Ave verum corpus (William Byrd)
William Byrd a composé un Ave verum corpus . Il a été imprimé en 1605 dans le recueil « Gradualia: ac cantiones sacrae, liber primus »
Sommaire
Le contexte
Dans l'introduction de sa partition déposée sur ChoralWiki[1], Michael Winter, citant J. Kerman [2]precise :
Au Moyen âge, cet hymne était chanté lors de l'élévation de l'hostie pendant la consécration.
La question de la transsubstantiation a été l'une des controverses centrales de la réforme protestante et par conséquent, William Byrd (un récusant célèbre) pourrait bien avoir écrit cette pièce à l'usage de la communauté catholique romaine clandestine d'Essex, hébergée par un autre célèbre récusant et patron de Byrd, John Petre, 1er Baron Petre.
Les influences catholiques potentielles de cette pièce peuvent avoir eu un impact sur ce morceau de musique, comme l'accent insistant dans la première phrase: «Salut vrai corps» («Hail the truebody) qui met l'accent sur la croyance en la transsubstantiation.
Toujours sur ChoralWiki, Drew Collins, donne un éclairage complémentaire [3]:
La conversion de l'Angleterre de l'Église catholique romaine à l'Église d'Angleterre par le roi Henri VIII (et plus tard la reine Elizabeth I) a forcé ceux qui souhaitaient pratiquer le catholicisme à le faire secrètement. En effet, les sanctions comprenaient des amendes, des enquêtes, la torture ou la mort. Tous les vestiges de l '«ancienne religion» ont été sommairement interdits, y compris l'usage du latin (seul l'anglais était autorisé).
Dans cette atmosphère hautement volatile et oppressive, Byrd a joué un jeu dangereux. Refusant de se conformer à la nouvelle religion, il a composé de la musique pour utilisation dans les offices catholiques (tenus secrètement dans des résidences privées), le plus souvent en latin. Il a géré cette rébellion, sans perte de sa vie ni de moyens de subsistance, en partie, grâce à son talent musical exemplaire, et en consacrant fréquemment des publications à la reine.
Il est largement admis que Byrd voulait que ses motets latins devaient être chantés dans ces messes souterraines, ou pour être publiés dans des livres pour un usage domestique (comme pour les madrigaux). La musique était généralement chantée par un ou deux interprètes (homme ou femme par voix) et une soprano.'
Le texte
Le début du motet est conforme au texte grégorien :
latin | français |
---|---|
Ave verum Corpus natum de Maria Virgine : |
Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie, |
Comme Roland de Lassus, William Byrd développe la supplique finale du texte initial, en ajoutant notamment un miserere mei :
texte grégorien | Version de William Byrd |
---|---|
O Jesu dulcis ! |
O dulcis, o pie, |
En fait la supplique est répétée et figure deux fois dans le texte imprimé.
De plus le miserere mei est distribué plusieurs fois (en contrepoint) dans les 4 voix.
La musique
Rappel du thème grégorien
Début de la partition
Pour approfondir les voix
Superius
Medius
Tenor
Basse
Une fausse relation dans les miserere
Sources
Sur CPDL
Sur IMSLP, via St. Cecilia Press
- https://stcpress.org/pieces/ave_verum_corpus
- https://imslp.org/wiki/Gradualia_ac_cantiones_sacrae_I_(Byrd,_William)
Voir aussi
- Notes
- ↑ https://www.cpdl.org/wiki/images/a/a2/Byrd_Ave_Verum_Corpus_MW.pdf
- ↑ J. Kerman, Masses and Motets of William Byrd, p.288.
- ↑ https://www.cpdl.org/wiki/images/b/bb/Byrd-ave_verum_corpus.pdf
- ↑ Liturgie latine - Mélodies grégoriennes, p. 78 - 79 Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 2005