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H2PTM (2007) Bisson

De H2PTM

Polytechnie et Synergie


 
 

 
Titre
Polytechnie et Synergie
Auteurs
Paul Bisson(i), Anis Bouali(i), Patrick Curran(ii) et Joseph Tientcheu(iii)
Affiliations
  • (i) métatechnologie
  • (ii) ethnomédiologie
  • (iii) ethnomédiologie
Ergolab /@Prospective/Paragraphe: Halle Montjoie
3 rue de la croix-faron 93210 Saint Denis la Plaine
  • Ingenius_loci@yahoo.fr
Dans
actes du colloque H2PTM 2007 Hammamet
publié dans H²PTM07 : Collaborer, échanger, inventer
Résumé
Si la perspective rationalise l’espace, la prospective imagine la projection dans le temps et ce continuum est recherché dans les projets du groupe @Prospective. Le travail collaboratif s'appuie à la fois sur la dynamique des groupes et son instrumentation, un synergiciel basé sur le concept d’ « intelligence « hologrammatique » et une saisie tridimensionnelle à 360°. La manière d’aborder cette scénographie est une forme exhaustive d'hypermédiatisation qui réinvestit le « septième art », avec une forte extension du multimodal en direction du multidimensionnel. Nous avons mis en œuvre cette méthode et ces moyens en un lieu chargé d'histoire le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, terre d'envol pour de nouveaux échanges avec l'Europe de l'Air.
Mots-clés 
écosophie, hypermédias , intelligence hologrammatique, métatechnologie, métasémiotique muséographie, scénographie, synergiciel en anneau.

Introduction

Le projet [IN]GENIUS LOCI, qui est devenu depuis sa conception en 2006 l'indicatif d'une association loi de 1901, ambitionne « une relation harmonieuse et inventive entre l'esprit des lieux et son ingénierie ». Concernant le Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget (MAE) nous l’avons sous-titré un « musée vivant » dans son « éco région », ce qui donne le ton car nous nous réclamons pour tous nos projet des « trois écologies » de Félix Guattari (Guattari, 1989). Nos propositions seront structurées en exposition à l'occasion du Salon Mondial de la Simulation, en Avril 2008. Cette prospective sera dédiée pour partie principale au public qui fréquente le MAE, pour autre partie aux décideurs de l’Etat et de la Région francilienne. Diverses formes de simulation préfigureront les transformations environnementales, architecturales et scénographiques qui concernent le patrimoine du MAE. Ainsi les un(e)s et les autres pourront s’exprimer sur les orientations qui ont leur préférence. Une fois l’aéroport Labro restauré selon le modèle 1937, sa structure dépouillée devient l’habitacle d’une scénographie initialement virtuelle, permettant de tester la pertinence de certaines implantations, mais aussi d’optimiser les parcours paysagers et quelques belvédères induits par la structure intérieure. La réalisation inaugurale, par sa qualité scientifique et esthétique ambitionne de créer un événement qui marquera l’imaginaire des visiteurs(ses), expert(e)s comme Candides. Aux un(e)s comme aux autre sera proposé, par simulation, un éventail d’options muséologiques susceptibles d’accompagner ces transformations structurelles. Elle seront mises en œuvre à partir d’une maquette 3D de l’aérogare Labro visualisant dans ses volumes son passé , son présent et des avenirs possibles.

Une réalisation inaugurale

En matière de patrimoine, préfigurer le passage d'une virtualité à une réalité possible est une véritable responsabilité sauf si l'on nourrit le projet d'une substitution pure et simple. Dans ce cas la simulation et la réalisation ne font qu'une. Telle n'est pas notre intention et l'on se souviendra du (mauvais) sort fait au Musée (virtuel) de la Mer du Cdt Cousteau implanté au Forum des Halles. Nous avons donc du rechercher, dans un cadre financièrement raisonnable, un éventail de technologies servant la fonction muséographique tout en respectant le site grâce à des technologies de pointe et d'habiles implantations où l’art de la (dés)anamorphose permet des (r)accords parfaits avec l’architecture. En ayant notamment recours à la « topo projection », qui combine les techniques actuelles de « blending » et « warping » en mode numérique, nous y ferons revivre des fresques de son histoire dans un mode colossal. L’ « espace servi », celui du public sera optimisé par rapport à l’ « espace servant » muséographique.

H2PTM (2007) Bisson fig 1.jpg


H2PTM (2007) Bisson fig 2.jpg

Ce n’est pas sans raisons si, à l’instar du post-doctorant Paul Bisson, et avec son concours, nous sommes tentés par l’inscription (hémi)sphérique comme une des formes les plus élaborées de la simulation. La puissance audiovisuelle des Planétarim du troisième millénaire (désormais numériques) leur donne une vocation narrative et spectaculaire à l'instar des Géodes. Cette option « haut-de gamme » est en même temps le moment de récapituler les critères qui font sa cohérence. Pour ce faire les laboratoires PARAGRAPHE et EVCAU (Espace virtuel de conception en architecture et urbanisme) sont rejoints dans un même consortium par le laboratoire LARA (Laboratoire de Recherche en Audiovisuel) de Toulouse Le Mirail ainsi que COGNITION et USAGES de Paris 8. De même que la synesthésie peut-être considérée comme une plus-value de stimulations sensorielles directement activées, la synergie résulte d'une conjonction de compétences polytechniques, d'inclinations à des échanges transversaux servis par une nouvelle génération de dispositifs.

