VSST (2001) Lebreton : Différence entre versions

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==Le contexte : l'économie virtuelle, les mesures gouvernementales, la définition des "Pactes territoriaux"==
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===L'économie.com.===
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Un mot résume désormais l'obsession de l'économie américaine dot-com - en français: point-com. Impossible d'échapper au suffixe le plus courant des noms des entreprises nées de l'Internet. Sur les panneaux publicitaires, sur les petits et grands écrans, les dot-com ont envahi l'Amérique. Dans la presse, les entreprises Internet sont désormais désignées sous le nom générique de dot-com et la chronique de ces toutes jeunes sociétés occupe des colonnes entières de l'auguste Wall Street JournaL Sensible à l'air du temps, Time Magazine a désigné comme homme de l'année 1999 Jeif Bezos, fondateur et PDG d'Amazon.com, distributeur de livres, disques, jouets et matériel informatique sur Internet.plus loin que le clin d'oeil des dotcom. En fait, 1999 restera sans doute dans l'histoire comme l'année où Internet a envahi l'économie américaine[1].
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La montée de l'Internet, nous explique Ben Verwaayen, numéro deux de Lucent Technologies (153.000 employés), « est une révolution parce qu'elle ne se limite plus aux départements technologie des entreprises: elle affecte la nature même de nos économies ». Kevih Kelly, l'auteur du livre New Rules for the New Economy
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( Nouvelles règles pour la nouvelle économie), prévoyait que la nouvelle économie ne se substituerait pas à la vieille économie, mais se grefferait dessus, la technologie infiltrant progressivement les strates inférieures. L'autre révélation dans ce domaine, c'est la dépendance des dot.com, aussi fringantes soient-elles, à l'égard de l'infrastructure traditionnelle. Amazo.com n'existerait pas sans la bonne vieille poste américaine, qui achemine ses produits vers les consommateurs et dont elle est devenue le premier client.
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Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, a augmenté de plus de 80% cette année. Les entrepreneurs en herbe n'ont plus à courtiser les fournisseurs de capital-risque qui, au contraire, les supplient aujourd'hui de prendre cet argent dont leurs poches débordent. L'Internet a d'autre part inversé la fonction de courtage : les réseaux de communication électronique (CN), comme Instinet, qui permettent de mettre en présence en temps réel les offres de vente et d'achat[2], ont acquis leurs lettres de noblesse et se sont étendus aux investisseurs individuels.
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The Industrial Standard, qui évalue de 5 % à 8% la part du secteur des nouvelles technologies dans le PIB et à 35% sa part dans la croissance du PIB, distingue deux catégories au sein de cette économie. Les entreprises de logiciel d'équipement informatique et de réseaux (Microsoft, Intel, Cisco), quelques entreprises Internet qui ont fait leurs preuves (America Cnli yalsoo, eBay) d'une part, et d'autre part « les douzaines d'entreprises Internet qui ont peut-être des idées géniales, des produits fascinants et de brillants dirigeants mais sont incapables de gagner un sou »; dans les deux cas« leurs titres sont surévalués».
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C'est bien la référence au gigantisme qui domine les commentaires sur le mariage entre AOL et TIME Warner. Le fait décisif est sans doute l'affirmation des contenus comme enjeu central de l'économie de la convergence. Tout change : l'espace de diffusion, hier bien rare, est devenu, grâce à la compression numérique, une ressource inépuisable. Les zones d'activité définies par les collectivités ont a intégrer dans leur offre : l'accès aux réseaux à haut débit, une activité de veille technologique et la production de contenus en multipliant les occasions d'usages des NTIC[3].
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===Un dispositif global pour favoriser l'innovation et le transfert de technologies.===
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Un dispositif d'ensemble pour favoriser l'innovation émerge:Loi sur l'innovation, crédits incitatifs, incubateurs d'entreprises, fonds d'amorçage, concours national de création d'entreprises de technologies innovantes. Le dispositif mis en place par le gouvernement encourage le transfert de technologies et la création d'entreprises utilisant les résultats de la recherche publique.
