A-t-on empoisonné Mozart au mercure ? (1959) Guitard

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Cette page introduit une réédition hypertexte d'un article de Eugène-Humbert Guitard, publié en 1959 dans la Revue d'histoire de la pharmacie.

Le texte original

On sait que Mozart est mort à Vienne le 5 décembre 1791 à l'âge de 35 ans et dans des circonstances bien étranges.

Un inconnu était venu lui commander quelques mois auparavant de la part d'un autre inconnu une messe de Requiem avec promesse d'une somme considérable quand la partition lui serait remise. Le compositeur y travailla aussitôt, mais certaines attitudes mystérieuses de l'intermédiaire firent que Mozart se demanda si l'œuvre ne lui avait pas été demandée à l'intention de ses propres funérailles. Comme, à plusieurs reprises, par la suite, il fut en proie à d'atroces douleurs intestinales, il pensa avoir été empoisonné et le déclara à sa femme. Avant de s'éteindre, il dit à son élève Sûssmayer : « J'ai le goût de la mort sur la langue ! ».

Jusqu'à ce jour on n'avait guère retenu cette version criminelle de la mort prématurée du grand musicien. Or voici qu'un médecin de Munich, le docteur Gunther Duda, vient de découvrir des documents prouvant, d'après lui d'une manière irréfutable, l'assassinat.

Le journal Aux Ecoutes du monde (1) a résumé ainsi les conclusions du docteur Duda, que nous n'avons pu personnellement «vérifier : « Mozart avait été condamné par les loges, et selon toute vraisemblance il fut empoisonné au mercure. Pendant des années les Francs-Maçons avaient persécuté leur ancien frère... Pourquoi ?.„ Il avait désobéi ouvertement à l'Ordre et devait périr. Salieri, qui fut longtemps le grand ennemi du musicien et souffrit plus tard de troubles mentaux, s'est accusé plusieurs fois dans son délire de ce meurtre ».

Originaire de Lombardie, auteur de nombreux opéras, Antonio Salieri s'était un moment attaché à Gluck et il avait été maître de chapelle à Vienne. Donc rivalité professionnelle avec Mozart, aggravée par une différence de fortune, car Mozart avait subi de graves revers et Salieri avait au contraire obtenu la main d'une femme immensément riche, ce qui lui aurait permis de soudoyer d'habiles complices et aussi de payer généreusement le Requiem de sa victime composé par elle-même... . Dans, l'ambiance de cette époque particulièrement féroce et alora que la toxicologie légale était dans l'enfance, que pouvait* pour se défendre contre les méchants, le tendre poète de la grâce et des amours ? E.-H. G.

(1) Numéro du 20 février 1959.


Notes

Source

Cet article a été publié dans Persée :

A-t-on empoisonné Mozart au mercure ? [autre]
Eugène-Humbert Guitard
Revue d'histoire de la pharmacie Année 1959 Volume 47 Numéro 160 pp. 16-17
Consulté le 16 février 2016
url:http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1959_num_47_160_9561
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