Mithridatiser (Trésor de la langue française)

Trésor de la Langue Française
Mazurkeur <= => Mélopée

Cette page reprend l'article «  Mithridatiser » du Trésor de la langue française.

Ce terme est essentiellement utilisé en médecine ou en santé. On trouve cependant des exemples d'emploi autour de la musique.

Dans le TLF, sens premier

Définition

Immuniser contre un poison, un produit toxique par accoutumance et augmentation de la tolérance à l'ingestion progressive de ce produit.

Exemples

• Entraînée par une absorption massive de cette drogue, Folcoche était littéralement mithridatisée. Cet excès de belladone lui flanqua seulement une mémorable colique (H.Bazin, Vipère,1948, p.187)
• On pourra arriver à mithridatiser l'organisme contre certaines actions toxiques ou nuisibles en modifiant le sang; exemple: les gens ivres; l'alcool, l'ivresse empêchent l'action de certains poisons... (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.158) - Voir dans le texte (sur Wicri/Santé).
• Je crois qu'on ne se mithridatiserait pas pour tout, pas pour la strychnine par exemple (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.234) - Voir dans le texte (sur Wicri/Santé).

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Dans le TLF, au sens figuré littéraire

Définition

Rendre insensible, indifférent à quelque chose

Exemples

• D'une sensibilité hypertrophiée à l'égard de tout ce qui lui venait du taureau, il était comme mithridatisé contre tout ce qui lui venait du public (Montherl., Bestiaires,1926, p.543).
• Il était déjà si bien mithridatisé par l'habitude que, lorsqu'elle se promenait à demi nue par l'appartement, il ne levait même plus les yeux pour la regarder, elle si jolie (Montherl., Démon bien,1937, p.1359).

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Dans le dictionnaire de l'Académie

Le dictionnaire de l'Académie précise l'origine historique de ce mot :

XIXe siècle. Dérivé du nom de Mithridate Eupator, roi du Pont, qui, parce qu'il craignait d'être empoisonné, s'était accoutumé à absorber des doses croissantes de substances toxiques.

Immuniser quelqu'un contre l'empoisonnement en l'accoutumant à absorber des doses de plus en plus fortes d'un poison, d'un produit toxique.

S'emploie surtout à la forme pronominale. Se mithridatiser contre un venin. (On trouve parfois Mithridater.)

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Étymologie et Histoire

1878 verbe trans. et verbe pronom. (Cl. Bernard, loc. cit.). Dér. sav. du nom propre Mithridate (mithridate*); suff. -iser*. Cf. la var. mithridater (Cl. Bernard, op. cit., p.157) et l'angl. to mithridatize (1866 ds NED).

Mithridater

Le TLF signale une variante orthographique : « Mithridater ».

Voir sur Wicri/Santé :

• Mithridater (Trésor de la langue française)

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Compléments en Musique

Une consultation de Gallica permet de repérer une référence plus ancienne (1869).

• A petites doses, on s'est habitué à se mithridatiser, musicalement parlant, avec des fragments des cacophonies de l'avenir. (P. Véron. Le Monde illustré, 13 février 1869, p. 3) Voir dans le texte

Voici un autre exemple d'usage analogue

• Qui ne sait, d'ailleurs, que l'on se-mithridatise contre les impressions les plus désagréables en peinture comme en musique ? (M. Zamacoïs, Le Figaro (14 novembre 1922)

Voir aussi

Notes

Dans le réseau Wicri :

La page de référence « Mithridatiser (Trésor de la langue française) » est sur le wiki Wicri/Santé.