Dièse dans les dictionnaires

De Wicri Musique
logo travaux Page en cours de constitution

Les sections prononciation et étymologie du TLF sont brutes de copier/coller.

Cette page reprend la définition du terme dièse dans différents dictionnaires.

A noter

Le Trésor de la langue française se réfère à Brossard.

Dans le Trésor de la langue française

Collection TLF.png

Trésor de la langue française
CNRS (entre 1971 et 1994)

Dièse
Credo Previous CDR.png

Le Gamma 60 sur lequel tournaient les programmes informatiques du TLF

Cette section reprend l'article « Dièse » et des exemples d'usage dans le Trésor de la langue française[1]

En musique

Substantif

Deux Définitions

A. Musiques Ancienne : (Le) plus petit intervalle utilisé dans le système musical grec.) Le dièse antique (...) est un intervalle, et nos dièses et bémols (...) sont des signes d'altération (Bouasse, Acoust. gén.,1926, p. 57).

Remarque
Dans ce sens, on emploie plus couramment la forme anc. diésis, subst. masc. Les auteurs du moyen âge mentionnent (...) le quart de ton, qu'ils nomment diésis à la suite des Grecs (Pothier, Mélod. grégor., 1890, p. 29).

B. Musiques Moderne : 1.Signe musical placé à la clef ou devant une note pour indiquer qu'il faut hausser d'un demi-ton une note ou l'ensemble des notes d'un morceau.)Cinq dièzes à la clef ((Reybaud, J. Paturot,1842, p. 76).Des intervalles de ton ou de demi-ton, dont on modifie la valeur et la lecture à l'aide de dièses, de bémols et de bécarres (D'indy, Compos. mus.,t. 1, 1897-1900, p. 62)

  • Double dièse Signe indiquant qu'il faut élever d'un demi-ton une note déjà diésée.)Cette gamme est intranscriptible dans notre écriture actuelle, même avec l'aide des dièses, bémols, doubles dièses ou doubles bémols (Gds cour. pensée math.,1948, p. 493).

2. P.Méton Note haussée d'un demi-ton.)Comprend-on que je ne puisse pas faire huit dièses de suite? (Dumas fils, Dame Camélias,1848, p. 91).

Exemples
  • Giraud composait la musique en même temps que les vers, et il ne savait pas distinguer un dièse d'un bémol; mais il se ressouvenait des mélodies de campagne... Champfleury, Les Aventures de MlleMariette,1853, p. 95.
  • Tous ces chefs illustres [membres de l'Académie française] (...), un grand clavier vert et noir, avec des dièses qui sont Barrès et Loti, tous (...), me semblaient chacun seul et original. Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 131.

Prononciation et orthographe

[djε:z]. Dièse est ds Ac. 1694-1932. L'orth. dièze est fréq. chez les aut. des xixeet xxes (cf. Céline, Champfleury, Flaubert, Gide, Goncourt, Mauriac, Proust). Nombre d'entre eux écrivent indifféremment s ou z. Cf. Gide, Journal, 1889-1939, qui écrit z p. 356, 616, 849, mais s p. 207, 798, 821, 971; Rolland, Beeth., t. 2, 1937, z p. 214, 218, mais s p. 219, 330; Proust, Prisonn., 1922, z p. 209, mais Id., Swann, 1913, s p. 206; Céline, Mort à crédit, 1936, écrit régulièrement z.


Étymologie et histoire

556 la voix tremblante par un trou un peu ouvert fait la diese (R. Le Blanc, Subtilité d'apr. Delb. Rec. ds DG); av. 1593 (Amyot, De la musique, 11 ds Hug.); 1864 adj. note dièse (Littré); 2. 1704 diesis (Regnard, Les Folies amoureuses, II, 6 ds Littré). Empr. au lat.diesis « quart de ton » (en anc. mus.) en lat. impérial et « demi-ton » (ds le système de Pythagore) en b. lat., lui-même empr. au gr. δ ι ́ ε σ ι ς « action de séparer » et terme de mus. « intervalle ».


Pour Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau (painted portrait).jpg

Dictionnaire de musique

Jean-Jacques Rousseau

1871

Dièse


D  ...  . Previous CDR.pngNext CDR.png .  ...  E
Dictionnaire de musique Tome 1 Rousseau Jean-Jacques.jpeg

- 260 (G) -

DIESE ou DIÉSIS, chez les modernes, n'est pas proprement, comme chez les Anciens, un Intervalle., qui marque qu'il faut élever le Son de la Note devant laquelle il se trouve, au dessus de celui qu'elle devrait avoir naturellement; sans cependant la faire changer de Degré ni même de nom, or comme cette élévation se peut faire du moins de trois manières dans le genres établis, il y a trois sortes de Dièses : savoir 1. le Dièse en harmonique mineur ou simple Dièse, qui se figure par une croix de Saint André, (cf. Photo ci dessous). Selon tous nos Musiciens, qui suivent la pratique d'Aristoxène, il élève la Note d'un Quart-de-Ton; mais il n'est proprement que l'excès du semi-Ton majeur sur le semi-Ton mineur. Ainsi du mi naturel au fa Bémol, il y a un Dièse en harmonique dont le rapport est de 125 à 128.