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Plus de 2000 candidats ont répondu présent au concours national de création d'entreprises. Cette dynamique s'inscrit dans le large dispositif mis en place par le gouvernement pour favoriser l'innovation et le transfert de technologies, notamment pour multiplier les créations d'entreprises à partir des résultats de la recherche publique[4]. En effet, jusqu'à présent, on dénombre chaque année seulement quelques dizaines de créations d'entreprises innovantes liées a la recherche publique. Mais qu'appelle-t-on "entreprises innovantes" ? Quelles sont leurs particularités?
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Rarement créées par les chercheurs eux-mêmes, ces entreprises ont surtout besoin d'un contact permanent avec le laboratoire à l'origine d'une invention. Elles sont entièrement mobilisées autour d'une innovation technologique prise à un stade très précoce dans lequel, le plus souvent, la faisabilité même du projet sur le plan technologique n'est pas encore validée.
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Le premier prototype n'est souvent pas envisageable avant plusieurs mois.
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La "jeune pousse technologique" cumule ainsi plusieurs handicaps : le risque technologique s'additionne au risque industriel et au risque commercialpris par toute nouvelle entreprise. Elle s'engage sur des mois d'investissements  et souvent des années  avant de réaliser ses premières ventes. Elle doit, en outre, recruter et fidéliser du personnel de haut niveau dont la démission serait fatale pour l'entreprise.
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Aucune banque n'est a même de financer par un prêt cette phase de développement, qui représente plusieurs millions de francs d'investissements, voire même des dizaines de millions de francs dans le cas des biotechnologies. L'appel a projets, doté de 200 MF, lancé le 24 mars 2000 par Claude Allègre et Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, vise à pallier ces déficiences. Il s'agit d'une part de susciter la constitution d'incubateurs d'entreprises sur des sites scientifiques et, d'autre part, de doter en capital les établissements d'enseignement supérieur ou de recherche qui souhaitent constituer des fonds d'amorçage pour investir dans des entreprises en création. Une vingtaine d'incubateurs devraient ainsi être rapidement mis en place dans l'hexagone. Chacun de ces sites d'accueil pourra héberger entre 15 et 20 sociétés débutantes pendant une durée limitée. D'un montant total de 100 MF, les subventions accordées aux incubateurs pour une durée de trois ans couvriront la moitié des dépenses des sociétés. Les 100 MF consacrés aux fonds d'amorçage (sous forme d'avances en capital), seront pour leur part exclusivement investis dans des fonds d'amorçage spécialisés dans le soutien aux jeunes entreprises technologiques innovantes. La part de l'Etat, au sein de ces fonds, restera minoritaire.
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===Les Pactes territoriaux pour l'emploi et le développement durable.===
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Conjointement à, la reconnaissance de la nouvelle économie, et du dispositif global précédemment cité, 2000 est l'année du renouvellement des contrats de plan Etat-Région et des fonds structurels européens. Ces documents formalisent les engagements de l'Europe, de l'Etat, de la Région, aux côtés des collectivités locales sur des projets précis. Les communes ou leurs regroupements et leurs partenaires (associations, entreprises, recherche..) peuvent ainsi bénéficier de soutiens financiers conséquents leur permettant de mettre en oeuvre leurs politiques du développement local.
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Afin de se positionner dans cette démarche, certaines communes de la zone d'emploi Est Var, délimitée au sud par la commune du Muy, à l'est par les communes du SIVOM Centre Var (le Cannet, Cabasse, le Luc, ./.), au nord par le Haut Var-Verdon, ont décidé d'élaborer ensemble un projet de développement économique et de création d'emplois. Ce programme intitulé «Pacte territorial pour l'emploi» va être conçu pour apporter des réponses concrètes en matière de formation, de développement de filières d'activités, de soutien aux entreprises et de rapprochement entre l'offre et la demande d'emplois. Il devra bien évidemment associer le plus étroitement possible les acteurs privés ou associatifs[5] oeuvrant dans le domaine économique sur ce territoire.
