La grippe ou influenza (1908) André/Complications/Appareil circulatoire
Appareil circulatoire (complications)
|
Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage La grippe ou influenza, rédigé en 1908 par Gustave André.
Appareil circulatoire (complications)
L'endocardite figure au milieu oVautres compli- cations concomitantes dans certaines observa- tiens. Dans quelques pneumonies malignes avec localisations extra-pulmonaires multiples, Méné- trier; a relevé l'endocardite végétante, te même accident est signalé par Jaccoud. Dans une obser- vation'dé Verneuil déjà citée et concernant une bronçho-pnéumonie infectieuse, on voit figUrer la mémo yariôtô d'endocardite à côté d'autres lésions siippuratiyes; sans compter qu'Une, endo- cardite ancienne petit étire ravivée par la grippe; comme dans un cas de Laveran.
Dans une forme pyohémiqué algue, décrite par Huchard, certains malades paraissant atteints d'une manifestation grippale (pneumonie, an- gine, etc.) évoluant normalement, sont, sans cause appréciable, sous le coup d'une infection générale, et l'endocardite est toujours en bon rang parmi les autres complications septicômiques. Bloch, chez une personne, ayant été en contact avec une malade atteinte d'infection purulente consécutive à la grippe, a vu se produire une ■endocardite, une néphrite, une orchite, etc.
L'endocardite n'est donc pas une rareté,* et il faut toujours chercher à la dépister dans les états infectieux suscités par l'influenza. C'est ainsi que Samson, sur cent grippés atteints de troubles car- diaques, douleurs précordiales, tachycardie, aryth- mie, a noté dix fois des,lésions valvulaires, ce qui. n'est pas négligeable, Il existerait une formé légère et une forme maligne de l'eridôcardfte «de cet ordre (Pawiiiski), Dans une, observation de Fiessinger, concernant uriç fillette dé quatre -ans chez qui l'endocardite était aii dix-séptièmè jour, on constata Un souffle mitral trèè rude,
Le streptocoque petit infecter rèndocai'de, •comme l'ont obseryé.Oulmont et Barbier. FmKléiy dans quarante-cinq cas de pneumonies bâtardes à streptocoques, a observé dés localisations dans l'endocarde et dans les méninges.,Jéliié, dans «deux cas d'endocardite,; grippale, à observé lié
bacille de Pfeiffer au niveau des valvules aorti- ques. (
D'après Batz (Thèse Bordeaux, 1896), l'endo- cardite primitive est rare ; elle survient de( préfé- rence après des. lésions broncho-pulmonaires, une otite, etc. Il existe une variété ulcéro-végé- tante se traduisant par de l'angoisse précordiale, des palpitations, de l'arythmie, un état typhoïde. Les signes d'auscultation sont peu précis; le pro- nostic est sombre.
Cornil et E. Barlé (Soc. médec. Hôpit., 1904)- ont communiqué une fort intéressante observa- tion d'endocardite mitrale ulcéro-végétante à staphylocoques, d'origine grippale, avec rupture de la grande valve do la mitrale et anévrisme val- vulaire perforé de la petite valve. Il s'agissait d'une malade atteinte d'infection secondaire post- grippale et qui fut emportée en douze jours, à la suite d'une endocardite infectante ulcéro-végé- tante de la mitrale. En plus de la présence de no- dosités végétantes et fongueuses sur cette val- vule, il y a lieu de relever la rupture partielle de la grande valve de la mitrale et la présence d'un anévrisme, perforé à son centre, siégeant sur la petite valve. Il avait existé à la pointe un souffle* holosystolique rude, mais non râpeux, qui était devenu plus tard plus intense et un peu musical. A remarquer que le processus infectieux avait envahi le rein d'une façon toute particulière,
exsudât purulent avec des microbes divers. Les symptômes sont d'ordinaire très accusés, avec irradiations douloureuses variées. Lo pronostic parait assez grave. La péricârdite avait déjà été signalée par Gintrac en 1837. Worms en a observé deux cas bénins à l'hôpital du Gros- Caillou.
Myocardie
Huchard a décrit la grippe car- diaque; nous en avons déjà parlé. Il s'agit, comme nous l'avons vu, do syncopes, de brady- cardie, d'arythmie, d'intermittences cardiaques; il peut se produire des symptômes graves de col- lapsus cardiaque, des accidents douloureux simu- lant l'angine do poitrine. Peter a observé, comme nous le savons aussi, des phénomènes angineux consécutifs, d'après lui, à la névrite du plexus cardiaque.
D'assez nombreux auteurs ont relové des trou- bles dus certainement à la méiopragie du myo- carde. La forme cardiaque do la grippe est révé- lée, d'après Dufiocq, par la rapidité, la petitesse, la dépressibilité du pouls ; il n'existe pas de mutité; la pointe n'est pas rejetée au dehors; pas de bruit de galop ; le coeur droit n'est pas intéressé ; il y a parfois de la douleur pré- cordiale avec irradiations jusqu'à la naissance de l'épaule gauche. Dans un cas de Potain, à forme gastro-intestinale, le pouls filiforme atloi-
L'inflammation de l'endocarde n|apparalt, en réalité, dans le cours de la grippe, que lorsque cette dernière s'accompagne de quelque infection secondaire ; le streptocoque semble être l'agent ordinaire do cette complication, le bacille de Pfeiffer ne la provoquant que dans des cas fort rares. C'est surtout dans le pseudo-rhumatisme grippal, que l'endocarde et le péricarde sont fré- quemment envahis. En général, lorsque; dans ces conditions, l'infection gagne la membrane in- terne du coeur, les lésions sont profondes, ulcé- reuses, fongueuses, perforantes, donnant Heu cli- niquemenl à des souffles très accentués.
Laveran a signalé la péricârdite coïncidant avec une pleurésie et une péritonite suppurécs. La péricârdite, dans quelques observations, figure en môme temps que l'endocardite parmi d'au- tres localisations. Elle peut ôtre, dans certaines circonstances, provoquée par-le pneumocoque (Ménétrier). Le Dr Charvat a publié un cas de grippe avec péricârdite suppurée ayant entraîné la mort. Dans un cas de Juhel-Bénoy concernant un jeune garçon, l'infection grippale s'attaqua à l'endo-péricarde, au poumon, à la plèvre, au rein, etc. Le D» Batz (Thèse Bordeaux, 189G) affirme que la péricardilo grippale survient soit directement, soit surtout secondairement à des complications broncho-pulmonaires. 11 n'existe jamais d'exsudat hémorragique, mais souvent un
exsudât purulent avec des microbes divers. Les symptômes sont d'ordinaire très accusés, avec irradiations douloureuses variées. Lo pronostic parait assez grave. La péricârdite avait déjà été signalée par Gintrac en 1837. Worms en a observé deux cas bénins à l'hôpital du Gros- Caillou.