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SUITMA 2003 Nancy - Les conséquences des activités anthropiques anciennes sur la contamination des sols

De Wicri Sols urbains
Les conséquences des activités anthropiques anciennes sur la contamination des sols


SUITMA
Cet abstract est celui de la conférence 1 du colloque SUITMA 2003 Nancy.
André Guillerme.i


Dès le IIIème millénaire avant J.C., l’expansion indo-européenne se manifeste par la recherche de gisements métallifères dans les Alpes et les Carpates. Dès lors, l’activité métallurgique contamine les sols. Elle continue avec la conquête celtique puis romaine – plomb argentifère en Espagne et en Cornouailles britanniques, mines d’or de Dacie – qui fait de la concentration anthropique sédentaire un haut lieu de consommation : la ville est dépositaire des métaux les plus précieux pour ses temples et pour ses fêtes ; elle les oxyde, les enterre pour les funérailles ou les fond dans les incendies fréquents.

Le Moyen-Age christianise l’Occident, enjolive le paysage urbain d’églises dont les plus belles sont couvertes de plomb. La forge guerrière assoit le seigneur dans sa forteresse tandis que les ateliers monétaires – or, argent – se multiplient dans une Europe de plus en plus commerçante.

La Renaissance développe de nouvelles techniques de forage, d’extraction et de fonte des métaux pour palier à la forte demande guerrière d’abord, aristocratique ensuite, urbaine toujours. Plus la ville est populeuse, plus elle transforme la matière première, plus elle s’enrichit, plus elle se métallise, plus son sol se contamine, plus il s’épaissit de remblais.

La fin du XVIIIème siècle voit naître de nouveaux métaux - zinc, platine, cadmium – et de nouvelles molécules, grâce à la chimie et à la mécanique. La révolution dite industrielle noircit les cités les plus industrieuses pour produire l’énergie nécessaire à la transformation de ces nouveaux alliages et molécules. Les métaux, les acides coulent, les nouveaux colorants s’évaporent, imbibent la ville et ses faubourgs pour faire du XIXème siècle le Dark Age de la pollution, de la contamination des sols.

La seconde révolution industrielle celle de la chimie lourde, concentre la production de molécules nouvelles, faiblement bio-dégradables, dans les sites manufacturiers en périphérie urbaine. Par souci d’hygiène, les cités rendent leur air plus salubre en imperméabilisant la surface du sol et en évacuant en aval les sueurs industrieuses et ménagères par un système d’égout : les poussières urbaines lourdes panachent les banlieues. Le moteur à combustion interne, grand consommateur de pétrole, d’huile et de métaux conquiert la ville avec le XXème siècle, très rapidement.

Où sont maintenant ces poussières, les témoins des activités anthropiques urbaines ?