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Certains projets pourront être financés dans le cadre du Pacte.
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Les axes de développement abordés dans le secteur des nouvelles technologies porteront sur :
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1 :  Les opportunités d'implantation et de développement des entreprises NTIC dans notre aire géographique.
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2 :  Le développement de l'usage des NTIC dans les entreprises existantes.
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3 :  Les services à développer pour une meilleure utilisation des NTIC (formation  centre multimédia)       
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4 :  Le développement des réseaux haut débit.
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==Les spécificités de l'entreprise innovante, les actions d'incubateurs d'entreprises et de développement associant les territoires.==
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===Un cadre législatif qui souligne le caractère stratégique de la haute technologie.===
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Toutes ces mesures, juridiques, financières ou fiscales, constituent désormais un dispositif d'ensemble cohérent pour stimuler l'innovation, le transfert des connaissances et la création d'entreprises valorisant la recherche publique. La loi sur l'innovation et la recherche qui vient d'être adoptée au Parlement apporte un cadre juridique clair à ce dispositif, ce qui permettra d'amplifier dès cette année le rythme de création d'entreprises technologiques en France. L'objectif de quelques centaines de créations d'entreprises innovantes sur les trois années à venir est visé.
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Les entreprises innovantes sont fortement créatrices d'emplois[6]. Sur quelque 700.000 projets, il s'est créé seulement 166.000 entreprises en France en 1998, tous secteurs confondus (contre 199.000 en 1988). Environ 1% de ces créations s'appuient sur un produit, un service ou un procédé innovant.
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Les entreprises de "technologies innovantes" ne forment qu'un sous ensemble de ces créations.
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Une étude confiée par la direction de la technologie au Centre de sociologie de l'innovation (mai1998) a permis d'identifier 389 entreprises issues de la recherche publique, pour l'essentiel depuis 1984 (tous secteurs confondus).
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Dans 95 % des cas, le transfert de technologie s'est fait par la mobilité d'au moins un chercheur du laboratoire public vers ces entreprises[7].Celles-ci ont un taux de survie particulièrement important (entre 70% et 80% après 5 ans) et une propension à créer des emplois environ trois fois supérieure à la moyenne. Après 5 ans d'existence, elles comptent en moyenne onze salariés. Au total, elles ont créé près de 6000 emplois et réalisent plus de 3 milliards de francs de chiffre d'affaires.
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===Les pratiques de zones d'entreprises dans l'accueil d'entreprises de haute technologie.===
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A Sophia-Antipolis 35 start-up sont implantées dans la pépinière. Dans les années 80 de grandes sociétés se sont implantées et imposées comme de véritables locomotives. A ces arrivées succède une multitude de créations de petites structures. Fertilisation croisée, essaimage, business angels rythment le développement de Sophia-Antipolis. L'année 1998 enregistre l'arrivée de plus de soixante entreprises. A l'origine de cette croissance, le pôle des technologies de l'information-informatique-électronique-télécommunication. Une troisième génération de start-up axée sur les services en ligne pointe maintenant. Cette progression a été obtenue par le rapprochement  des décideurs, chercheurs, enseignants et étudiants[8]. La cohabitation de populations différentes en un même lieu favorise les synergies. Les Pme-Pmi installées au CICA utilisent fréquemment les start-up de la pépinière en sous-traitance.
