La grippe ou influenza (1908) André/Historique
Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage La grippe ou influenza, rédigé en 1908 par Gustave André.
Le texte original
Définition. — Considérations générales.
Nous avons mis surtout à profit la remarquable nionographie sur l'affection catarrhale du Pro- fesseur Fuster, de Montpellier.
Le Compendium de Médecine donne une lon- gue liste analytique des épidémies de grippe dont la description a été transmise par les auteurs. On consultera aussi avec fruit, sur ce sujet, la thèse du D' Cezilly (Paris, 1890).
11 n'est pas sans intérêt d'entrer dans quelques détails sur cette question préliminaire ; le lecteur se rendra compte ainsi de la variabilité des symp- tômes, des allures protéiformes de cette maladie, allures qui expliquent les nombreuses dénomi- nations populaires dont nous avons précédem- ment donné rémunération»
L'apparition de la grippe remonterait, d'après llirseh, à l'année 473. Il est très malaisé de consi- dérer, comme grippales, les allée lions êpidéhii- ques qui,d'après Nuumann, éclatèrent en Europe, en 870 et 1173. Les maladies catarrhales, décrites avant le dix-septième siècle, devaient être, sans
doute, des plus variées et comprendre des asso- ciations morbides fort dissemblables, les bron- chites simples et la coqueluche, par exemple. 11 doit en être probablement ainsi des épidémies décrites sous le nom de grippe, par Ozanam, en 1239 et 1311 pour la France, en 1323 pour l'Italie.
L'épidémie de 1239 sévit au mois d'août. Oza- nam en fait mention sur la foi de la Chronique des Frères Mineurs.
La même chronique cite encore celle de 1311, observée en France ; elle décima un grand nom- bre de personnes.
Au mois d'août 1323, d'après Buoni Segni, un vent pestilentiel fit éclore un catarrhe épidémi- que en Toscane et dans toute l'Italie. Sclinurrer parle de l'épidémie observée en Allemagne, en 1335* ; les malades avaient de la toux et des symp- tômes cérébraux.
Une maladie catarrhale, décrite par Valesco, de Tarente, décima, en 1387, la population de Montpellier. 11 régna une toux si générale qu'elle épargna à peine une personne sur dix ; presquo tous les vieillards en moururent. En celle même année, d'après Morgagni, il exisla, dans la Ho- magne, une toux épidémique et une fièvre lente qui ne faisaient grâce à personne, quoique tout cela fût peu meurtrier.
1403, — Voici en quels termes pittoresques retienne Pasquier {Recherches sur la France,