre,
Fors Sarraguce, ki est en une muntaigne.
Li reis Marsilie la tient, ki Deu nen aimet.
Mahumet sert e Apollin recleimet :
Nes poet guarder que mals ne l’i ateignet. aoi.

I


LE roi Charles, notre empereur, le Grand,
sept ans tout pleins est resté dans l’Espagne :
jusqu’à la mer il a conquis la terre hautaine.
Plus un château qui devant lui résiste,
plus une muraille à forcer, plus une cité,
hormis Saragosse, qui est dans une montagne.
Le roi Marsile la tient, qui n’aime pas Dieu.
C’est Mahomet qu’il sert, Apollin qu’il prie.
Il ne peut pas s’en garder : le malheur l’atteindra.


Voir la laisse I du manuscrit d'Oxford.

Laisse II

Voir la laisse II du manuscrit d'Oxford.

II

10
LI reis Marsilie esteit en Sarraguce.
Alez en est en un verger suz l’umbre.
Sur un perrun de marbre bloi se culchet ;
Envirun lui plus de vint milie humes.
Il en apelet e ses dux e ses cuntes :

II


LE roi Marsile est à Saragosse. Il s’en est allé dans un verger, sous l’ombre. Sur un perron de marbre bleu il se couche ; autour de lui, ils sont plus de vingt mille. Il appelle et ses ducs et ses comtes : « Entendez, seigneurs, quel fléau 

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Sources