Buffon illustré de la jeunesse - 1893/Mammifères/Quadrumanes/Orang-outang

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L'orang-outang pongo



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L'orang-outang pongo

Buffon illustré de la jeunesse - 1893 Gallica page f136.jpg[128]  

L'orang-outang pongo

 

De tous les singes, c'est celui qui se rapproche le plus de l'homme; il dort sur les arbres et se construit une hutte, un abri contre le soleil et la pluie; il vit de fruits et ne mange pas de chair quand les nègres font du feu dans les forêts qu'il habite, il vient s'asseoir devant et se chauffé, mais il ne sait pas entretenir le feu en y mettant du bois; il va de compagnie et tue quelquefois des nègres dans les lieux écartés; il attaque même l'éléphant, le frappe à coups de bâton et le chasse de la foret; on ne peut le prendre vivant, parce qu'il est si fort que des hommes ne suffiraient pas pour le dompter; on ne peut qu'attraper les petits tout jeunes la mère les porte marchant debout, et ils se tiennent attachés à son corps avec les mains et les genoux. Il y a deux espèces d'orangs le pongo, qui est aussi grand et plus gros qu'un homme, et le jocko, qui est beaucoup plus petit.

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L'orang-outang n'a point d'abajoues, c'est-à-dire point de poches au dedans des joues; il a sur la tête des poils qui descendent en forme de cheveux dos deux côtés des tempes. Il a treize côtes, tandis que l'homme n'en a que douze la langue et les organes de la voix sont conformés comme les nôtres, mais il lui est impossible de parler.

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On rapporte qu'un de ces pongos, ayant pris un jeune nègre, l'emporta dans la forêt, sans lui faire le moindre

mal à son retour, cet enfant raconta qu'il avait été bien traité par ces animaux.

Voici la description que Buffon donne d'un orang-outang apprivoisé « Il marchait debout sur ses deux pieds, même en portant des choses lourdes; son air était assez triste, sa démarche grave, ses mouvements mesurés, son naturel doux. Le signe et la parole suffisaient pour le faire agir. Il présentait la main pour reconduire les gens qui venaient le visiter il se mettait à table, déployait sa serviette, s'en essuyait les lèvres, se servait de cuiller, de fourchette, de verre, etc. II aimait beaucoup les bonbons, »


Un autre voyageur parte d'un singe qu'il vit à Java, et dit

« Il faisait tous les jours proprement son lit, s'y couchait sur un oreiller, et se couvrait d'une couverture.

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Quand il avait mal à la tête, il se la serrait avec un mouchoir. Il allait souvent à la pêche aux huîtres; or il y a une espèce d'huîtres appelées taclovo qui pèsent plusieurs livres et qui sont ouvertes sur le rivage comme il craignait, quand il voulait les manger, qu'elles ne lui attrapassent la patte en se refermant, il avait soin de jeter une pierre dans la coquille, ce qui empêchait les deux valves de se réunir. »