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Le groupe américain d'informatique Sun Microsystems a annoncé, jeudi 4 novembre, qu'après avoir examiné plusieurs sites européens, il avait choisi Grenoble pour accueillir l'extension de son centre de recherche développement. Avec environ 300 emplois à la clé, la décision était espérée de tout le bassin grenoblois. C'est Montbonnot-Saint-Martin (4500 habitants) qui va tirer les bénéfices de l'implantation. Il y a trente ans, des élus ont voulu faire de l'agglomération une sorte de Sillicon Valley française et créaient à Meylan, dans la proche banlieue grenobloise, la Zone pour l'innovation et les réalisations scientifiques et techniques (Zirst). Pari réussi: aujourd'hui la Zirst compte 260 entreprises et 6700 emplois directs. C'est cette vallée de moins de cinquante kilomètres qui enregistre le plus fort taux de croissance de l'emploi du bassin grenoblois: 23,4 % en quinze ans contre 11,5 % en moyenne.
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Internet à la portée des PME. Même si la moitié des petites et moyennes entreprises (PME) européennes sont connectées à internet, elles sont encore loin d'en tirer pleinement parti[9]: selon une enquête de locabail, numéro un du crédit aux PME, la messagerie électronique reste encore le principal usage; 19 % d'entre elles sont dotées de leur propre site, et, parmi ces dernières, 17 % seulement l'utilisent pour faire du commerce électronique.
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Atlanpole, la technopole de Nantes Atlantique qui, dans le cadre du programme européen Adapt, a développé un projet de sensibilisation et d'aide à la mise en oeuvre d'applications utilisant internet à l'attention des PME agroalimentaires de la région Pays de la Loire. 80 PME ayant pris part au programme font toutes désormais de la veille technologique et réglementaire. Ce succès repose pour beaucoup sur la mise au point de deux outils: un catalogue de quelque 700 sites agroalimentaires francophones et anglophones, et un moteur de recherche sémantique permettant de formuler des interrogations en langage naturel.
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Apporter l'infrastructure nécessaire pour que les PME s'ouvrent à l'économie Internet: telle est précisément l'ambition du programme que viennent de lancer Intel Corporation, fabricant de matériel de microinformatique et numéro un mondial du circuit intégré, et l'Association internationale des parcs technologiques (IASP), qui regroupe quelque 200 technopoles et incubateurs d'entreprises répartis dans 45 pays. Ce programme vise à développer des forums d'échanges d'expériences et des séminaires de formation sur les nouvelles pratiques économiques basées sur internet[10], mais aussi à implanter au sein de chaque parc technologique un « Internet Economy Lab », laboratoire ou des applications réelles seront présentées et où les PME pourront bénéficier d'une aide dans la mise en place de leurs propres  solutions. « il s'agit de mettre à la disposition des PME des compétences pour faciliter leur intégration dans cette nouvelle économie." explique Stéphane Nègre, responsable Europe du marketing PME chez InteL Car même lorsqu'elles sont convaincues, elles ne savent pas comment s'y prendre pour développer des applications spécifiques. » Intel équipera les labora­toires et formera les experts locaux qui en assureront l'animation. Ceux-ci seront pour partie issus de son réseau de revendeurs.
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"L'objectif de ce programme est d'inciter les PME à utiliser Internet pour, au-delà de la recherche d'informations, assurer leur propre croissance."Les experts locaux rattachés aux laboratoires les aideront à définir la solution répondant à leurs besoins tant d'un point de vue technique que stratégique, ce type d'applications n'étant pas sans conséquence sur l'organisation même d'une entreprise», insiste Stéphane Nègre sans nier que cette opération serve la politique marketing d'lntel, qui entend aujourd'hui faire évoluer son image en se positionnant comme offreur de services et de solutions.
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Un Intranet qui favorisera la mise en contact des PME de par le monde et multipliera ainsi les opportunités commerciales.
 
