Buffon illustré de la jeunesse - 1893/Mammifères/Sauvages/Putois
Le putois
Cette page introduit l'article « Le putois » du Buffon illustré de la jeunesse
Le putois
[38]
Sa puante odeur lui a fait donner le nom qu'il porte;
on le distingue des martes proprement dites par son mu-
seau plua court et plus gros, par son pelage d'un brun
noirâtre assez claire sur le dos, fauve aux flancs, blanc
au bout des oreilles et sur le front. Comme la fouine,
il s'approche des habitations, monte sur les toits, s'eta-
[39]
blit dans les greniers à foin, dans les granges et dans les
lieux peu fréquentés, d'où il ne sort que la nuit pour
chercher sa proie. Il se glisse dans les basses-cours,
monte aux volières, aux colombiers, où, sans faire au-
tant de bruit que la fouine, il fait plus de dégâts il coupe ou
écrase la tète à toutes les volailles, et ensuite il les trans-
porte une à une et en fait magasin; si, comme il arrive
souvent, il ne peut pas les transporter entières, parce
que le trou par où il est entré se trouve trop étroit, il
leur mange la cervelle et emporte les têtes. Il est aussi
fort avide de miel il attaque les ruches en hiver et
force les abeilles à les abandonner. Il s'établit, pour pas-
ser l'été, dans les terriers des lapins, dans les fentes de
rochers, dans les troncs d'arbres creux, d'où il ne sort
que la nuit. Il cherche les nids de perdrix, de cailles,
d'alouettes il épie les rats, les lapins, les taupes, les
mulots il fait une guerre cruelle aux lapins, qui ne peu-
vent lui échapper, parce qu'il entre aisément dans leurs
trous.