De l’air à l’espace

L'actuel planétarium du Musée de l’Air et de l’Espace est structuré et équipé dans un mode générique avec au cœur un dispositif optique projetant une partie de la cartographie de l'Univers. Nous songeons à redynamiser l’ensemble pour le rendre plus attrayant et lui donner cette capacité à devenir « lieu muséographique », c’est-à-dire un univers dans lequel seront présentés d’une façon organisée et scénarisée des éléments de conservation ou de collection. L’espace « Labro » nous semble correspondre à une forme muséographique « classique » : le visiteur y découvre les éléments d’exposition en déambulant. Le parcours scénographique peut tenter d’y rendre un espace-temps particulier par des artifices scéniques, graphiques, par des ambiances sonores. Il n’empêche, le spectateur poursuivra son parcours en marchant. Or, ce mouvement physique reste pour lui un repère temporel physiologique qui ne le trompera pas. Il demeurera ainsi dans le domaine du réel. Le planétarium est, lui, un lieu où le public se trouve placé d’emblée en « état d’apesanteur ». Assis sur un siège, la tête en arrière, il peut laisser son esprit vaquer et ses yeux s’imprégner du spectacle offert par la voûte céleste. Nous souhaitons amplifier cet état pour le placer dans un univers où ses repères vont progressivement se modifier, ce qui lui permettra de mieux comprendre certains enjeux du spectacle qui lui sera proposé. Et il ne s’agit pas pour nous de faire de la science-fiction. Nous souhaitons progresser dans le sens thématique et temporel de ce qui est proposé par le Musée, de l’air à l’espace. Mais nous souhaitons aussi mettre le public en condition d’appréhender un futur sous-tendu par des inventions passées, ayant donné naissance aux machines que nous connaissons, précédant celles, encore ignorées, mais qui lui permettront de vivre, un jour peut-être, sur une autre planète, dans une autre galaxie… Pour préserver l’homogénéité de l’ensemble, recréer cette progression scénaristique et sensorielle que nous imaginons, permettre au spectateur de passer « naturellement » d’un espace à l’autre, il semble donc indispensable de réinvestir et d’adapter au planétarium certaines des méthodes de simulation en trois dimensions, ou de modélisations infographiques et d’y adjoindre d’autres procédés plus spécifiquement audiovisuels et spectaculaires propres à caractériser le planétarium comme ce prolongement, du présent vers le futur, de l’air à l’espace. Vous l'aurez compris, cette aventure technologique est aussi une aventure relationnelle et nous l'avons élaborée depuis deux ans au sein d'un dispositif de travail collaboratif qui s'appuie à la fois sur la dynamique des groupes et son instrumentation, un synergiciel basé sur le concept d’ « intelligence « hologrammatique » (Morin, 2001) et une saisie tridimensionnelle de l'environnement. Pour que les informations audio-scripto-visuelles bénéficient d'un haut degré d'interactivité une recherche spécifique est engagée en métasémiotique, laquelle utilsera le codage MPEG7.

Retour sur terre en Syne®ing

En 2008 ces synergiciels en anneau dits Syne(R)ing auront favorisé cette expansion, prolongeant et élargissant au Monde les échanges initiés en 1999 à échelle de l' « Europe de l'Air ». Notre action ne s'arrête pas à une scénographie approchant à sa manière le « spectacle total », car cet environnement à 360° est déployé avant tout pour faciliter un prélèvement équilibré d'informations et de réactions, de manière à réaliser une « mise-en-présence » qui coïncide avec une « mise en relief » de faits relationnels. Nous nous réclamons d'une véritable ethnomédiologie. Attentifs aux processus de la communication interpersonnelle nous ne négligeons pas son environnement. Préoccupés des (im)prévoyances qui démultiplient les dégâts matériels et humains causés par les catastrophes naturelles, nous préconisons des équipements et des méthodes pour lutter efficacement contre les « risques majeurs »[1] mais notre plateforme de propositions couvre plus largement l’ensemble des préoccupations écologiques (environnementales, sociologiques, mentales) que Félix Guattari nomma écosophie. Â notre initiative un consortium (inter)national s'est constitué pour mettre au point la prévention et la remédiation à ces risques qui frappent le Monde, et après avoir un temps échappé à la sa pesanteur, son centre de gravité nous rapproche à nouveau de la Terre.

Bibliographie

[Guattari, 1989] Félix Guattari, « Les trois écologies », Galilée, Paris 1989.

[Morin, 2001] Edgar Morin, « L'humanité de l'humanité », 1. L'identité humaine, Paris, Ed. Seuil. 2001.

[Debray, 2000] Régis Debray, « Introduction à la médiologie », PUF, Janvier 2000.

[Bisson, 2000] Paul Bisson, « Le Planétarium de La villette », un lieu de synthèse entre science et spectacle. Préface de Patrick Curran, L’Harmattan, 2000.

[Curran, 2003] Patrick Curran, « Pour une écologie de la communication, le cas du synergiciel comme outil de participation active », Colloque MCX, Lille, Septembre 2003.

[Gpe @Prospective, 2007] Gpe @Prospective, « [In]genius Loci » mémoire de recherche-action portant sur le musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. Projet PDCST, 150 pages Actualisation en Juin 2007.

[Historic Airports, 2005] Historic Airports, « Historic Airports, Proceeding of the International l’Europe de l’Air », onferences on Aviation Architecture, Liverpool (1999), Berlin (2000), Paris (2001), English Eritage 2005.

[Tilatti, 2000] Christian Tilatti, « Projet scientifique et culturel » Conservateur du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, 108 pages, MAE 2000.

Notes

  1. Mitigation des risques Majeurs , avant projet européen et intrenational déposé par notre consortium auprès du Ministère des Affaires Etrangères, 99 pages, Avril 2007.