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Version du 21 mai 2012 à 16:12

La mise en réseaux de compétences locales: la création d'un pôle technologique


 
 

 
Titre
La mise en réseaux de compétences locales: la création d'un pôle technologique
Auteur
max Lebreton
lebreton@crrm.u-3mrs.fr
Yann Bertacchini
bertacchini@univ-tln.fr
Affiliation
Laboratoire Crrm - Université d’Aix-Marseille III
Faculté des Sciences et Techniques de Saint-Jérôme
Avenue Normandie-Niemen
13397 Marseille Cedex 20
Tél : 04 91 28 86 77
En ligne
sur site archivesic
Résumé
"Les intellectuels collectifs n’abolissent pas les espaces antérieurs, ils se contentent de déployer d’autres qualités d’être, d’autres temps."[P.Lévy, 1997, p 170] Lorsque la circulation des informations n’est pas entravée par des réseaux de communication à débits faibles, les NTIC peuvent abolir les frontières et à priori, reléguer la notion de territoire en second plan. Mais un projet de développement local qui s’appuie sur les NTIC ne peut aboutir que si ce projet agrège les acteurs locaux, fédère leurs compétences les articule et fonde une pratique organisationnelle. La logique de projet qui prévaut dans cette démarche s’appuie sur une dimension territoriale pratiquée, reconnue par les acteurs locaux qui acceptent de s’associer pour en permettre la valorisation. Ainsi, l’amorce de ce plan de développement local s’appuie sur, la détection des ressources endogènes, la mise en forme des réseaux d’expertise endogènes et exogènes. Si les fonds débloqués pour l’incubation et le capital d’amorçage des sociétés vont changer les conditions de création d’entreprises à partir de la recherche, la création d’une technopole repose sur une dynamique d’innovation. Cette étape déterminante va consister en la mise en forme d’un réseau afin de favoriser la "fertilisation croisée" c’est-à-dire, la circulation des idées, l’échange de compétences, l’accès et la pratique des nouvelles technologies au plus grand nombre d’acteurs locaux.
Mots clés 
Développement – Incubateur – Local – Veille – Territoire

Le contexte : l'économie virtuelle, les mesures gouvernementales, la définition des "Pactes territoriaux"

L'économie.com.

Un mot résume désormais l'obsession de l'économie américaine dot-com - en français: point-com. Impossible d'échapper au suffixe le plus courant des noms des entreprises nées de l'Internet. Sur les panneaux publicitaires, sur les petits et grands écrans, les dot-com ont envahi l'Amérique. Dans la presse, les entreprises Internet sont désormais désignées sous le nom générique de dot-com et la chronique de ces toutes jeunes sociétés occupe des colonnes entières de l'auguste Wall Street JournaL Sensible à l'air du temps, Time Magazine a désigné comme homme de l'année 1999 Jeif Bezos, fondateur et PDG d'Amazon.com, distributeur de livres, disques, jouets et matériel informatique sur Internet.plus loin que le clin d'oeil des dotcom. En fait, 1999 restera sans doute dans l'histoire comme l'année où Internet a envahi l'économie américaine[1].

La montée de l'Internet, nous explique Ben Verwaayen, numéro deux de Lucent Technologies (153.000 employés), « est une révolution parce qu'elle ne se limite plus aux départements technologie des entreprises: elle affecte la nature même de nos économies ». Kevih Kelly, l'auteur du livre New Rules for the New Economy

( Nouvelles règles pour la nouvelle économie), prévoyait que la nouvelle économie ne se substituerait pas à la vieille économie, mais se grefferait dessus, la technologie infiltrant progressivement les strates inférieures. L'autre révélation dans ce domaine, c'est la dépendance des dot.com, aussi fringantes soient-elles, à l'égard de l'infrastructure traditionnelle. Amazo.com n'existerait pas sans la bonne vieille poste américaine, qui achemine ses produits vers les consommateurs et dont elle est devenue le premier client.

Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, a augmenté de plus de 80% cette année. Les entrepreneurs en herbe n'ont plus à courtiser les fournisseurs de capital-risque qui, au contraire, les supplient aujourd'hui de prendre cet argent dont leurs poches débordent. L'Internet a d'autre part inversé la fonction de courtage : les réseaux de communication électronique (CN), comme Instinet, qui permettent de mettre en présence en temps réel les offres de vente et d'achat[2], ont acquis leurs lettres de noblesse et se sont étendus aux investisseurs individuels.

The Industrial Standard, qui évalue de 5 % à 8% la part du secteur des nouvelles technologies dans le PIB et à 35% sa part dans la croissance du PIB, distingue deux catégories au sein de cette économie. Les entreprises de logiciel d'équipement informatique et de réseaux (Microsoft, Intel, Cisco), quelques entreprises Internet qui ont fait leurs preuves (America Cnli yalsoo, eBay) d'une part, et d'autre part « les douzaines d'entreprises Internet qui ont peut-être des idées géniales, des produits fascinants et de brillants dirigeants mais sont incapables de gagner un sou »; dans les deux cas« leurs titres sont surévalués».