Dict Rousseau Manuscrit Dièse1.JPEG

- 261 (G) -

2.Le Dièse chromatique, double Dièse ou Dièse ordinaire, marqué par une double croix (cf photo ci-dessous) élève la Note d'un semi-Ton mineur. Cet Intervalle est égal à celui du Bémol, c'est à dire, la différence du semi-Ton majeur au Ton mineur : ainsi, pour monter d'un Ton depuis le mi naturel, il faut passer au fa Dièse. Le rapport de ce Dièse est de 24 à 25. Voyez sur cet article une remarque essentielle au mot semi-Ton 3.Le Dièse en harmonique majeur ou triple Dièse, marqué par une croix triple (cf photo ci-dessous) élève, selon les Aristoxéniens, la note d'environs trois quarts de Ton. Zarlin dit qu'il l'élève d'un semi-Ton mineur; ce qui ne saurait s'entendre de notre semi-ton, puisqu'alors ce Dièse ne différerait en rien de notre Dièse chromatique. De ces trois Dièses, dont les intervalles étaient tous pratiqués dans la Musique ancienne, il n'y a plus que le chromatique qui fait en usage dans la nôtre; l'Intonation de Dièses en harmoniques étant pour nous d'une difficulté presque insurmontable, et leur usage étant d'ailleurs aboli par notre système tempéré. Le Dièse, de même que le Bémol, se place toujours à gauche, devant la Note qui le doit porter; et devant ou après le chiffre, il signifie la même chose que devant une Note. (Voyez Chiffres.) Les Dièses

Dict Rousseau Manuscrit Dièse2.JPEG

- 262 (G) -

qu'on mêle parmi les Chiffres de la Basse-continue, ne sont souvent que de simples croix comme le Dièse en harmonique : mais cela ne saurait causer d'équivoque, puisque celui-ci n'est plus en usage. Il y a deux manières d'employer le Dièse : l'une accidentelle, quand dans le cours du Chant on le place à la gauche d'une Note. Cette Note dans les Modes majeurs se trouve le plus communément la quatrième du Ton ; dans les Modes mineurs, il faut le plus souvent deux Dièses accidentels, sur-tout, en montant; savoir, un sur la sixième Note, et un autre sur la septième. Le Dièse accidentel n'altère que la Note qui dans la même Mesure se trouvent sur le même Degré, et quelque fois à l'Octave, sans aucun signe contraire. L'autre manière est d'employer le Dièse à la Clef, et alors il agit dans toue la suite de l'Air et sur toutes les Notes qui sont placées sur le même Degré où est le Dièse, à moins qu'il ne soit contrarié par quelque Bémol ou Béquarre, ou bien que la Clef ne change. La position des Dièses à la Clef n'est pas arbitraire, non plus que celle des Bémols; autrement les deux demi-Tons de l'Octave seraient sujets à se trouver entre eux hors des Intervalles prescrits. Il faut donc appliquer aux Dièses un raisonnement semblable à celui que nous avons fait au Bémol, et l'on trouvera que l'ordre des Dièses qui


- 263 (G) -

convient à la Clef est celui des Notes suivantes, en commençant par fa et montant successivement de Quinte, ou descendant de Quatre jusqu'au la, auquel on s'arrête ordinairement, parce que le Dièse du mi, qui le suivrait, ne diffère point du fa sur nos Claviers. Ordres des Dièses a la clef : Fa, Ut, Sol, Re, La ,&c. Il faut remarquer qu'on ne saurait employer un Dièse à la Clef sans employer aussi ceux qui le précèdent ; ainsi le Dièse de l'ut ne se pose qu'avec celui du fa; celui du sol qu'avec les deux précédents, et c. J'ai donné, au mot Clef, transposée, une formule pour trouver tout d'un coup si un Ton ou Mode doit porter des Dièses à la Clef et combien. Voilà l'acceptation du mot Dièse, et son usage, dans la pratique. Le plus ancien manuscrit où j'en ai vu le signe employé, est celui de Jean de Muris; ce qui me fait croire qu'il pourrait bien être de son invention. Mais il ne paraît avoir, dans les exemple, que l'effet du Béquarre : aussi cet Auteur donne-t-il toujours le nom de Dièsis au semi-Ton majeur. On appelle Dièses, dans les calculs harmoniques, certains intervalles plus grands qu'un Comma et moindre qu'un semi-Ton, qui sont la différences d'autres Inter-


- 264 (G) -

valles engendrés par les progressions et rapports des Consonnances. Il y a trois de ces Dièses; 1. Le dièse majeur, qui est la différence du semi-Ton majeur au semi-Ton mineur, et dont le rapport est de 125 à 128; 2. Le dièse mineur, qui est la différence du semi-Ton mineur au Dièse majeur, et en rapport de 3072 à 3125; 3. et le Dièse maxime, en rapport de 243 à 250, qui est la différence du Ton mineur au semi-ton maxime. (Voyez Semi-Ton.) Il faut avouer que tant d'acceptions diverses du même mot dans le même Art, ne font guerres propres qu'à causer de fréquentes équivoques, et à produire un embrouillement continuel.


Voir aussi

Notes
  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de Dièse du CNRTL.