Concert Renaissance ACJ (2013) Nancy

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A l'occasion de l'assemblée générale du mouvement « À Cœur Joie », sa composante lorraine, a organisé un concert de musique renaissance (donné le 6 avril au Temple à Nancy)

Il contient notamment un travail original autour de Claudin de Sermisy.

Genèse du concert-lecture

Cette partie reprend un texte introductif de Françoise Brunier.

Ayant accepté d’organiser l’AG nationale ACJ France à Nancy, il était impossible pour nous, étant donné le planning des chorales, de donner une œuvre régionale avec orchestre. Une opportunité nous est ouverte par la ville de Nancy, décidant que l’année 2013 aurait pour thème la Renaissance. Une contrainte que nous considérons comme un défi musical à relever : valoriser ce patrimoine musical lorrain a cappella par nos propres musiciens. Sur les conseils d'un musicologue bien connu de l'Association, le Conseil Musical de la région décide d’ouvrir alors un « atelier expérimental Renaissance » afin de vous proposer ce soir un moment musical permettant d'impliquer au mieux les cinq chœurs ayant accepté de relever ce challenge. Ils interviennent partiellement dans un projet collectif structuré en fonction des œuvres que les chorales avaient à leur répertoire et surtout en fonction du temps de chaque groupe pour s'investir dans les pièces nouvelles.

Le duché de Lorraine se distingue culturellement à la Renaissance par la vie de cour brillante de ses ducs, ceux de la maison de Lorraine à Nancy, de René II à Charles III, ou par ceux de la branche cadette : la maison de Guise et ses ducs téméraires comme François de Guise, le vainqueur de Metz ou de Calais et son fils Henri le Balafré. Les cadets de ces maisons seront cardinaux comme Jean, fils de René II ou son neveu Charles qui sera une des éminences politiques de la cité vaticane.

Le cardinal Jean de Lorraine (1498-1550), un des favoris les plus intimes du roi François 1er, vit le plus souvent dans son hôtel particulier à Paris, aujourd'hui le musée de Cluny, et fréquente la cour de France dont ses frères Antoine de Lorraine ou Claude de Guise sont les alliés. C'est un fin lettré, aimant les arts et s'entourant des meilleurs musiciens de l'époque, musiciens qui le suivent également lors de ses déplacements en Lorraine ou en Italie. C'est en rentrant de Rome où il venait d'échouer de peu à l'élection papale qu'il meurt en 1550 à Neuvy-sur-Loire.

Le programme de ce soir nous introduit dans ses salons, avec un répertoire de pièces qu'il a entendues, voire suscitées : chansons dites parisiennes, imprimées à tour de bras entre 1530 et 1550, magnificat et messes-parodie donnés à la Sainte Chapelle. De la pléthore de musiciens actifs à cette période, nous avons choisi de mettre davantage en lumière, en fil conducteur, Claudin de Sermisy (1490-1562) dont le 450ème anniversaire de sa mort l'an dernier est passé quelque peu inaperçu...

Occasion donc d'entendre quelques-unes des 150 chansons qu'il composa, chansons choisies non seulement parmi les plus célèbres aujourd'hui mais parmi celles qui, à son époque, ont été considérées par ses contemporains ou ses successeurs comme des exemples dignes d'être pris comme modèles pour des oeuvres parodie. C'est pourquoi, à partir de Vivre ne puis, Pilons l'orge, Sur le pont d'Avignon et La, la Maître Pierre, nous entendrons, une "messe éclatée", formée d'extraits de différentes messes-parodie composées par Antonio Gardane, Roland de Lassus ou Pierre Certon. Nous y reconnaissons toujours le matériau thématique et harmonique de la chanson d'origine, mais amplifiée, parodiée, transmutée alors dans le répertoire sacré. Claudin de Sermisy a également écrit un grand nombre de pièces sacrées (13 messes, 70 motets) ; en témoigne ce Magnificat avec le plain-chant en faux-bourdon, pièce inédite et sortie de son long sommeil pour la circonstance.


Programme du concert

Jacques Barbier dirigeant « pour ung plaisir »

Première partie en chansons

Par tous les participants

Direction Jacques Barbier

  • Pour ung plaisir - musique de Claudin de Sermisy, sur un poème de Clément Marot.
Par la chorale Cantalud'
direction Catherine LINEL.

Croqu'Notes sur « Vous perdez tant »
Par la chorale Croqu'Notes
direction Madeleine Griffaton.
Par la chorale Octavia
direction Jean-Pascal Desse

Ars Musica sur « Martin menoit son pourceau au marché »
Par l'ensemble vocal Ars Musica 
direction Françoise Brunier

Le Kyrie de la messe Vivre ne puis, interprété par Ars Musica.

Deuxième partie, Messe parodie éclatée avec les chansons modèles de Sermisy

Une messe parodiée est une composition religieuse construite à partir d'une chanson populaire. Pour ce concert, une messe a été reconstruite à partir de 5 parties extraites de 4 messes différentes.

Dans le déroulement de cette partie, une chorale interprète la chanson ; puis un autre groupe interprète la partie sacrée.

Messe
et
chanson parodiée
Compositeur
(messe)
Chorales
Kyrie Vivre ne puis Antonio GARDANNE Ars Musica / Ars Musica
Gloria Pilons l’orge Roland de Lassus La Cantalud' / Croqu'Notes & Ars Musica
Credo Sur le pont d’Avignon Pierre Certon La Cantalud' / Ars Musica, Octavia, Les Dames de Chœur
Sanctus La, la, Maistre Pierre Roland de Lassus La Cantalud' / Ars Musica
Agnus Dei Sur le pont d’Avignon Pierre Certon La Cantalud' / Octavia, Les Dames de Chœur

Troisième partie Magnificat Octavi Toni

Couverture de l'ouvrage original (source Gallica)

La troisième partie est une reprise originale d'une pièce sacrée, le Magnificat Octavi Toni de Claudin de Sermisy[2]

Verset 1 :  Ars Musica, Magnificat Anima mea Dominum
Verset 2 :  Croqu’Notes, Et exultavit spiritus meus in salutari meo
Verset 3 :  Ars Musica, Quia respexit humilitatem ancillae sue, Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes
Verset 4 :  Octavia, Quia fecit mihi magna qui potens est : et sanctum nomen ejus.
Verset 5 :  Ars Musica, Et misericordia ejaus a progenies: timentibus eum.
Verset 6 :  Ars Musica; Fecit potentiam in brachio suo, dispersit superbos mente cordis sui
Verset 7 :  Ars Musica; Deposuit potentes de sede et exaltavit humiles.
Verset 8 :  La Cantalud’, Esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes.
Verset 9 :  Ars Musica, Suscepit Israel puerum sum, recordatus misericordie suae.
Verset 10 :  Les Dames de Chœur, Sicut locutus est ad patres nostros Abraham et semini ejus in saecula
Verset 11 :  tutti, Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.

Voir aussi

Notes
  1. Voir une référence bibliographique sur cette pièce sur le serveur d'exploration sur la Renaissance en France
  2. SOURCE: Octo cantica divae Mariae virginis… Paris: Adrian Le Roy & Robert Ballard. 1564, fol.22 v°- 5r°.
    Version basse, disponible sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452577b
Dans le réseau Wicri :

La page de référence « Concert Renaissance ACJ (2013) Nancy » est sur le wiki Wicri/Lorraine.