C'est bien la référence au gigantisme qui domine les commentaires sur le mariage entre AOL et TIME Warner. Le fait décisif est sans doute l'affirmation des contenus comme enjeu central de l'économie de la convergence. Tout change : l'espace de diffusion, hier bien rare, est devenu, grâce à la compression numérique, une ressource inépuisable. Les zones d'activité définies par les collectivités ont a intégrer dans leur offre : l'accès aux réseaux à haut débit, une activité de veille technologique et la production de contenus en multipliant les occasions d'usages des NTIC[3].


Un dispositif global pour favoriser l'innovation et le transfert de technologies.

Un dispositif d'ensemble pour favoriser l'innovation émerge:Loi sur l'innovation, crédits incitatifs, incubateurs d'entreprises, fonds d'amorçage, concours national de création d'entreprises de technologies innovantes. Le dispositif mis en place par le gouvernement encourage le transfert de technologies et la création d'entreprises utilisant les résultats de la recherche publique.

Plus de 2000 candidats ont répondu présent au concours national de création d'entreprises. Cette dynamique s'inscrit dans le large dispositif mis en place par le gouvernement pour favoriser l'innovation et le transfert de technologies, notamment pour multiplier les créations d'entreprises à partir des résultats de la recherche publique[4]. En effet, jusqu'à présent, on dénombre chaque année seulement quelques dizaines de créations d'entreprises innovantes liées a la recherche publique. Mais qu'appelle-t-on "entreprises innovantes" ? Quelles sont leurs particularités?

Rarement créées par les chercheurs eux-mêmes, ces entreprises ont surtout besoin d'un contact permanent avec le laboratoire à l'origine d'une invention. Elles sont entièrement mobilisées autour d'une innovation technologique prise à un stade très précoce dans lequel, le plus souvent, la faisabilité même du projet sur le plan technologique n'est pas encore validée.

Le premier prototype n'est souvent pas envisageable avant plusieurs mois.

La "jeune pousse technologique" cumule ainsi plusieurs handicaps : le risque technologique s'additionne au risque industriel et au risque commercialpris par toute nouvelle entreprise. Elle s'engage sur des mois d'investissements et souvent des années avant de réaliser ses premières ventes. Elle doit, en outre, recruter et fidéliser du personnel de haut niveau dont la démission serait fatale pour l'entreprise.

Aucune banque n'est a même de financer par un prêt cette phase de développement, qui représente plusieurs millions de francs d'investissements, voire même des dizaines de millions de francs dans le cas des biotechnologies. L'appel a projets, doté de 200 MF, lancé le 24 mars 2000 par Claude Allègre et Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, vise à pallier ces déficiences. Il s'agit d'une part de susciter la constitution d'incubateurs d'entreprises sur des sites scientifiques et, d'autre part, de doter en capital les établissements d'enseignement supérieur ou de recherche qui souhaitent constituer des fonds d'amorçage pour investir dans des entreprises en création. Une vingtaine d'incubateurs devraient ainsi être rapidement mis en place dans l'hexagone. Chacun de ces sites d'accueil pourra héberger entre 15 et 20 sociétés débutantes pendant une durée limitée. D'un montant total de 100 MF, les subventions accordées aux incubateurs pour une durée de trois ans couvriront la moitié des dépenses des sociétés. Les 100 MF consacrés aux fonds d'amorçage (sous forme d'avances en capital), seront pour leur part exclusivement investis dans des fonds d'amorçage spécialisés dans le soutien aux jeunes entreprises technologiques innovantes. La part de l'Etat, au sein de ces fonds, restera minoritaire.

Les Pactes territoriaux pour l'emploi et le développement durable.

Conjointement à, la reconnaissance de la nouvelle économie, et du dispositif global précédemment cité, 2000 est l'année du renouvellement des contrats de plan Etat-Région et des fonds structurels européens. Ces documents formalisent les engagements de l'Europe, de l'Etat, de la Région, aux côtés des collectivités locales sur des projets précis. Les communes ou leurs regroupements et leurs partenaires (associations, entreprises, recherche..) peuvent ainsi bénéficier de soutiens financiers conséquents leur permettant de mettre en oeuvre leurs politiques du développement local.

Afin de se positionner dans cette démarche, certaines communes de la zone d'emploi Est Var, délimitée au sud par la commune du Muy, à l'est par les communes du SIVOM Centre Var (le Cannet, Cabasse, le Luc, ./.), au nord par le Haut Var-Verdon, ont décidé d'élaborer ensemble un projet de développement économique et de création d'emplois. Ce programme intitulé «Pacte territorial pour l'emploi» va être conçu pour apporter des réponses concrètes en matière de formation, de développement de filières d'activités, de soutien aux entreprises et de rapprochement entre l'offre et la demande d'emplois. Il devra bien évidemment associer le plus étroitement possible les acteurs privés ou associatifs[5] oeuvrant dans le domaine économique sur ce territoire.

Certains projets pourront être financés dans le cadre du Pacte.

Les axes de développement abordés dans le secteur des nouvelles technologies porteront sur :

1 : Les opportunités d'implantation et de développement des entreprises NTIC dans notre aire géographique.

2 : Le développement de l'usage des NTIC dans les entreprises existantes.

3 : Les services à développer pour une meilleure utilisation des NTIC (formation centre multimédia)

4 : Le développement des réseaux haut débit.



Les spécificités de l'entreprise innovante, les actions d'incubateurs d'entreprises et de développement associant les territoires.

Un cadre législatif qui souligne le caractère stratégique de la haute technologie.

Toutes ces mesures, juridiques, financières ou fiscales, constituent désormais un dispositif d'ensemble cohérent pour stimuler l'innovation, le transfert des connaissances et la création d'entreprises valorisant la recherche publique. La loi sur l'innovation et la recherche qui vient d'être adoptée au Parlement apporte un cadre juridique clair à ce dispositif, ce qui permettra d'amplifier dès cette année le rythme de création d'entreprises technologiques en France. L'objectif de quelques centaines de créations d'entreprises innovantes sur les trois années à venir est visé.

Les entreprises innovantes sont fortement créatrices d'emplois[6]. Sur quelque 700.000 projets, il s'est créé seulement 166.000 entreprises en France en 1998, tous secteurs confondus (contre 199.000 en 1988). Environ 1% de ces créations s'appuient sur un produit, un service ou un procédé innovant.

Les entreprises de "technologies innovantes" ne forment qu'un sous ensemble de ces créations.

Une étude confiée par la direction de la technologie au Centre de sociologie de l'innovation (mai1998) a permis d'identifier 389 entreprises issues de la recherche publique, pour l'essentiel depuis 1984 (tous secteurs confondus).

Dans 95 % des cas, le transfert de technologie s'est fait par la mobilité d'au moins un chercheur du laboratoire public vers ces entreprises[7].Celles-ci ont un taux de survie particulièrement important (entre 70% et 80% après 5 ans) et une propension à créer des emplois environ trois fois supérieure à la moyenne. Après 5 ans d'existence, elles comptent en moyenne onze salariés. Au total, elles ont créé près de 6000 emplois et réalisent plus de 3 milliards de francs de chiffre d'affaires.


Les pratiques de zones d'entreprises dans l'accueil d'entreprises de haute technologie.

A Sophia-Antipolis 35 start-up sont implantées dans la pépinière. Dans les années 80 de grandes sociétés se sont implantées et imposées comme de véritables locomotives. A ces arrivées succède une multitude de créations de petites structures. Fertilisation croisée, essaimage, business angels rythment le développement de Sophia-Antipolis. L'année 1998 enregistre l'arrivée de plus de soixante entreprises. A l'origine de cette croissance, le pôle des technologies de l'information-informatique-électronique-télécommunication. Une troisième génération de start-up axée sur les services en ligne pointe maintenant. Cette progression a été obtenue par le rapprochement des décideurs, chercheurs, enseignants et étudiants[8]. La cohabitation de populations différentes en un même lieu favorise les synergies. Les Pme-Pmi installées au CICA utilisent fréquemment les start-up de la pépinière en sous-traitance.

Le groupe américain d'informatique Sun Microsystems a annoncé, jeudi 4 novembre, qu'après avoir examiné plusieurs sites européens, il avait choisi Grenoble pour accueillir l'extension de son centre de recherche développement. Avec environ 300 emplois à la clé, la décision était espérée de tout le bassin grenoblois. C'est Montbonnot-Saint-Martin (4500 habitants) qui va tirer les bénéfices de l'implantation. Il y a trente ans, des élus ont voulu faire de l'agglomération une sorte de Sillicon Valley française et créaient à Meylan, dans la proche banlieue grenobloise, la Zone pour l'innovation et les réalisations scientifiques et techniques (Zirst). Pari réussi: aujourd'hui la Zirst compte 260 entreprises et 6700 emplois directs. C'est cette vallée de moins de cinquante kilomètres qui enregistre le plus fort taux de croissance de l'emploi du bassin grenoblois: 23,4 % en quinze ans contre 11,5 % en moyenne.

Internet à la portée des PME. Même si la moitié des petites et moyennes entreprises (PME) européennes sont connectées à internet, elles sont encore loin d'en tirer pleinement parti[9]: selon une enquête de locabail, numéro un du crédit aux PME, la messagerie électronique reste encore le principal usage; 19 % d'entre elles sont dotées de leur propre site, et, parmi ces dernières, 17 % seulement l'utilisent pour faire du commerce électronique.

Atlanpole, la technopole de Nantes Atlantique qui, dans le cadre du programme européen Adapt, a développé un projet de sensibilisation et d'aide à la mise en oeuvre d'applications utilisant internet à l'attention des PME agroalimentaires de la région Pays de la Loire. 80 PME ayant pris part au programme font toutes désormais de la veille technologique et réglementaire. Ce succès repose pour beaucoup sur la mise au point de deux outils: un catalogue de quelque 700 sites agroalimentaires francophones et anglophones, et un moteur de recherche sémantique permettant de formuler des interrogations en langage naturel.

Apporter l'infrastructure nécessaire pour que les PME s'ouvrent à l'économie Internet: telle est précisément l'ambition du programme que viennent de lancer Intel Corporation, fabricant de matériel de microinformatique et numéro un mondial du circuit intégré, et l'Association internationale des parcs technologiques (IASP), qui regroupe quelque 200 technopoles et incubateurs d'entreprises répartis dans 45 pays. Ce programme vise à développer des forums d'échanges d'expériences et des séminaires de formation sur les nouvelles pratiques économiques basées sur internet[10], mais aussi à implanter au sein de chaque parc technologique un « Internet Economy Lab », laboratoire ou des applications réelles seront présentées et où les PME pourront bénéficier d'une aide dans la mise en place de leurs propres solutions. « il s'agit de mettre à la disposition des PME des compétences pour faciliter leur intégration dans cette nouvelle économie." explique Stéphane Nègre, responsable Europe du marketing PME chez InteL Car même lorsqu'elles sont convaincues, elles ne savent pas comment s'y prendre pour développer des applications spécifiques. » Intel équipera les labora­toires et formera les experts locaux qui en assureront l'animation. Ceux-ci seront pour partie issus de son réseau de revendeurs.

"L'objectif de ce programme est d'inciter les PME à utiliser Internet pour, au-delà de la recherche d'informations, assurer leur propre croissance."Les experts locaux rattachés aux laboratoires les aideront à définir la solution répondant à leurs besoins tant d'un point de vue technique que stratégique, ce type d'applications n'étant pas sans conséquence sur l'organisation même d'une entreprise», insiste Stéphane Nègre sans nier que cette opération serve la politique marketing d'lntel, qui entend aujourd'hui faire évoluer son image en se positionnant comme offreur de services et de solutions.

Un Intranet qui favorisera la mise en contact des PME de par le monde et multipliera ainsi les opportunités commerciales.


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